Pour moi, ce sera non. Dans les jours, les semaines et les mois à venir, le député que je suis œuvrera à ce que la représentation européenne désapprouve l’accord sur les investissements auquel la Commission vient de parvenir avec la Chine.
La première raison en est que les concessions que la Chine a finalement faites sur l’ouverture de son marché aux entreprises européennes sont loin de placer nos industries à égalité. La Chine continue de nous interdire des domaines d’investissements que nous ne lui fermons pas et sur lesquels elle est déjà active. L’industrie chinoise demeure évidemment subventionnée alors que les règles de la concurrence limitent drastiquement les aides d’Etat aux entreprises européennes. Les obstacles administratifs, surtout, continueront d’écarter ou limiter l’investissement européen là où il n’est pas souhaité par le parti-Etat chinois alors que l’Union ne dispose pas de telles armes, en tout cas pas en efficacité et quantité suffisantes.
L’intérêt de M. Xi était clair. En faisant les gestes indispensables à la signature de cet accord, il a souhaité signifier à la future administration Biden qu’il avait d’autres cartes que les Etats-Unis dans son jeu et que c’était donc en position de force qu’il entamerait les discussions sur la tentative de redéfinition de ses relations avec les Américains.
Cela valait bien d’accorder quelques satisfactions aux Européens mais notre intérêt, où était-il ?
La suite de l'humeur européenne de Bernard Guetta est à lire ici