À Strasbourg, Movember – souvent décrit comme l’Octobre Rose consacré à la santé masculine – se vit aussi sur l’eau. Une croisière sur l’Ill a réuni associations, professionnels de santé et participants autour d’un objectif commun : informer sur les cancers masculins et promouvoir le dépistage. Pour Claude Schneider, président de l’Association des Courses de Strasbourg Europe, ce format intimiste offre un cadre propice aux échanges : « Cela permet de parler de manière technique mais aussi détendue, dans un contexte convivial. On peut aborder ces maladies de façon grand public et faire passer les messages essentiels. » Il souligne que ces moments contribuent aussi à lutter contre le déni, encore très présent autour des cancers masculins.
Parmi les intervenants, le Dr Mickaël Burgy, oncologue à l’ICANS, rappelle que le cancer de la prostate est le plus fréquent, avec environ 60 000 nouveaux cas par an. En l’absence de campagne de dépistage de masse, la vigilance repose sur les médecins généralistes et sur les hommes eux-mêmes. Le dosage du PSA, recommandé entre 50 et 70 ans après discussion avec le médecin, demeure l’outil de référence. « La sensibilisation est essentielle : elle peut amener certains patients à demander eux-mêmes ce dépistage », explique-t-il.
François Berthier, atteint d’un cancer de la prostate et membre de l’ANAMACAP, rappelle l’importance de libérer la parole. Si le cancer de la prostate est largement majoritaire, les cancers du testicule (près de 3 000 cas par an) et de la verge restent entourés de tabous. L’association milite pour un dépistage généralisé afin de diagnostiquer plus tôt et d’éviter les formes métastasées.
Cette première croisière solidaire a également eu un impact concret : les 6 euros d’inscription par participant ont été intégralement reversés à l’Institut de Cancérologie Strasbourg Europe.
