Chaque semaine, François Delay, Clémence Villefranche et Mathilde Vrignaud de La case des Pins nous présentent un livre de leur sélection.
Cette semaine, Loïc Desroches vous présente Les Ombres Filantes, un roman de Christian Guay-Poliquin, paru aux éditions La Peuplade.
Une petite perle de cette rentrée. Un roman touchant, sensible, dont on ne peut se défaire jusqu'à la dernière page. C'est le troisième roman de cet auteur québécois, qui a notamment été remarqué pour son précédent Le Poids de la neige, qui avait reçu le prix France-Québec en 2017.
Le livre s'ouvre comme suit : « Tandis qu'il se faufile entre les arbres d'une forêt dense pour rejoindre un camp familial, un homme fait face à la solitude et aux difficultés. Depuis quelques jours il a quitté son village pour rejoindre les siens qui étaient partis plus tôt. Il navigue donc sous le couvert d'une végétation à la fois protectrice et menaçante, personnifiée par la plume de l'auteur. A l'orée des bois, le monde tourne en roue libre après une mystérieuse panne énergétique qui a laissé l'humanité en proie à ses instincts : la survie et les désillusions. »
Mais détrompez-vous, Les Ombres Filantes n'est pas du tout un roman survivaliste. Christian Guay-Poliquin utilise ce prétexte pour déployer une relation magnifique entre deux personnages. Lorsque l'homme rencontre Olio, un gamin aux allures de petit prince, c'est toute sa perception du monde d'après qui s'en trouve changée ; qui est marquée par une affection grandissante pour le petit bonhomme.
Le roman est porté par un rythme à plusieurs vitesses. Il est intelligemment mené et le récit est structuré en trois actes qui prennent tout leur sens à la fermeture du livre. L'écriture est vive, avec un style percutant, particulièrement fluide fait de petites phrases juxtaposées et parfaitement dosées.
On tourne la dernière page du roman avec beaucoup d'émotion, presque surpris de l'attachement que l'auteur a su provoquer en nous pour le duo marquant. S'en suivent des réminiscences, on ferme les yeux et nous reviennent immédiatement certains moments de cette histoire qui sont aussi fugaces que précieux. C'est assurément l'un des titres immanquables de cette rentrée, qui plus est, publié par une maison d'éditions indépendante québécoise que nous apprécions beaucoup et défendons à La Case des pins.
François Delay
Tous les livres proposés par la Case des pins sont à retrouver juste ici !