Chaque semaine sur euradio, retrouvez la chronique de Bernard Guetta, député européen, qui effectue un retour sur les actualités et événements européens actuels.
Il ne l’avait pas voulu. Il ne l’aurait pas imaginé, mais grâce à Donald Trump, grâce aux philippiques munichoises de son vice-président et grâce à l’ahurissante cécité avec laquelle il a fait de Vladimir Poutine un homme de paix, l’Europe est en rangs serrés, prête à se doter d’une Défense commune et à s’affirmer en puissance politique.
Il y faudra de l’argent que nous n’avons pas, un temps qui nous est compté et des conflits que nous n’éviterons pas. Il faudra se résoudre à emprunter et trouver d’impossibles compromis industriels mais le tournant est pris car enfin…
Les Allemands ont été vendredi les premiers à relever le gant. Ces Allemands qui, plus encore que les Britanniques, avaient toujours été les alliés les plus suivistes des Etats-Unis, n’ont pas supporté que les trumpistes viennent leur reprocher de ne pas laisser leur extrême-droite entrer au gouvernement. Les Allemands ont tiré les premiers et qui s’est-il ensuite trouvé pour soutenir ou même excuser ce téméraire vice-président ?
Personne.
Depuis les échanges enamourés que Donald Trump a eu avec le despote russe, il ne s’est trouvé que Viktor Orban, cheval de Troie du Kremlin au Conseil européen, pour l’approuver. C’est bien peu, très peu et d’autant plus frappant que même Giorgia Meloni, l’amie italienne, s’est gardée d’applaudir car elle n’ignore pas que l’Italie serait l’un des trois pays, avec l’Irlande et l’Allemagne, à le plus souffrir des barrières douanières que la Maison-Blanche souhaite opposer à nos exportations.