L'éco de Marc Tempelman

Les licornes : L'édito de Marc Tempelman

Les licornes : L'édito de Marc Tempelman

Nous accueillons Marc Tempelman, un des co-fondateurs de la FinTech Cashbee, qui aide les Européens à épargner plus et mieux, via son application d’épargne simple et sécurisée. Nous discutons toutes les semaines de finance. Bonjour Marc, de quoi allons-nous parler aujourd’hui ?

Bonjour Simon, je vous propose aujourd’hui de se pencher sur les licornes, et d’essayer de comprendre pourquoi le président Macron en veut 25 en France, en 2025.

Très bien. Donc nous allons parler de ces start-ups innovantes dont les valorisations atteignent des sommets ?

Exactement. Alors, le terme start-up désigne typiquement une société qui a été créé récemment, et qui utilise la technologie pour changer - voire transformer - un secteur de l’économie. On distingue d’ailleurs les MedTech, dans le secteur de la santé, des LegalTech qui s’attaquent au monde juridique ou encore des FinTech par exemple, qui souhaitent transformer le secteur de la finance et dont Cashbee fait partie. Pour financer leurs développements technologiques, et leur croissances commerciales, ces start-ups recherchent régulièrement des financements et effectuent pour cela des levées de capitaux.

Très bien, mais toutes les start-ups ne sont pas des licornes !

Bien au contraire ! Elles sont très rares…. Car les start-ups, à leurs débuts, recherchent typiquement des montants relativement limités, pouvant aller de quelques dizaines de milliers à quelques millions d’euros, destinés au démarrage de l’activité.

Mais au fur et à mesure qu’une start-up démontre que sa base de clientèle augmente, que ses produits se vendent et que son modèle économique fonctionne, elle peut se rapprocher à nouveau des investisseurs at arguer avec conviction qu’elle a besoin de montants de plus en plus importants pour financer et accélérer sa croissance.

D’accord. Mais qu’est-ce qui distingue les licornes des autres start-ups ? Est-ce tout simplement par le volume de capital levé ?

Pas tout à fait. Ce qui fait d’une jeune société technologique une licorne est sa valorisation au moment de cette levée. Prenons un exemple. Au mois de mars, Doctolib a levé 150 millions d’euros. Ce qui a fait d’elle une licorne. Mais pas à cause de l’importance de la somme. C’est parce que ces 150 millions représentaient moins de 15% de la société au moment de l’opération. Du coup, cela lui donnait une valeur théorique de plus d’un milliard d’euros.

En effet, pour être une licorne il faut qu’une société remplisse trois critères : jouir d’une valorisation supérieure à un milliard d’euros, avoir été créé récemment - Doctolib a été créé en 2013 - et ne pas être côtée en bourse.

Alors il y en a combien en France ?

Selon France Digitale, la France en compte 7 : BlaBlaCar, Deezer, Doctolib, Ivalua, Meero, OVH et VeePee. C’est deux fois plus qu’il y a un an, mais trop peu pour la France qui est la 6ème puissance mondiale, quand on compare notre pays aux Etat-Unis, la Chine ou même le Royaume-Uni. Selon le rapport Tibi, parmi les 372 licornes décomptées dans le monde à mi-juillet 2019, 182 sont américaines, et 94 sont chinoises.

Et c’est sur la base de ce constat que le président Macron et son gouvernement ont émis l’objectif d’en avoir 25 en 2025.

Pourquoi cet engouement pour les jeunes sociétés technologiques à forte croissance ?

D’un point de vue historique, il en va de notre prospérité nationale et de notre rôle sur l’échiquier mondial. Toujours selon le rapport Tibi, si la France est aujourd’hui une des grandes puissances économiques, c’est parce qu’elle a activement participé aux révolutions industrielles précédentes, au 18eme et 19eme siècle. A présent, il s’agit de ne pas louper la quatrième révolution industrielle, et de rester dans le peloton de tête des pays qui investissent et adoptent les technologies de l’information et de la communication.

L’âge moyen des entreprises du CAC40 dépasse en effet les 100 ans. Cela rend compte de la qualité, de l’investissement technologique et de la résilience de nos grandes entreprises. Mais cela révèle aussi qu’une seule « jeune » entreprise technologique, Dassault Systèmes, a rejoint l’élite du capitalisme français. A l’inverse, le secteur technologique représente environ 30% de la capitalisation boursière de l’indice américain S&P 500 grâce à Google, Apple, Facebook, Amazon ou encore Microsoft. Des entreprises nées il y a moins de quarante ans.

Enfin et de façon plus pratique, les start-ups de façon générale, et les licornes en particulier créent énormément d’emploi, attirent et retiennent les talents, notamment les ingénieurs, et contribuent beaucoup à l’activité économique, ne serait-ce que par les gains de productivité qu’elles engendrent.

Devenir une licorne, c’est donc tout ce que nous pouvons souhaiter à Cashbee ?

Oui, à terme ! Mais nous sommes déjà fiers d’avoir recruté une dizaine d’employés et de voir que notre solution d’épargne digitale est adoptée tous les jours un peu plus.