Depuis en gros six mois, les Européens (et particulièrement les Français) découvrent un mot nouveau, venu d’Outre-Atlantique : le wokisme. Et cette semaine, Quentin Dickinson, vous allez tenter de nous expliquer de quoi il s’agit…
Le wokisme, ce néologisme provient du verbe anglais to awake, qu’on peut comprendre dans ce contexte comme signifiant s’éveiller à une réalité, s’en rendre compte.
Ce mouvement peut se résumer comme étant une croisade en faveur de la composante afro-américaine de la population des États-Unis, par la suppression immédiate de tout ce qui pourrait faire offense aux minorités – quitte d’ailleurs à gommer quelques réalités historiques et à surexploiter médiatiquement tout incident susceptible de conforter le mouvement.
Alors, comment agissent les militants wokistes ?
Le wokisme du moment se signale par son obsession quant à la santé mentale des personnes sur le sort desquelles il s’épanche – car, sans trop s’en rendre compte, l’Amérique nantie tente par là d’exporter ses fragilités psychologiques, cultivées avec délice, en direction de gens démunis, dont les véritables préoccupations sont essentiellement matérielles.
Car que demandent les Afro-américains ? Simplement dit : la considération due à tout être humain, c’est-à-dire l’accès à un enseignement de qualité et à une formation professionnelle solide ; l’équité dans l’embauche ; un habitat décent ; l’accès libre à des soins de santé de qualité ; le soutien social aux plus vulnérables ; la fin de la présomption de culpabilité ; le cas échéant, le droit à un procès équitable dans un délai raisonnable – en clair, ce que devrait pouvoir garantir à ses citoyens tout État qui se dit démocratique.
On ne peut donc qu’encourager les partis politiques, les associations solidaires, les fondations caritatives, les initiatives privées qui, au quotidien, œuvrent inlassablement dans ce sens dans une Amérique inégalitaire et discriminatoire à l’égard de ses minorités.
De quoi n’ont pas besoin les Afro-américains ? Clairement, ils peuvent se passer des sirupeux témoignages de solidarité, sans substance ni lendemain, que des personnes en vue dans les médias se croient obligées d’apporter, essentiellement d’ailleurs au bénéfice de leur image personnelle.
Il y a d’ailleurs comme des relents d’indécence dans cette bien creuse commisération publique de milliardaires vis-à-vis d’hommes et de femmes qui vivent sous le seuil de pauvreté.
Mais le wokisme débarque en Europe...
…et en commençant inévitablement par l’Angleterre.
Il est frappant de constater avec quel entrain une partie des faiseurs d’opinion en Europe se sont embarqués dans le wokisme, alors qu’il s’agit là d’un phénomène typiquement américain, né de comportements officiels honteux, d’une absence de
sécurité sociale, d’un système judiciaire critiquable, d’un déclassement social impitoyable qui n’ont rien, vraiment rien, à voir avec la vie quotidienne des Européens.