Toutes les semaines, Stéphanie Taupin et Fabien Hée vous emmènent à la découverte de l'Europe... et plus si affinité ! Les cofondateurs de l'agence Les Éclaireurs Du Voyage ramènent de leurs repérages sur le terrain, souvenirs de rencontres, trouvailles insolites et conseils pour vos prochains voyages. Un regard parfois amusé, toujours sincère, sur ces destinations qui nous entourent et nous en font voir de toutes les couleurs.
Stéphanie Taupin, vous êtes cofondatrice de l’agence Les Eclaireurs Du Voyage et aujourd'hui vous nous emmenez au Pérou, à Cuzco. Que s’y passe-t-il ?
Et bien Cuzco est dans une période de ferveur forte sur toute la période d’octobre-novembre.
On sort tout juste de la Fiesta de San Francisco, en l’honneur de St François d’Assise, avec bien sûr des processions, mais aussi de la musique et des danses, c’est toujours très coloré.
Et ce sera bientôt el día de Todos los Santos, à savoir notre Toussaint.
Alors Stéphanie, j’imagine que la Toussaint au Pérou est un peu différente de chez nous ?
Oui complètement Laurence, et les célébrations vont s’étaler sur 2 jours dans la région de Cuzco :
Le 1er novembre, dans le village d’Oropesa, la religion catholique et les traditions andines plus anciennes se mêlent étroitement. Des autels sont installés dans les maisons et le cimetière, décorés de fleurs, de bougies et de Tanta Wawas ! Ce sont de petits pains, en forme de bébé ou encore de cheval, et qui symbolisent le cycle de la vie.
Et le 2 novembre, c’est la fête des morts. La célébration est plus personnelle, on retrouve sur les autels des photos, des objets des défunts, voir même leur gourmandise préférée.
Dans cette région très rurale, c’est un moment important, partagé en toute intimité en famille.
Justement, vous nous parlez de village, de campagne, à quoi ressemble cette région autour de Cuzco ?
C’est vrai que Cuzco en elle-même mériterait le voyage. Cuzco la rouge, comme on l’appelle là-bas, est très intéressante architecturalement parlant.
Et puis il y a cette merveille de l’humanité toute proche, le Machu Picchu.
Mais c’est vrai que ce qui fait l’essence même de toute cette région, ce sont finalement ses villages et ses traditions. Je peux vous mentionner Mara, Pisac…
et même Ollantaytambo, que les voyageurs traversent pour aller au Machu Picchu ! Il faut prendre le temps de se balader dans les ruelles étroites au petit matin, entre les murets de pierres. L’activité commence de très bonne heure, chacun semble apporter des légumes ou emmener des paquets emmitouflés de tissus. C’est très apaisant.
Un village préféré Stéphanie Taupin ?
Probablement Chinchero *, où on sent véritablement la descendance inca ; On y parle espagnol, mais ce n’est que la deuxième langue, en famille et entre amis, c’est en Quechua qu’on communique.
Et puis tout autour, les petits champs se succèdent, avec les pommes de terre bien sûr mais aussi d’autres tubercules typiques des Andes comme l’olluco, l’oca…
On croise toujours des familles en train de travailler la terre. Cette relation étroite avec la Pachamama, nourricière, est touchante et se retrouve d’ailleurs dans d’autres régions du Pérou.
Un entretien réalisé par Laurence Aubron.