euradio vous donne rendez-vous une fois par mois pour Génération Z. Avec euranet plus, le réseau de radios européennes, nous tirons le portrait de jeunesse européenne qui s'engage et fait bouger les lignes.
En Europe, plus d’une personne sur deux joue régulièrement aux jeux vidéos. Une activité qui fait donc désormais partie de la vie de beaucoup d’entre nous, et cela peu importe l’âge. Les Européens y joueraient d’ailleurs jusqu’à 9h par semaine. En Belgique, Léo, 14 ans, Thibault, 13 ans ou encore Eline, 13 ans, partagent pour la RTBF, leur pratique des jeux vidéos.
En Europe, les jeunes jouent 9h par semaine en moyenne
Ça dépend si mon téléphone est avec moi, parce qu'avec mon téléphone, je vais jouer environ 10 h par semaine, ouais. Mais grâce à ça, je peux aussi essayer de me discipliner pour faire ça à tel moment, pour que ce soit bien pour les parents, et donc je me fais déjà cette petite discipline. Léo, 14 ans
Moi je trouve qu'un jeu vidéo c'est pas vraiment amusant s'il n'y a pas de copains, il y a des périodes où je ne jouais pas parce que mes copains ne pouvaient pas jouer aux jeux vidéo. Thibault, 13 ans
Tout seul on s'ennuie très vite voilà, moi je ne joue pas à des jeux en ligne, donc pas vraiment avec d'autres gens parce que justement, il y a de la discrimination envers les filles, donc je préfère jouer dans mon coin toute seule et tout ou bien avec des amis à moi. Eline, 13 ans
Que dit la législation européenne ?
Au début de cette année, le Parlement européen s'était penché sur ce phénomène et a appelé à mieux protéger les utilisateurs des jeux vidéos notamment contre les risques d'addiction et de manipulation. Anne-Sophie Pelletier, députée européenne française du groupe de la Gauche au Parlement européen :
Par exemple ma fille joue à un jeu dans lequel elle devait passer des heures sur le jeu pour gagner de l'argent virtuel et pouvoir accéder à d'autres missions, à d'autres quêtes ou à des boîtes à butin. Et là on peut parler d'addiction. Pour protéger les plus vulnérables, me semble-t-il, les mineurs et même protéger aussi des adultes qui peuvent avoir des addictions à des jeux vidéos pour pouvoir continuer à jouer à ce jeu et avancer au même rythme que les autres, vous pouvez aussi avoir une forme d'isolement, et pour moi le jeu vidéo ne devrait pas isoler quand on joue en communauté. Pour moi, il y a tout un tas de risques dans les jeux vidéos, on parle aussi des risques notamment pour les femmes, notamment à cause de l'hypersexualisation des personnages féminins : il y avait un jeu qui s'appelait Rape Day et dans ce jeu c'était des femmes qui étaient souvent nues, battues, et qui étaient poursuivies par des hommes avec des armes. Je trouve que sur certains jeux il y a une forme de continuation des violences sexistes et sexuelles faites à la moitié de la population. [...] On pourrait juste simplement avoir une espèce d'égalité dans les jeux vidéos qui ferait que la culture du viol dans les jeux vidéos serait bannie, et qu'on ne continuerait pas cette culture qui vise à maltraiter la moitié de la population.
Un secteur des jeux vidéos qui est aussi porteur d’un grand potentiel pour encourager les innovations. Dans ce but, le Parlement européen a proposé de mettre en place un prix européen du jeu vidéo. Remis chaque année, il s’inscrirait dans une Stratégie Européenne du jeu vidéo, pour aider ce potentiel créatif et culturel du secteur.
Je ne suis pas du tout contre les concepteurs, contre les dessinateurs, contre les codeurs. Ce qui me pose un problème ce sont les entreprises qui agissent au mépris de toutes les conditions sociales : on connaît le scandale Ubisoft notamment, et bien ils ont un marketing qui est particulièrement important aussi chez les enfants. Et comment est-ce qu'on régule cela ? Il y a déjà PEGI qui existe, qui permet de réguler avec le chiffre "pas bon pour les moins de 12 ans", "pas bon pour les moins de 16 ans", c'est déjà une avancée. Pour autant c'est pas suffisant donc comment on régule tout ça ? On le régule avec beaucoup de sensibilisation et ça peut être aussi fait dans les écoles tout simplement. [...] Et il faut que l'industrie aussi y mette du sien. J'espère que l'on pourra y arriver dans l'optique de la protection des consommateurs et notamment des plus vulnérables. Oui, il y a très peu de femmes dans l'entreprise du jeu vidéo et c'est vraiment ça que je veux supporter. Peut-être on devrait aller chercher par là pour la protection des femmes mais aussi des plus vulnérables et je suis persuadée que l'avenir ce sont les femmes.
Les jeux vidéos : un secteur aussi innovant et porteur de lien social
Mathieu Bernard, organisateur du festival Start to play à Strasbourg :
On a plein de consoles, de bornes qui sont accessibles donc on est entrés dans le festival on peut passer la journée entière et jouer ensemble avec des amis en famille. Aussi connaître des gens qu'on connaît pas forcément avec ce côté vraiment fédérateur et de partage.
Finalement d'autres acteurs n'ont pas attendu pour déjà mettre en pratique leur créativité grâce aux jeux vidéos. A Nantes Marion travaille à la Wakofactory un studio de création de jeux vidéo :
A la base quand j'étais vraiment au lycée j'aimais vraiment beaucoup beaucoup dessiner. Je viens d'une famille de prof dans le supérieur qui m’ont gentiment dit que c'était bien gentil les petits dessins mais dans la vie il faut payer un loyer et remplir le frigo. Donc du coup j'ai cherché quelque chose qui me permettait d'avoir de la créativité et de l'autre côté j'aimais beaucoup les maths, j'aimais beaucoup les énigmes. Alors et je me suis bah qu'est-ce que je pourrais faire coller ? [...]
Emission réalisée par Romain L'Hostis.