Elphège Tignel du Centre Européen des Consommateurs France, revient aujourd’hui sur l'année européenne du train.
Chaque année, ou presque, la Commission européenne propose un thème qui est ensuite adopté par le Parlement et les Etats membres, pour sensibiliser les citoyens, encourager le débat et faire évoluer les mentalités. Un financement supplémentaire est bien souvent accordé à des projets locaux, nationaux et transfrontaliers en lien avec le sujet de l’Année. Et dans certains cas, la Commission européenne peut proposer une nouvelle législation sur le sujet. Le 4 mars 2020, la Commission a proposé de faire de 2021 l’Année européenne du rail, sujet adopté par le Parlement et le Conseil européen le 12 novembre dernier. Nous devrions donc voir se multiplier cette année, partout en Europe, des événements, campagnes et initiatives pour mettre en avant les avantages de ce mode de transport mais aussi les défis qui restent à relever pour créer un espace ferroviaire européen.
Pourquoi avoir proposé le train comme thème européen de l’année 2021 ?
C’est bien sûr en écho à son pacte vert pour l’Europe présenté en fin d’année 2019 que la Commission européenne a proposé le rail comme sujet de l’année 2021. Le « Green deal » a notamment pour objectif de parvenir à la neutralité climatique d'ici 2050 et comme les transports représentent un quart des émissions de gaz à effet de serre de l'UE, la Commission veut faire du train, le moyen de transport de la mobilité durable en Europe, l’alternative populaire aux transports aérien et routier. Et n’oublions pas que cette année, nous fêterons le 175e anniversaire de la toute première liaison ferroviaire reliant deux capitales de l'UE (Paris-Bruxelles) et les 40 ans du TGV.
Et en matière de protection des passagers ferroviaires, que reste-il à faire ?
L’Europe protège déjà les citoyens dans tous leurs modes de transport. 4 règlements européens couvrent en effet les droits des passagers en cas de retard ou annulation de train, d’avion, de bus ou de bateau dans l’UE. Pour le train, le règlement, adopté en 2007, prévoit le remboursement du billet en cas de retard de plus d’1h ou de train annulé. Il donne aussi la possibilité d’obtenir une indemnisation, en cas de non remboursement, correspondant à 25% ou 50 % du prix du billet en fonction du retard à l’arrivée. Une révision de ce règlement européen est en cours et pourrait entrer en application dans les années à venir. Il prévoit entre autres plus de possibilité pour transporter son vélo dans le train, une meilleure accessibilité pour les personnes en situation de handicap mais aussi l’introduction de la notion de force majeure qui permettra à l’entreprise ferroviaire de s’exonérer de sa responsabilité envers les voyageurs en cas de conditions météorologiques extrêmes, catastrophe naturelle ou crise sanitaire.
Reste maintenant plus qu’à espérer qu’en 2021, nous aurons plus de possibilités et moins de restrictions pour nous déplacer en Europe, en train bien évidemment !
crédits photo: Erich Westendarp