L'humeur européenne de Bernard Guetta

Plutôt qu'en avoir peur, il faut faire peur à Poutine

©Judith Litvine/MEAE ./. Illumination de la tour Eiffel aux couleurs de l'Ukraine - Paris Plutôt qu'en avoir peur, il faut faire peur à Poutine
©Judith Litvine/MEAE ./. Illumination de la tour Eiffel aux couleurs de l'Ukraine - Paris

Chaque semaine sur euradio, retrouvez la chronique de Bernard Guetta, député européen, qui effectue un retour sur les actualités et événements européens actuels.

On ne comprend d’abord pas. Comment, pourquoi, un chef d’Etat peut-il se faire dénoncer comme « va-t-en guerre » parce qu’il a déclaré que « rien n’était exclu » pour empêcher Vladimir Poutine de l’emporter en Ukraine ?

Tous ceux qui condamnent cette agression auraient au contraire dû applaudir Emmanuel Macron d’avoir fait enfin voir l’aveuglement qu’Américains et Européens avaient choisi en s’époumonant à dire qu’ils n’enverraient pas de troupes au sol pour repousser les troupes russes. Qu’ils aient ou non envisagé cette hypothèse, qu’ils l’aient ou non exclue, pourquoi s’échinaient-ils à rassurer Vladimir Poutine plutôt que de l’inquiéter en laissant planer l’incertitude ? Pourquoi oubliaient-ils ce b-a-ba de l’art de la guerre qui s’appelle l’ambiguïté stratégique et pourquoi reprocher au président français d’avoir su renouer avec elle ?

Il y a deux explications à cela.

La première est qu’à l’exception d’une grande partie des Baltes et des Polonais, les dirigeants occidentaux ont longtemps cru que Vladimir Poutine reviendrait à la Raison après avoir échoué à briser l’Ukraine en quelques jours. Il va devoir chercher un compromis, pensaient-ils. Il proposera de garder la Crimée mais de se retirer du Donbass. Les Ukrainiens accepteront en échange des garanties de sécurité que leur donnerait leur entrée dans l’Alliance atlantique et l’Union européenne. Un accord honorable reste possible, croyaient-ils, et ce n’est pas à nous de le compromettre en faisant monter les enchères, fût-ce en mots.

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