L'éco de Marc Tempelman

Le risque de guerre - L'éco de Marc Tempelman

Le risque de guerre - L'éco de Marc Tempelman

Nous accueillons Marc Tempelman, le cofondateur de l’application d’épargne gratuite Cashbee. Nous discutons toutes les semaines de finance. De quoi allons-nous parler aujourd’hui ?

Je vous propose d’échanger sur le risque de guerre entre la Russie et l’Ukraine. Ce serait évidemment un désastre pour les populations impliquées, mais pour cette chronique, focalisons-nous sur l’impact que ce risque peut avoir sur l’économie et les placements financiers.

J’imagine que le choix de ce sujet est notamment motivé par les déclarations alarmantes du gouvernement américain à la fin de la semaine dernière ? Le président Biden et son équipe ont recommandé à tous les ressortissants américains de quitter l’Ukraine. Ils jugent la probabilité d’une invasion de l’Ukraine par la Russie comme étant très élevé, et possible avant la fin des Jeux Olympiques d’hiver, c’est-à-dire avant le 20 février.

Exact. Et il est intéressant d’observer comment les marchés et différentes classes d’actifs ont réagi à ces annonces, effectivement très alarmantes, car précises. Alors sans surprises, les cours de bourse ont corrigé. L’indice S&P500 a baissé de 1,9%, accusant donc maintenant une baisse de plus de 7% depuis le début de l’année.

Qu’est-ce qui provoque cette baisse aussi marquée ? Est-ce tout simplement l’incertitude que peut apporter un conflit armé, ou faut-il chercher d’autres explications ?

Bien sûr le risque de guerre pousse naturellement à la prudence. En investissement cela se traduit par la vente d’actifs risqués, comme des actions, en faveur d’actifs défensifs et sûrs, comme les obligations d’état. C’est ce désir de se mettre à l’abri qui explique la forte demande pour les Treasuries Américains, dont les prix ont monté. Par conséquent, le taux à 10 ans aux États-Unis est retombé en dessous des 2%, pour se stabiliser à 1,92%.

Mais la peur n’est pas la seule explication dans le cas présent. Car une invasion par la Russie conduirait à des sanctions contre ce pays, imposées par l’Europe et les États-Unis. La Russie pourrait alors réagir en coupant ses exportations de pétrole et de gaz naturel.

La crainte d’un conflit armé est donc accompagnée par la crainte d’une réduction de l’approvisionnement en carburant, c’est bien ça ? J’imagine que ce second risque a également impacté les marchés.

Oui tout à fait. L’approvisionnement de l’Europe de l’Ouest en gaz naturel est déjà compliqué. Et le prix du gaz ainsi que du pétrole avaient déjà beaucoup augmenté l’année dernière pour le refléter. Mais vendredi dernier, le prix du baril de pétrole a augmenté de plus de 4%. Car si le scénario des sanctions venait à se réaliser, la demande pour l’or noir exploserait.

Et la hausse du cours des hydrocarbures a un impact sur toutes les grandes entreprises, qui verront leurs coûts de production augmenter. C’est cet effet indirect que les investisseurs ont pris en compte. Et qui a sans doute contribué à les pousser à vendre une partie de leurs actions.

Donc pour résumer, la crainte d’une guerre, l’incertitude géopolitique que cela entraine et la hausse du prix du pétrole pèsent sur les cours de bourse et favorisent le cours des actifs les plus sûrs.

Oui, de façon générale. Mais parmi les nombreuses actions cotées, certaines tirent leur épingle du jeu. De façon cynique peut-être, mais les actions des sociétés d’armement et d’aviation militaire comme Northrup Grumman et Lockheed Martin se sont envolées.

Marc Tempelman au micro de Laurence Aubron

Chaque semaine, nous accueillons Marc Tempelman, un des co-fondateurs de la FinTech Cashbee, qui aide les Européens à épargner plus et mieux. Nous discutons avec lui de finance. 

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