C’est à si bas bruit que peut-être ne l’avez-vous pas remarqué. C’est à bas bruit mais pour la première fois depuis que la fureur autour de l’accord de Maastricht avait tant inhibé les europhiles et enhardi les europhobes, pour la première fois, donc, depuis trois décennies, on ne parle plus de « l’Europe » pour la dire impotente et tout occupée à calibrer les concombres mais pour relever qu’elle s’étire, respire et s’affirme.
Le Brexit lui-même n’est plus l’indéniable signe que l’Union se déferait. Le Brexit, on verra bien, dit-on maintenant en déplorant cette rupture dont les Britanniques eux-mêmes ne voudraient aujourd’hui plus mais le Brexit, tant pis, c’est leur faute, et non pas celle des 27 qui, eux…
Alors là, oui, chapeau bas, lit-on et dit-on de tous côtés, car l’Union termine l’année en beauté. Elle semblait piégée par les régimes hongrois et polonais qui bloquaient son budget et son plan de relance pour empêcher que l’octroi des financements communs soit enfin conditionné au respect de l’état de droit. Au moment de faire ce pas tellement essentiel, l’Union allait se prendre les pieds dans le tapis mais non !
La suite de l'humeur européenne de Bernard Guetta est à lire ici