Le pessimisme est intellectuellement chic. L’optimisme, lui, n’est jamais considéré comme réaliste. L’optimisme est toujours vu comme naïf, mais aujourd’hui, tant pis pour moi, je serai optimiste – optimiste mais ni aveugle ni naïf.
Comme vous, je sais que les États-Unis d’Amérique, la démocratie la plus prospère et la plus puissante du monde, le pays qui a été la force principale des victoires contre le nazisme et le communisme, pourrait bien rompre avec la démocratie, les libertés et les droits de l’homme. L’Amérique pourrait devenir une sorte de Hongrie, la Hongrie d’Orban, si Donald Trump était réélu demain. L’Inde est déjà devenue une démocrature, une demi-démocratie, une demi-dictature. La Chine n’a pas du tout honte, bien au contraire, d’expliquer que la démocratie est un système plus faible que son régime à parti unique et il y a, dans les plus grandes démocraties, un épuisement intellectuel de la gauche et de la droite et une fatigue démocratique dans l’opinion publique.
Face à une crise économique devenue angoissante à cause de la pandémie, nous aurions toutes les raisons de craindre que ce siècle puisse voir la fin non seulement de l’unité européenne mais aussi de la démocratie dans le monde entier sauf, peut-être, en Norvège, mais non !
Je ne partage pas ce point de vue pourtant assez répandu et voudrais vous dire pourquoi.
La suite de l’humeur européenne de Bernard Guetta est à lire ici