La série "les livres qui changent le cours d'histoire" sur euradio propose aux enseignant·es une courte présentation d'ouvrages de recherche universitaire en lien avec les programmes du collège et du lycée. Conçue sur un format court et accessible, chaque notice fournit des clefs d’analyse (notions, concepts), des exemples précis et des documents pour les élèves.
Christophe Furon, Enseignant dans le secondaire et chercheur associé au CRHIA de Nantes Université, Christophe Furon est agrégé et docteur en histoire médiévale. Il a soutenu en 2021 une thèse intitulée « Servir le roi par les armes : La Hire et Poton de Xaintrailles, capitaines de Charles VII ».
Dans cette biographie, Philippe Contamine restitue la richesse du règne de Charles VII (1422-1461), souvent réduit à l’épopée de Jeanne d’Arc. Dans une perspective d’histoire politique et militaire qui ne l’empêche pas d’aborder les questions économiques et culturelles, il retrace l’histoire d’une vie consacrée à la reconquête du royaume de France et à l’affirmation d’une autorité royale mise à mal par la guerre contre les Anglais, par la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons et par des nobles défendant leurs propres intérêts.
Il manque ici une courte explication sur les débuts de la guerre de Cent ans et les positions anglaises en France sous le règne de Charles VI.
Troisième fils de Charles VI (1368-1422), Charles VII devient dauphin en 1417 après la mort de ses deux frères et joue un rôle politique dans une fin de règne marquée par la folie du roi et, en 1420, par la signature du traité de Troyes qui le déshérite au profit du roi d’Angleterre.
Il manque ici une explication sur le conflit Bourguignons/Armagnacs. Soutenu par les Armagnacs et par sa belle-mère Yolande d’Aragon, il s’autoproclame régent du royaume dès 1418 et, à la mort de son père en 1422, prend le titre de roi de France.
La reconquête s’avère difficile dans les premières années du règne, mais, à partir de 1427, les premiers succès militaires dans la vallée de la Loire freinent les Anglais dans leur avancée. En 1429 ces derniers échouent à prendre Orléans, défendue par Jeanne d’Arc et des capitaines armagnacs. Les succès français rendent possible le sacre de Charles VII à Reims la même année.
et permettent des négociations avec le duc de Bourgogne Philippe le Bon, allié des Anglais. Ce rapprochement aboutit en 1435 à la signature du traité d’Arras (à expliquer) qui, s’il ne règle pas toutes les tensions entre le roi et le duc, ramène définitivement ce dernier dans l’obédience française. = ce passage n’est pas explicite pour les non spécialistes, il faudrait le reformuler pour bien comprendre qui est Ph. le Bon, pourquoi le roi cherche à le rallier et que prévoit concrètement le traité d’Arras.
Après ce traité, Charles VII reprend le contrôle de l’Île-de-France : son armée prend Paris en 1436 et le roi fait son entrée solennelle l’année suivante. Il règle également le problème des Écorcheurs, des hommes d’armes sans emploi se livrant au pillage pour vivre, avec la réforme militaire de 1445 qui institue une armée permanente sous l’entière autorité du roi et qui permet à ce dernier de reprendre aux Anglais la Normandie en 1449-1450 et la Guyenne en 1451-1453.
Cette reconquête du royaume s’accompagne d’une reprise en main politique. Si les intrigues de palais émaillent son règne, Charles VII parvient cependant à restaurer l’autorité royale et à mettre au pas une aristocratie peu encline à accepter le renforcement de son pouvoir. Il mate ainsi plusieurs rébellions (de la part de quels acteurs ?) : dans le Berry en 1428, la Praguerie en 1440 et l’assemblée de Nevers en 1442. Il envoie également son armée soumettre le comte Jean V d’Armagnac en 1455 et fait arrêter le duc Jean d’Alençon pour trahison en 1456.
Loin d’être le roi falot et spectateur de son règne présenté par l’historiographie traditionnelle (pour quelle raison était-il présenté comme passif dans l’historiographie ? À cause de Jeanne d’Arc ?), Charles VII est un roi volontaire qui garde une ligne politique cohérente malgré les obstacles qu’il rencontre : reconquérir son royaume et renforcer son autorité. Le règne de Charles VII constitue ainsi une étape importante de l’affirmation de l’État en France.