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Nouvelle coalition gouvernementale en Suède - Europa Nova

Nouvelle coalition gouvernementale en Suède - Europa Nova

Pour revenir sur l’actualité européenne de la semaine, la Suède a récemment tenu ses élections législatives et a formé une nouvelle coalition gouvernementale

En effet, avec seulement une faible majorité, une coalition de droite dirigera le gouvernement suédois avec le soutien du parti d'extrême droite, les Démocrates de Suède.

Que signifie cette nouvelle coalition pour la prise de décision politique en Suède ?

Eh bien, malgré le fait que les Démocrates de Suède aient obtenu de très bon résultats lors de ces élections, obtenant plus de 20 % des voix, ils ne feront pas officiellement partie de la coalition gouvernementale. Le parti soutiendra toutefois la formation de la coalition au pouvoir et aura donc un poids politique.

Ces dernières années, le discours politique suédois s'est fortement préoccupé des questions de criminalité et des questions d'immigration. Ayant déjà fait l'objet d'un durcissement en 2015, ces domaines politiques pourraient prochainement se révéler être les plus sévères d'Europe.

Côté état de droit, nous avons parlé dernièrement du blocage du financement de l'UE à la Hongrie en raison d'accusations de corruption généralisée - comment la situation évolue-t-elle actuellement ?

Bruxelles et Orbán s'affrontent depuis quelques mois sur ce sujet. Orbán a toutefois annoncé qu'une série de mesures législatives allaient être introduites dans le système judiciaire hongrois afin de rendre le pays éligible au financement de l'UE.

Ces réformes seront-elles suffisantes pour garantir ce financement ?

En termes de lutte contre la corruption, cela ne semble pas probable. Les mesures annoncées par le gouvernement hongrois prétendent qu'elles assureront la bonne gestion des fonds publics et rendront les processus de poursuites judiciaires plus transparents.

Toutefois, les analystes estiment que la mise en oeuvre de ces réformes est impossible d'un point de vue logistique. Le Conseil de l'UE, qui réunit les dirigeants des États membres, doit rendre une décision sur l'allocation de ces fonds en décembre, un délai qui reste bien trop court pour s’assurer que ces réformes soient efficaces. Si la Hongrie reçoit son financement, ça sera plus grâce à ses négociations avec les autres Etats Membres que grâce au succès de ses réformes.

Et pour finir, nous avons parlé ces dernières semaines de l'annexion par Poutine de plusieurs régions ukrainiennes et de ses menaces de frappes nucléaires. Quelle réaction cela a-t-il suscité chez les commentateurs et les politiciens ?

De nombreux politiques, journalistes et institutionnels ont demandé le retrait de la Russie du Conseil de sécurité de l'ONU, affirmant que ses actions ignorent complètement l'ordre international juridique fondé après la Seconde Guerre mondiale. En effet, les annexions de Poutine ne sont toujours pas reconnues aux yeux du droit international.

Comment devrions-nous interpréter ces développements dans la guerre ?

Eh bien, si nous cédons aux menaces actuelles de frappes nucléaires, cela normalisera l'utilisation de telles menaces à une échelle beaucoup plus large et encouragera une course accélérée aux armes nucléaires, car un précédent aura été établi pour cette forme de diplomatie.

De plus, reconnaître la validité des référendums de Poutine irait à l’encontre de la Charte des Nations-Unies et permettrait de nombreuses autres atteintes à la souveraineté nationale à l'avenir. La gestion de ce conflit actuel déterminera donc si l'ordre géopolitique des 70 dernières années sera maintenu ou si un nouveau modèle inspiré par Poutine s'installera.

Nericia Nzingoula et Laurence Aubron