Révolution spirituelle

La vérité ne sortirait-elle pas de la bouche des chansons ?

La vérité ne sortirait-elle pas de la bouche des chansons ?

Dans cette chronique, Nathalie Richard, coach et facilitatrice en transition intérieure et gardienne d’un écolieu dans le Finistère, tente de démystifier un sujet aussi mal compris qu’oublié : la spiritualité.

Et oui cette semaine, j’ai envie de chanter.

‘Il fait toujours beau au-dessus des nuages, mais moi, si j’étais un oiseau, j’irais danser sous l’orage, je traverserais les nuages comme le fait la lumière, j’écouterais sous la pluie la, symphonie des éclairs.'

Bon Zaho me pardonnera j’espère,

Je suis loin loin d’avoir son grain de voix, son rythme ou son phrasé légendaire.

La raison pour laquelle j’ose pousser la chansonette  c’est parce que j’ai eu un flash ce WE.

Il se trouve que j’ai pour habitude d’utiliser ce célèbre et sublime morceau lors de mes ateliers sur les éco émotions, des ateliers où l’on partage les émotions douloureuses que nous traversons face à l’état du monde aujourd’hui.

Dès la 1ère écoute, il m’a semblé intuitivement très juste de faire appel à cette chanson  pour soutenir les participant.e.s.

Et pour quelle(s) raison(s) exactement Nathalie ?

Et bien, il y a dans ces paroles il me semble une vérité qui touchent nos cœurs.

Je lisais d’ailleurs cette semaine une collègue qui évoquait sur les réseaux sociaux à quel point ‘La symphonie des éclairs’ l’avait soutenue cette année. Je suis prête à parier qu’elle n’est pas la seule concernée.

Pour répondre à la question Laurence, je dirais que bien sûr on pourrait s’arrêter au 1er niveau de lecture, à cette idée que les nuages finissent toujours par passer  que le soleil n’est jamais bien loin et que le beau temps reviendra le lendemain :  Après la pluie le beau temps, comme dit le dicton.

Mais, comme on dit : un train en cache souvent un autre.

Autrement dit ces mots auraient possiblement une seconde signification, un peu plus subtile.

Ceci dit, je ne sais absolument pas si Zaho avait une telle intention.

il me semble pour autant que cette ôde à l’espoir,  à ce ciel bleu toujours là,  toujours présent derrière les nuages, pointe vers ce que j’évoquais lors d’une précédente chronique quand je parlais des choses et de l’espace.

Je rappelais Eckart Tollé qui nous posait la question de ce qui permet aux choses ou au son d’exister. La réponse étant respectivement l’espace et le silence.

Et quel rapport avec la chanson de Zaho, Nathalie ?

Et bien, il me semble que ces paroles : ‘il fait toujours beau au-dessus des nuages’  nous renvoi à cette idée d’espace qui permet.

Par ce TOUJOURS, le ciel révèle son caractère permanent. Car oui le ciel est toujours là, et n’est donc pas de la même nature que les nuages,  qui eux, viennent et vont, impermanents qu’il sont.

Peut-être cela vous parait-il insignifiant tant j’énonce là une évidence.

Mais ne serait-ce pas plutôt un impensé ?

Quelque chose d’essentiel que nous côtoyons tous les jours sans y prêter pourtant une réelle attention, tel un poisson qui n’a pas conscience de son appartenance à l’océan.

L’espace est le fond invisible qui permet à toute chose d’exister, telle notre respiration à notre existence, aussi vitale qu’inconsciente.

Quand je parle ici de conscience, je ne parle pas de la conscience de l’idée, de l’objet de pensée.

Je suppose que vous vous saisissez très bien mentalement ce dont je suis entrain de parler.

Je parle de la conscience dans le sens d’accéder directement à ce dont il est question,

de ressentir cette permanence à chaque instant.

Je m’explique, dans cet exemple : il n’est pas question de savoir que ma respiration me permet d’exister mais de ressentir ma respiration depuis l’espace du dedans, d’être présent à elle, pleinement.

Et cela ressemble à quoi concrètement ?

Oui très bonne question, ça peut sembler encore très abstrait.

Pour nous éclairer, faisons appel à nouveau à notre ami Eckart Tollé qui nous dit ceci :

Si vous ne passez pas toute votre vie éveillée dans l’insatisfaction, l’inquiétude, l’anxiété, la dépression, le désespoir ou dans d’autres états négatifs,  si vous êtes capable d’apprécier les choses simples comme le bruit de la pluie ou du vent,  si vous pouvez voir la beauté dans les nuages se déplaçant dans le ciel  et si vous pouvez parfois rester seul.e sans vous sentir esseulé.e ou sans avoir besoin du stimulus mental de la distraction,  si vous vous surprenez à traiter un étranger avec une gentillesse qui vient du cœur sans rien vouloir en retour, c’est qu’un espace s’est créé, même brièvement, dans le flot incessant de vos pensées.

Et il y a un élément commun entre la capacité à voir la beauté,  à apprécier les choses simples,  à jouir de sa propre compagnie  ou à être en rapport de bienveillance avec les autres.

Et quel est cet élément Nathalie ?

Cet élément est le sentiment de contentement, de paix intérieure.

Ce qui forme le fond invisible sans lequel toutes ces expériences ne seraient pas possibles.

Chaque fois qu’il y a bienveillance, beauté  et reconnaissance de la bonté des choses simples dans votre vie,  allez regarder à l’arrière-plan de ces expériences cet espace de quiétude où - sans doute - le bonheur et la sagesse se danse.

N’est ce pas Baloo ?

Tu nous l’avait pourtant bien répété dans notre enfance !

Il en faut peu pour être heureux
, vraiment très peu pour être heureux
, chassez de votre esprit tous vos soucis
, prenez la vie du bon côté
, riez, sautez, dansez, chantez, et vous serez un ours très bien léché !

Un entretien réalisé par Laurence Aubron.