Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Lundi 06 février

Aujourd'hui en Europe - Lundi 06 février

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme du jour : 

- L'Europe bannit le diesel russe

- Immigration sujet phare du prochain sommet européen des 9 et 10 février

- La BCE relève ses taux directeurs à 3%

Bonjour à toutes et à tous. Commençons ce tour de l’actualité européenne en évoquant la guerre en Ukraine. Dimanche, l’UE a mis en place le deuxième paquet de sanctions sur l’importation de pétrole russe. 

Bonjour à tous, effectivement, après avoir cessé d’importer du pétrole brut russe début décembre 2022, l’UE a lancé, ce dimanche, le deuxième volet de son plan destiné à réduire les moyens de la Russie pour financer l’invasion. Les sanctions concernent désormais un embargo sur l’importation de produits pétroliers russes raffinés, principalement du diesel mais aussi du kérosène, du fioul ou du mazout. En plus de cette interdiction, L’UE, l’Australie et les pays du G7 ont également décidé d’un plafonnement des prix du baril de pétrole raffiné à 100 dollars le baril de diesel maximum, afin de, je cite, “peser sur les revenus de la Russie, tout en maintenant un marché global fluide de ces produits » d’après un diplomate européen.

Une mesure particulièrement sensible, tant l’Europe est dépendante des importations de pétrole raffiné, et surtout du diesel.

Oui, l’Europe est le plus gros importateur de gazole au monde. Chaque jour, l’UE consomme 6,4 millions de barils de diesel, alors que seulement 5 millions sont produits sur son territoire. Les importations sont donc capitales, et surtout celles en provenance de Russie, le premier fournisseur de l’Union. Jusqu’ici, un quart de nos importations proviennent de Russie, soit environ 700 000 barils. Le reste de nos importations européennes proviennent des États du Golfe, des Etats-Unis et de l’Inde.

Une mesure qui suscite certaines inquiétudes en Europe où le prix du diesel à déjà atteint déjà des prix records.

En effet, le gaz russe étant désormais banni, les Européens sont dans l’obligation de se fournir ailleurs, et donc de payer des coûts d’acheminement plus importants. Mais la mesure a été prise en juin dernier, et l’industrie pétrolière a donc eu le temps de se préparer. Dans les prochaines semaines, l'absence du diesel russe pourrait donc se faire sentir à la pompe mais sans pour autant chambouler le marché européen.

Depuis décembre 2022 et le premier paquet de sanction sur le pétrole, les revenus de la Russie ont baissé.

Absolument, et parce que le pétrole reste, après le gaz, la première source de revenus de la Russie. L’embargo et le plafonnement des prix sur les exportations de produits brut coûterait, d'après un diplomate européen, 160 millions d’euros par jour à la Russie.

Autre sujet, celui de la migration. Porté par la présidence suédoise du Conseil de l’UE, le thème de l’immigration revient en force dans l’agenda politique des 27 à quelques jours du sommet européen. 

Oui, l’Union européenne craint une nouvelle vague de migration au printemps prochain. C’est en tout cas ce qu’évoquent les chiffres de Frontex, rappelés par la présidente de la Commission Ursula Von der Leyen dans sa lettre adressés aux 27. Selon l’agence, 330 000 franchissements irréguliers ont été recensés l’année dernière, un nombre en augmentation de 64 % par rapport à 2021 et au plus haut depuis 2016.

La Suède à l’origine d’une nouvelle campagne internationale de sensibilisation contre l’immigration.

Cette campagne d’information, soutenue par le parti d’extrême droite des Démocrates de Suède (SD), vise à réduire l’immigration en Suède en décourageant les migrants à s’y rendre. Concrètement, la Suède prévoit de communiquer des informations aux rédactions et aux ambassades de Suède à l’étranger afin de, je cite, “dissiper l’image d’un pays offrant des avantages généreux”. Le royaume scandinave, qui a fait de la lutte contre la migration l’une des priorités de sa présidence, entend aussi inciter l’UE à légiférer sur la question. Un sujet sur lequel les dirigeants européens devront donc se pencher lors du sommet du 9 et 10 février prochain, malgré leurs désaccords.

Un sujet qui sème depuis toujours la discorde dans les rangs des 27.

Absolument, et certains pays légifèrent depuis quelques mois sur cette question épineuse, sans attendre Bruxelles. Ainsi, Berlin annonçait en novembre dernier une nouvelle loi visant à attirer davantage de travailleurs qualifiés des pays tiers, pour répondre au chômage structurel présent dans le pays. Ce dispositif autoriserait les personnes ayant, je cite, un "bon potentiel" à immigrer en Allemagne sans offre d'emploi. De son côté, le ministère de l’Intérieur français proposait, le 1er février dernier, un nouveau projet de loi sur l’immigration qui “prévoit de faciliter la régularisation des travailleurs sans papiers tout en renforçant les possibilités d’expulsion”, d’après Le Monde.

Terminons ce journal du côté de la Banque Centrale Européenne. Le 2 février dernier, Christine Lagarde annonçait une augmentation des taux directeurs de la BCE de 0,5%, atteignant désormais les 3%.

Afin de contrer l’inflation engendrée par la guerre en Ukraine, la BCE augmente ses taux d’intérêt pour tenter de stabiliser le niveau des prix et atteindre son objectif de 2% d’inflation. Cette mesure, qui devrait entrer en vigueur le 8 février prochain, est la cinquième augmentation des taux d'intérêt en zone euro depuis juillet 2022.

Qu’est-ce que cela implique concrètement, Laura ?

Concrètement, cela veut dire que le taux auquel les banques prêteront de l’argent aux ménages et aux entreprises devra être au-dessus de 3% dès le 8 février prochain. Cette mesure est censée freiner les emprunts, donc la création de monnaie et doit donc, à terme, stabiliser l’inflation.

Une mesure dont certains doutent de la véritable efficacité.

Effectivement, c’est notamment ce que dit le quotidien italien La Repubblica qui s’inquiète en expliquant que “ Christine Lagarde ne tient pas compte du point de vue de nombreux économistes, dont le prix Nobel Joseph Stiglitz, qui font valoir que l'inflation actuelle ne peut pas être combattue par la politique monétaire”. Le quotidien prône plutôt des interventions ciblées, la hausse des taux d’intérêt risquant de pénaliser davantage les entreprises et de plonger l'économie dans la récession.

Merci à tous·tes pour votre attention.