euradio vous présente Quoi de neuf à Bruxelles, la chronique présentée par les étudiants bordelais de l’association Perspective Europe.
Alors, dites-moi : quoi de neuf à Bruxelles ?
Et bien on va se tourner d’abord du côté de la Biélorussie, qui est source d’inquiétudes à Bruxelles après que le président russe Vladimir Poutine a annoncé le week-end dernier le déploiement d’armes nucléaires tactiques sur le territoire biélorusse. Une annonce qui a été accueillie favorablement par son allié biélorusse Alexandre Loukachenko.
Comment l’Union européenne a-t-elle réagi à cette annonce ?
Le chef de la diplomatie européenne, l’Espagnol Josep Borrel, a évidemment condamné cette décision, en déclarant dans un tweet que l’accueil par la Biélorussie d’armes nucléaires russes constituerait une escalade irresponsable et une menace pour la sécurité européenne. Il a également averti que le pays s’exposait à de nouvelles sanctions européennes, sans donner davantage de précisions sur leur nature.
Justement, quelles sont les sanctions qui frappent actuellement la Biélorussie ?
Depuis août 2020, le régime de Loukachenko fait l’objet de sanctions économiques ciblées – par exemple le président biélorusse et 194 autres personnalités proches du régime ont été interdits de séjour dans l’UE et leurs avoirs ont été gelés. Il y a également des restrictions dans de nombreux domaines comme l’énergie ou les transports. Ces dispositions avaient été prises en raison de la féroce répression de l’opposition et elles ont été prolongées à partir du moment où Minsk à soutenu la guerre russe en Ukraine.
Quelle évolution dans le conflit ukrainien a motivé Vladimir Poutine à prendre cette décision ?
Vladimir Poutine justifie sa décision comme une réaction face à la promesse britannique d’envoyer des munitions à l’uranium appauvri, réputées particulièrement efficaces contre les blindés. Pourtant, la décision du président russe serait sur la table depuis près de neuf mois puisque des annonces similaires avaient été faites à l’issue d’une rencontre avec Loukachenko en juin 2022.
On se tourne maintenant vers la Méditerranée : la Commission européenne va demander des explications aux garde-côtes libyen·nes au sujet d’un incident qui s’est produit le 25 mars dernier avec le navire d’une ONG humanitaire. De quoi s’agit-il ?
L’ONG de secours aux migrants SOS Méditerranée accuse les garde-côtes libyens d’avoir empêché le sauvetage de 80 migrants en mer par leur navire Ocean Viking. Selon l’ONG, les garde-côtes se seraient approchés dangereusement de l’embarcation et auraient menacé l’équipage avec des armes à feu et en tirant des coups de feu en l’air. SOS Méditerranée indique aussi avoir essayé de les contacter à plusieurs reprises, mais sans succès. Les migrants ont finalement été interceptés par les garde-côtes et renvoyés en Libye.
Ce n’est pas la première fois que ce type d’incident arrive…
Malheureusement non. Les garde-côtes libyen·nes ont été régulièrement accusé·es de violation des droits de l’homme, et en particulier de torture, de violence, de meurtre et d’entrave aux opérations de sauvetage des groupes humanitaires bénévoles. Déjà en janvier 2022, l’ONG Médecins sans frontières avait déclaré s’être fait menacer par les garde-côtes alors qu’elle tentait de mener une opération de sauvetage.
D’autres suspicions pèsent sur cet incident et mettent en cause l’UE.
Oui, les garde-côtes auraient utilisé un navire donné par l’UE et l’Italie pour intercepter les migrants en mer. En revanche, la Commission européenne n’a pas encore précisé si le bateau faisait partie du programme de coopération entre l’UE, l’Italie et la Libye destiné à apporter une aide financière et à assurer la formation des garde-côtes libyens pour mieux gérer l’immigration. Une affaire qui reste à suivre donc.
Entretien réalisé par Laurence Aubron.