Il veut agir vite. C’est par décrets que, dès mercredi, au premier jour de son mandat, Joe Biden veut s’attaquer aux crises de la Covid du climat, de l’économie, et des relations interraciales afin de « remettre sur pied notre pays », dit son entourage, et de « restaurer la place de l’Amérique dans le monde ».
Très bien. On ne peut qu’applaudir mais est-il possible de « restaurer la place de l’Amérique » alors que le monde a tant changé et que les Etats-Unis se sont tellement fracturés que leurs blessures seront longues à cicatriser ?
La réponse est « non ». L’Amérique a tant de défis à relever qu’elle ne pourra pas redevenir l’hyperpuissance qu’elle était devenue après l’éclatement soviétique et certainement pas, non plus, ce gendarme du monde qu’elle ne veut, au demeurant, plus être depuis l’échec de son aventure irakienne.
Comme toutes les démocraties, l’Amérique doit redessiner un échiquier politique bouleversé par le basculement à l’extrême-droite d’un tiers de ses électeurs. Elle devra mener, en même temps, une très incertaine lutte pour ne pas se laisser ravir par la Chine sa place de première des économies du monde. Il lui faudra parallèlement offrir une protection assez crédible aux nations d’Asie pour que ce continent ne devienne pas un protectorat chinois.
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