À quoi ressemblera l'Europe de demain ? Alors que la crainte des replis nationaux monte, les projets solidaires et collaboratifs, politiques ou associatifs se multiplient. Pour Philippe Van Parijs, philosophe et économiste, il est clair que l'Europe de demain sera plus concrète, plus réaliste et plus solidaire.
"Par exemple, l'idée d'une assurance chômage européenne, une forme de mutualisation du chômage, de manière à accroître la résilience de l'eurozone, pourrait être une solution. On ne veut pas, à juste titre, d'un État européen centralisateur qui imposerait les mêmes politiques dans l'ensemble de l'Union. Et en même temps, on se rend bien compte de la grande interdépendance entre les différents pays.
Au niveau de la circulation au sein de l'Union, il faut une politique des frontières extérieures, financée de manière beaucoup plus commune et solidaire qu'auparavant. Pour moi, ce n'est pas du tout la fin de l'UE, mais un type de problèmes inhérents à une entité qui se rend compte qu'il y a des tas de décisions qui doivent être prises en commun. Mais en même temps, qui veut et qui doit laisser une grande autonomie à chacune de ses composantes.
Heureusement que l'on a l'Union européenne, des institutions à ce niveau-là, où l'on est forcé de discuter ensemble, pour trouver des solutions à la fois efficaces et équitables, plutôt que d'avoir des États-nations prétendument souverains, mais qui encaissent tous les mauvais coups des voisins si les choses sont mal gérées."
En Belgique, le pays de Philippe Van Parijs, le déconfinement annoncé par la Première ministre Sophie Wilmès doit commencer le 4 mai.