L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Violentes protestations contre les nouvelles restrictions sanitaires en Europe
- La colère des pêcheurs français face au nouveau plan d'indemnisation annoncé par le gouvernement
- En Europe, 18 millions d'enfants vivent dans la pauvreté et l'exclusion sociale
Violentes protestations contre les nouvelles restrictions sanitaires en Europe
Pour ouvrir ce journal, revenons sur certaines manifestations qui ont eu lieu en Europe ce week-end. En effet, ces derniers jours ont avant tout été marqués par de violentes protestations contre les nouvelles restrictions sanitaires.
Selon la police, 35 000 manifestants se sont réunis à Vienne samedi et encore 35 000 à Bruxelles dimanche ; des émeutes ont également éclaté à Rotterdam et à La Haye ; et depuis plusieurs jours c’est aussi l’île de la Guadeloupe dans les Antilles françaises qui est secouée par des violences. Si dans ce dernier cas, les revendications concernent aussi le chômage et le niveau de pauvreté sur l’île, à chaque fois c’est l’annonce de nouvelles mesures de restriction sanitaire qui ont provoqué ces protestations. L’Autriche a par exemple décidé de confiner sa population pour trois semaines, et les Pays-Bas ont fortement limité les rassemblements et les bars et restaurants sont contraints de fermer à 20h.
Mais il n’y a pas que les enjeux de santé qui ont mobilisé les Européens ce week-end. Il y a aussi eu la question de la réforme de la PAC, alors que les eurodéputés doivent voter cette réforme cette semaine.
Oui c’est vrai, vendredi 19 novembre une centaine d’agriculteurs, de représentants d’ONG comme “Youth for Climate” mais aussi des députés européens se sont rassemblés à Bruxelles pour manifester contre la nouvelle réforme de la Politique agricole commune (PAC). Ils espèrent que le Parlement européen rejettera ce projet lors du vote prévu cette semaine en session plénière.
Si elle est adoptée, la nouvelle PAC restera l’une des politiques européennes les plus importantes de l’UE, avec un budget d’environ 400 milliards d’euros pour la période 2023-2027, soit près de 40% du budget total de l’Union. Mais alors pourquoi cette manifestation d’agriculteurs justement ?
Les participants reprochent à l’Union que sa nouvelle politique agricole ne soit pas davantage axée sur la transition écologique, et ils appellent l’UE à cesser de subventionner les exploitations agricoles en fonction de leur surface. En d’autres termes, plus un agriculteur possède d’hectares, plus il recevra d’aides financières. Un système qui se fait au détriment des petits agriculteurs ou de ceux produisant en quantités moindres, par exemple ceux qui pratiquent l’agriculture biologique.
En attendant, la Commission européenne assure que cette nouvelle politique agricole commune sera plus juste, et redéfinie en accord avec le Pacte vert européen, lequel vise la neutralité carbone pour l’UE d’ici à 2050.
En outre, l’UE espère atteindre 25% des terres cultivées selon une agriculture biologique d’ici à 2030, un objectif illusoire selon les manifestants dans l’état actuel du texte de réforme. Un texte qui a pourtant déjà été approuvé par le Conseil de l’UE en juin dernier.
La colère des pêcheurs français face au nouveau plan d'indemnisation annoncé par le gouvernement
Tournons-nous à présent vers la France, où le secteur de la pêche voit d’un très mauvais œil un nouveau plan d’indemnisation annoncé par le gouvernement dans le contexte post-Brexit.
La ministre de la Mer Annick Girardin a annoncé jeudi dernier réfléchir à un “plan de sortie de flotte”, alors que depuis plusieurs semaines, il est très difficile pour les pêcheurs français d’obtenir des droits de pêche de la part des autorités britanniques. Aujourd’hui, 220 licences ont été accordées, mais 150 sont encore en attente de renouvellement. Un renouvellement qui semble de moins en moins probable car ce nouveau plan gouvernemental français, doté d’un budget de 40 à 60 millions d’euros, consistera à indemniser les pêcheurs qui acceptent de détruire leur bateau.
Depuis jeudi, les pêcheurs français expriment leur colère devant ce qu’ils considèrent être une "défaite de la France". Le président du comité des pêches des Côtes-d'Armor, Alain Coudray, a même déclaré que "la France a baissé son froc". Un blocage sur les licences de pêche qui plonge nombre de pêcheurs dans une colère froide alors que l’accord du Brexit signé fin 2020 entre le Royaume-Uni et l’Union européenne stipule pourtant que les pêcheurs du continent ont le droit de continuer à travailler dans les eaux britanniques.
Oui, et ce décalage avait même conduit la France à annoncer fin septembre de possibles sanctions si l’octroi de licences de pêche ne progressait pas. Des exigences qui ont toutefois été revues à la baisse, après que le président Emmanuel Macron ait rencontré le Premier ministre britannique Boris Johnson. De son côté, le président de la région Bretagne Loïg Chesnais-Girard ne se satisfait pas de ce nouveau plan d’indemnisation, et il a appelé à “continuer les négociations avec Londres”.
En Europe, 18 millions d'enfants vivent dans la pauvreté et l'exclusion sociale
Terminons ce journal en revenant sur une autre annonce faite, cette fois, par la Commission européenne, à l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance, une journée qui est célébrée chaque année le 20 novembre.
Effectivement, dans une annonce publiée le 19 novembre, la Commission européenne et le Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères Josep Borrell rappellent qu’en Europe, encore 18 millions d’enfants vivent dans la pauvreté et l’exclusion sociale. Un chiffre qui a augmenté depuis le début de la pandémie de coronavirus.
L’UE en a profité pour défendre sa nouvelle garantie pour l’enfance, adoptée cette année.
Oui, ce cadre vise à garantir, partout en Europe, l’accès à l’éducation, aux loisirs, à la nourriture et aux soins de santé. Une stratégie baptisée “Un internet mieux adapté aux enfants” sera également adoptée l’année prochaine. Enfin d’ici à 2027, l’Union va coopérer avec près d’une centaine de pays pour investir un budget de 6 milliards d’euros dans l’éducation des enfants.
Le même jour, l'agence Europol a publié un communiqué dans lequel elle a annoncé avoir procédé à deux arrestations dans le cadre du démantèlement d'un réseau impliqué dans des abus sexuels sur mineurs.
Au total, les enquêtes déployées par la Taskforce d'identification des Victimes d’Europol (VIDTF) ont permis de secourir neuf enfants. Depuis 2014, ce sont près de 180 personnes qui ont été arrêtées à la suite de ces enquêtes menées par ce groupe interne à Europol, et qui regroupe des experts provenant de 26 pays : des Etats-membres de l’UE, mais aussi l’Australie, le Canada ou les Etats-Unis.
Juliane Barboni - Laura Léger
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