ENTRETIEN - Comprendre l'abstention des jeunes et promouvoir leur participation à la décision publique

 ENTRETIEN - Comprendre l'abstention des jeunes et promouvoir leur participation à la décision publique

Selon les chiffres communiqués par différents instituts de sondage, 40% des 18-24 ans, soit 4 jeunes sur 10, ne se seraient pas déplacés jusqu'aux urnes lors du 1er tour de l’élection présidentielle le 10 avril dernier, contre 26% dans l'ensemble de la population. Cette abstention particulièrement élevée chez les plus jeunes on la retrouve au second tour, selon un sondage Ipsos Sopra Steria publié ce lundi 25 avril, au lendemain du scrutin. Un chiffre en forte hausse par rapport à 2017 (l'abstention s'établissait alors à 29% chez les 18-24 ans). Comment expliquer ce phénomène ? Est-ce l'expression d'un désengagement de la jeunesse de la vie publique ? Et comment faciliter la participation des jeunes à la vie démocratique ? Pour répondre à toutes ces questions, Euradio s'est entretenu avec Michaël Duval, membre du bureau de l'Association nationale des conseils d'enfants et des jeunes (Anacej) dont le rôle est de promouvoir la participation des enfants et des jeunes à la décision publique et d'accompagner les collectivités locales dans la mise en place de démarches de participation des jeunes.

Beaucoup de jeunes ne croient pas à la capacité du vote à transformer la société et à répondre aux défis de notre temps. (...) Mais s'abstenir de voter, ce n'est pas se désengager de la vie publique et de la sphère politique. (...) Il y a des jeunes très engagés qui ne votent pas, mais qui agissent différemment.

Michaël Duval, membre du bureau de l'Anacej

Quelques chiffres

  • Selon la dernière enquête IFOP/Anacej réalisée auprès des 18-25 ans, on distingue quatre groupes : les jeunes qui se disent révoltés face à la société française actuelle (30%), les résignés (28%), les autres étant indifférents et seulement 19% enthousiastes ou confiants.
  • Toujours selon cette même enquête, la modification des habitudes individuelles de consommation est jugée comme le mode d'action le plus efficace pour changer les choses (79%), suivi par les engagements collectifs (associatifs pour 66%, dans une instance de participation pour 54%), tandis que l'engagement dans un parti politique est jugé comme étant le mode d'action le moins efficace (33%).
  • L'Anacej est un réseau d'élu.e.s et de professionnel.le.s représentant 542 collectivités territoriales et 16 mouvements de jeunesse et d'éducation populaire