Je vais trop vite et le sais. A deux semaines de l’élection, rien ne peut assurer que vous la remportiez mais si je vous dis pourtant « M. le Président », ce n’est pas seulement parce que je souhaite ardemment votre victoire.
C’est surtout parce que les défis que nous avons à relever ensemble, démocrates américains et européens, sont tellement immenses que nous devons commencer dès maintenant à nous y préparer afin que nos idées mûrissent d’ici à la fin janvier et puissent déjà imprégner votre discours d’investiture.
Le temps presse, M. le Président, car le respect des droits de l’Homme et de l’Etat de droit, les libertés individuelles et la concertation internationale, toutes les valeurs sur lesquelles les grandes démocraties avaient refondé l’ordre mondial aux lendemains de la défaite nazie sont aujourd’hui ouvertement contestées par des pouvoirs toujours plus nombreux et des milieux intellectuels et des courants politiques toujours plus actifs.
Ce changement n’est pas que chinois, indien, russe ou philippin.
L’Union européenne et les Etats-Unis le connaissent aussi. Vous avez la montée de mouvements conspirationnistes influençant beaucoup des électeurs de Donald Trump. Nous avons l’apparition d’apôtres de la « démocratie illibérale » et de nouvelles extrêmes droites europhobes, séduites et appuyées par M. Poutine.
La démocratie est partout sous attaque.
La suite de l’humeur européenne de Bernard Guetta est à lire ici