L'humeur européenne de Bernard Guetta

Les deux cartes de Trump

© whitehouse.gov Les deux cartes de Trump
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Chaque semaine sur euradio, retrouvez la chronique de Bernard Guetta, député européen, qui effectue un retour sur les actualités et événements européens actuels.

C’est la plus dangereuse des illusions. Aux Etats-Unis comme en Europe et partout, on peut bien sûr se dire que Donald Trump accumule tant d’échecs qu’il n’y aurait plus qu’à attendre novembre 2026 et les élections de mi-mandat pour sortir de ce cauchemar.

Tout le laisse penser puisque ce président en est à menacer de se désintéresser de la guerre d’Ukraine après avoir promis d’y mettre terme « en 24 heures » ; que la si géniale idée des barrières douanières a tourné au fiasco en faisant dégringoler les bourses ; que la magistrature, Harvard et le président de la Réserve fédérale lui résistent ; que la Cour suprême en vient à le désavouer alors même qu’il l’avait peuplée de ses partisans ; que les sondages commencent à refléter l’inquiétude des plus modérés de ses électeurs et que l’on voit monter une mobilisation de rue contre lui.

Impossible avec cela, se dit-on, que cet homme ne perde pas sa majorité parlementaire dans un an et demi, voire plus tôt encore si des élus républicains le lâchaient en sentant le vent tourner. Impossible, veut-on croire, qu’il puisse conserver sa liberté de manœuvre encore bien longtemps mais Donald Trump est pourtant loin d’avoir perdu la partie pour deux raisons.

La première est qu’il n’est pas impossible qu’il parvienne à un accord avec la théocratie iranienne car elle en a autant besoin que lui. Déjà très impopulaires, les mollahs savent que leur régime ne survivrait pas au bombardement de leurs installations nucléaires puisqu’ils n’auraient pas les moyens d’une vraie riposte. Donald Trump, pour sa part, ne veut pas entraîner les Etats-Unis dans une nouvelle guerre et cela d’autant moins que les monarchies pétrolières auraient alors à subir des représailles iraniennes.

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