Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Lundi 25 avril

Aujourd'hui en Europe - Lundi 25 avril

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • Emmanuel Macron réélu, les institutions européennes soulagées
  • Situation de l'Ukraine après deux mois d'invasion
  • Le nouveau rapport "Nations in transit" de Freedom House

Emmanuel Macron réélu, les institutions européennes soulagées

Commençons ce journal en évoquant le résultat d’une élection que beaucoup attendaient en Europe et qui a vu Emmanuel Macron remporter l’élection présidentielle française avec près de 59% des voix.

Oui, le président sortant Emmanuel Macron a remporté ce dimanche l’élection présidentielle française en totalisant 58,54% des voix, lui permettant donc de débuter un second mandat présidentiel qui devrait l’emmener jusqu’en 2027. Sa rivale d’extrême droite, Marine le Pen, totalise quant à elle plus de 41% des voix.

Une nouvelle qui sonne comme un soulagement dans les institutions européennes.

En effet, le président Macron est probablement le président français le plus europhile de l’histoire et n’a de cesse de pousser, depuis cinq ans, l’Europe vers plus d’intégration et de souveraineté. Les leaders européens n’ont d’ailleurs pas tardé à saluer cette réélection “une magnifique victoire pour l’Europe”, à l’instar du président du Conseil Européen Charles Michel qui tweetait dimanche soir “En cette période tourmentée, nous avons besoin d’une Europe solide et d’une France totalement engagée pour une Union européenne plus souveraine et plus stratégique.” Une bonne nouvelle pour l’Europe, donc, alors que la France préside encore, jusqu’en juin, le Conseil de l’Union européenne.

Situation de l'Ukraine après deux mois d'invasion

Continuons ce journal en faisant le point sur la situation en Ukraine, deux mois après le début de l’invasion russe dans le pays. L'Ukraine annonçait ce samedi avoir repris une partie du territoire proche de Kharkiv alors que l’armée russe, elle, semble concentrer ses frappes sur Odessa, au sud du pays. 

Effectivement, l’armée russe a affirmé ce week-end avoir visé avec des “missiles de haute précision” un dépôt de livraison d’armes en provenance des États-Unis et des pays européens près d’Odessa, dans le sud de l’Ukraine. Du côté de Marioupol, un peu plus à l’est, les civils voulant fuir la ville sont toujours bloqués par les combats, alors que Kiev et Moscou ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur des couloirs humanitaires, malgré les nombreux appels à la trêve pour la Pâque orthodoxe. L'offensive russe semble donc se concentrer au sud du pays, cadre de la “deuxième phase de l‘opération spéciale” d’après un haut responsable militaire russe qui affirmait ce vendredi je cite, que “l’un des objectifs de l’armée russe est d’établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine” afin “d’assurer un couloir terrestre vers la Crimée”, voire même vers la Transnistrie moldave. 

Et les pays occidentaux ont réitéré leur soutien à l’Ukraine alors que les négociations semblent rester au point mort entre Moscou et Kiev. 

En effet, le ministre des affaires étrangères russe a d’ailleurs affirmé que les négociations “patinaient” entre les deux pays, ce qui fait craindre aux pays occidentaux un enlisement du conflit. Boris Johnson a notamment récemment estimé que la guerre pourrait durer jusqu’à la fin de l’année 2023. C’est dans ce contexte en tout cas que de nombreux pays ont réitéré leur soutien à l’Ukraine, comme la France, qui annonçait ce vendredi la livraison d’armes lourdes aux forces ukrainiennes, et notamment de missiles antichars Milan et de canons Caesar, censés être opérationnels pour début mai. 

L’ONU a annoncé la semaine dernière avoir documenté plusieurs actions de l’armée russe pouvant relever de « crimes de guerre » à Boutcha et dans d’autres villes du pays. 

Une équipe d'enquêteurs de l’ONU, sur place depuis plusieurs semaines, a diffusé la semaine dernière un communiqué regroupant les premières conclusions de l’enquête. Selon Michelle Bachelet, Haut commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, “ le droit humanitaire international n’a pas seulement été ignoré mais il a tout simplement été jeté par-dessus bord”. 92,3% du nombre de victimes enregistrées par les services du commissariat sont, d’après les premieres conclusions de l’enquête, attribuables aux forces russes, “tout comme les allégations de meurtre et les exécutions sommaires”. Le communiqué diffusé vendredi mentionne également de nombreux bombardements et pillages effectués, je cite, “de manière indiscriminée des zones peuplées, tuant des civiles et détruisant des hôpitaux, des écoles et d’autres infrastructures civiles, autant d’actions pouvant relever des crimes de guerre". Après l’instruction de ces enquêtes par l’ONU, ce sera finalement à la Cour de Justice Internationale, la CIJ, de déterminer si ces crimes de guerre ont bel et bien été commis. 

Le nouveau rapport "Nations in transit" de Freedom House

Terminons ce journal en évoquant le nouveau rapport “Nations en transit” de l’institut de recherche Freedom House sur les démocraties en Europe. Selon ce rapport, les normes démocratiques ont davantage reculé en Slovénie en 2021 que dans tout autre pays d’Europe orientale ou d’Asie centrale. De quoi parle exactement ce rapport ?

Le rapport de Freedom House, intitulé “Nations en transit", note sur 7 les normes démocratiques de 29 pays en fonction de facteurs tels que le processus électoral, l’indépendance des médias ou encore la corruption. C’est sur ces critères démocratiques bien précis que la Slovénie a vu son score chuter en 2021. Mais le pays n’est évidemment pas le seul à enregistrer ce recul, le rapport faisant état d’une démocratie en déclin depuis 18 années consécutives pour les 29 pays étudiés. L’année 2021 marque un tournant important  puisqu’elle est également la première année où les régimes hybrides - qui combinent un régime autoritaire et des élections plus compétitives, comme en Hongrie - sont devenus le type de régime le plus courant dans ces régions. 

Comment expliquer ce “déclin” de la Slovénie en 2021 ? 

D’après le rapport, ce recul des normes démocratiques en Slovénie s’explique par les pratiques du Premier ministre ultra conservateur et proche de Viktor Orban, Janez Janša. D’après le rapport, le Premier ministre slovène a, je cite, “mis le parlement sur la touche et exercé une pression politique et financière considérable sur les organisations de la société civile, les services de médias publics, le système judiciaire et le Bureau du procureur européen”. Une situation démocratique en déclin en 2021 donc, mais qui est peut être sur le point de changer. Le pays ayant renouvelé ce dimanche les 90 membres de son parlement, en renversant la majorité de Janez Janša pour Robert Golob, candidat pro-européen du Mouvement de la Liberté.

Laura Léger - Juliane Barboni

Image credit: Stefan Milivojevic / Shutterstock

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