En France, des milliers de personnes vivent depuis des années dans l’hébergement d’urgence. Selon une étude coordonnée par l'Observatoire du Samu social de Paris, plus d’une personne hébergée sur deux est étrangère et dépourvue de titre de séjour. Une situation paradoxale : nombre d’entre elles travaillent, ont des enfants scolarisés, parlent français, mais restent bloquées dans la précarité faute de papiers.
Sans titre de séjour, impossible d’accéder à un emploi stable, à un logement social, ou même à certaines formations. Résultat : des familles entières vivent dans des hôtels ou des centres censés être temporaires, parfois plusieurs années.
Pour sortir durablement de la précarité, l’organisation plaide pour une prise en compte du parcours d’ancrage et non du seul statut administratif : "Ces personnes ne sont plus en transit, mais déjà ici", rappelle l’étude.
On en parle avec Jacques Pisarik, responsable d'études et de recherches à l'Observatoire du Samu social de Paris.
Un entretien mené par Lolla Sauty-Hoyer.