À l'Orangerie, 200 migrants vivent dans le froid

 À l'Orangerie, 200 migrants vivent dans le froid

Dans le squat de l’Orangerie à Nantes la situation s’aggrave. Depuis le 19 novembre dernier, 200 migrants y vivent sans chauffage ni électricité. Ils ont défilé la semaine dernière avec les militants de l'inter-collectif “Personne à la rue” pour réclamer une action des pouvoirs publics.

Sala* vit à l'Orangerie. Il a quitté son pays d'origine, le Soudan en 2009 pour venir en Autriche où il a été débouté du droit d'asile à quatre reprises.

“Ils ont rejeté mon dossier quatre fois en Autriche donc je suis venu en France et j’ai demandé l’asile. Je suis sous la procédure de Dublin et je ne sais pas ce qu’il va m’arriver.”

Sala est arrivé en France en 2020 et selon le principe du règlement de Dublin, il n'a pas le droit de demander l'asile dans un autre pays européen que l'Autriche où il a fait sa première demande. Il témoigne de ses conditions de vie très précaires à l’Orangerie :

“C’est très difficile car il fait très froid et il fait de plus en plus froid avec l’hiver, il n’y a pas d’électricité et on ne peut pas cuisiner. On doit acheter à manger à l’extérieur, c’est très cher. Je ne peux pas manger 3 fois par jour. C’est difficile de dormir aussi et on ne peut pas se déplacer facilement. On ne peut pas s'asseoir, on ne peut pas lire ni vivre une vie normale.”

L'inaction des pouvoirs publics pointée du doigt

L'association L'Autre Cantine fournit repas et vêtements aux résidents de l'Orangerie. Raoult est bénévole pour cette association et s’inquiète de la santé mentale des occupants de squat :

“Il n'y pas d'électricité, il n'y a pas de chauffage. La semaine dernière on a fait des nuits à -4° en moyenne. On arrive le matin avec la condensation, le bas des murs est gelé. Il y a  de la colère et de la détresse psychologique, ça se sent.” 

Des solutions provisoires comme reloger les occupants de l’Orangerie ou installer un groupe électrogène ont été envisagées.  Mais pour l’instant aucune décision n’a été prise. Pour les membres du collectif, les occupants du squat sont les oubliés de l’état d’urgence sanitaire comme nous le confie cette bénévole à L’Autre Cantine : 

“Le covid révèle ces choses là et encore plus qu'on ne met pas les gens au centre de volonté politique. On assiste à beaucoup de détresse humaine. On a des habitants qui ont perdu des kilos de muscles et de l'appétence. Ils n'ont plus trop le regard qui brille et nous on essaie d'enchanter les lieux aussi pour que ça permette de pallier cela. Mais ça n'y répond pas. Je pense qu'on ne se rend pas compte à quel point c'est très précaire.”

*Le prénom a été modifié