Atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. C’est l’objectif que s’est fixé l’Union européenne dans le cadre du Pacte vert pour l’Europe. Pour cela, il s’agit de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les principaux secteurs de l’économie.
A l’échelle locale, pour atteindre cet objectif, la ville de Lille est devenue la première collectivité en France à se doter d’un Fonds de solidarité climat, qui permet de financer des projets à visée climatique.
Pour en parler sur Euradio, Marie-Pierre Bresson, adjointe au maire de Lille, déléguée à la Culture, à la coopération décentralisée et au tourisme. Une rencontre dans le cadre d'une table ronde sur la décarbonation, organisée par l'Association Interphaz Europe Direct Lille Métropole.
Euradio : Marie-Pierre Bresson, pour commencer, pourquoi c'était important pour vous d'être présente à cette table ronde en tant que représentante de la ville de Lille ?
MPB : A mon initiative, la ville de Lille est la première collectivité territoriale française a avoir créée un fonds de compensation carbone volontaire, appelé Fonds de Solidarité Climat. En prenant la délégation de la coopération décentralisée, c'est-à-dire le fait que la ville de Lille ait des jumelages avec 15 autres villes, il y aura des déplacements aériens. Notre responsabilité en tant qu'élus est donc d'aller au bout de la démarche écologique. Parfois, ces déplacements aériens sont incompressibles, il faut aller à la rencontre de nos partenaires. Il faut donc à ce moment-là, compenser les émissions de gaz à effet de serre. Avec ce Fonds de Solidarité Climat, nous finançons des projets dans nos zones de coopération, ou dans la région des Hauts-de-France. Par exemple dans notre région, nous avons pu édifier des watringues, qui sont comme des polders, car la région est menacée par le dérèglement climatique. Ce dispositif a été présenté à la COP 21 à Paris comme un outil innovant de financement contre le dérèglement climatique.
Euradio : Ici il est donc question de la compensation carbone pour les élus. Mais qu'est-ce qui est fait ici à Lille pour réduire ou compenser par exemple les émissions des touristes ?
MPB : Prenez la braderie de Lille. C'est 2 millions de personnes qui viennent à Lille sur un week-end. Pour leur permettre de circuler facilement dans la ville et ses alentours, Ilévia, qui gère les transports publics, augmente la fréquences des métros et des tramways, pour éviter aux gens de devoir prendre leur voiture. On essaye vraiment de compenser au mieux.
Euradio : Vous évoquiez les partenariats de Lille avec plusieurs autres villes, notamment en Europe. Est-ce qu'il y a des échanges avec ces villes sur les questions de décarbonation et de compensation carbone ?
MPB : Nous avions par exemple lancé il y a quelques années un programme qui s'appelait MOLOC, pour MOrphologies LOw Carbon. Un programme qui travaillait sur la manière dont il était possible, dans les villes, de contenir les émissions. Pour cela, nous avons travaillé avec la Pologne, l'Allemagne, l'Italie etc. Il y a vraiment cette notion de travail commun, de coopération.