Depuis le 1er janvier 2025, les agglomérations françaises de plus de 150 000 habitants sont obligées de mettre en place une Zone à faible émission. Cette mesure vise à réduire la pollution dans l'air, cause de 239 000 décès dans l’UE en 2022 selon l'Agence européenne de l'environnement.
Qu’en est-il à Bordeaux ? Euradio fait le point ave Claudine Bichet, première adjointe au maire en charge du défi climatique et de la transition énergétique et vice-présidente de Bordeaux métropole au climat, à la transition énergétique et à la santé.
Mise en œuvre a minima
Elle dépeint une mise en œuvre "a minima" de la ZFE bordelaise, n'excluant du périmètre de circulation seules les vignettes Crit'air non classées. Autrement dit, seules les véhicules les "plus anciens et les plus polluants", soit "moins de 2% du parc automobile", ne peuvent plus circuler dans la zone intra-rocade (rocade exclue) de l'agglomération bordelaise.
À cela s'ajoutent de "nombreuses dérogations" et des contrôles "quasi-inexistants". En bref, la mise en place de la ZFE est réduite au strict minimum, et ne change "pas grand chose", au quotidien des bordelaises et des bordelais, pour Claudine Bichet.
Un choix assumé
Pour que la mesure soit effective, et "juste socialement" explique la première adjointe au maire, il faut un accompagnement financier conséquent, afin de permettre à celles et ceux qui en on besoin de changer de véhicule. Or, l'Etat "ne met pas les moyens financiers", et cette responsabilité incombe donc aux collectivités locales. Selon Claudine Bichet, le coût pourrait s'élever à "plusieurs centaines de millions d'euros".
Une mesure coûteuse, impopulaire, et qui ne correspond pas non plus au projet politique écologiste de la Ville et de la Métropole : "Notre vocation n'est pas d'acheter des véhicules [...] mais de construire des infrastructures de mobilité qui permettent justement créer des alternatives crédibles à la voiture".
Investir autant d'argent sur le changement de véhicules ne semblait donc pas "cohérent" aux yeux de Claudine Bichet.
"La ZFE n'est pas la réponse à tout"
Pour améliorer la qualité de l'air à Bordeaux, les collectivités locales misent donc sur d'autres mesures, comme la mise à sens unique de certaines parties des boulevards, ou un soutien financier pour changer son chauffage fonctionnant au bois, principal responsable de l'émission des particules fines dans l'air.
Claudine Bichet maintien, "on a certainement pas abandonné le combat sur la qualité de l'air à Bordeaux", la ville et la métropole ont choisi de "recentrer les moyens" pour être "plus efficaces".
Pour en savoir plus, consultez le site de Bordeaux métropole.
Un entretien réalisé par Cassandre Thomas.