Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mardi 12 mars

Une inondation à Trans-en-Provence dans le Var. L'agence de l'environnement craint que ces phénomènes deviennent de plus en plus fréquents d'ici à la fin du siècle. @Dimitri Defrance Aujourd'hui en Europe - Mardi 12 mars
Une inondation à Trans-en-Provence dans le Var. L'agence de l'environnement craint que ces phénomènes deviennent de plus en plus fréquents d'ici à la fin du siècle. @Dimitri Defrance

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles. Avec Joris Schamberger, Ariane Dana, Paloma Biessy, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au Programme :
- Un rapport alarmant de l'agence européenne de l'environnement
- Des manifestations de cheminots en Allemagne 
- Des élections régionales en Italie

Bonjour Joris, à la une de ce journal : un rapport de l’agence européenne de l’environnement qui sonne l’alarme sur trente-six risques climatiques majeurs qui menacent le continent.

Ce rapport met en garde l’Europe contre des menaces climatiques qui pourraient l’atteindre dans un futur proche, voire certaines qui la touchent déjà. Pour rappel, le continent européen est celui qui se réchauffe le plus vite au monde, deux fois plus rapidement que la moyenne mondiale. Et même dans les scénarios les plus optimistes, de nouvelles catastrophes climatiques devraient avoir lieu pendant le reste du XXIe siècle.

L’agence de l’environnement a classé l’importance de ces risques, et huit d’entre eux sont particulièrement urgents.

Oui et au premier rang des inquiétudes se trouvent les côtes maritimes. Les auteurs du rapport pointent les risques qu’encourent les infrastructures sur le littoral, très exposées à la montée des eaux. Des phénomènes qui pourraient, toujours selon le rapport, devenir récurrents d’ici à la fin du siècle. Et surtout des phénomènes contre lesquels l’Europe ne peut, à priori, déjà plus lutter. L’eau va monter quoi qu’il arrive. L’agence européenne de l’environnement appelle donc dès à présent à démarrer de grands travaux de préparation à ce scénario.

Autre facteur d’inquiétude qui touche déjà les Européens : les implications économiques du changement climatique.

L’agence craint que ces catastrophes aient un fort impact sur les finances européennes. Elle prend l’exemple des récentes inondations en Slovénie qui devraient coûter environ 7 milliards d’euros rien qu’en reconstructions. Les craintes sont donc qu’à force de catastrophes, les États empruntent de plus en plus à l’Union européenne pour financer les réparations  augmentant la dette jusqu’à un point de non-retour.

En première ligne face à ces catastrophes se trouvent les pays du sud de l’Europe, les économies les plus fragiles du continent.

Les preuves sont déjà là. La Catalogne connaît une immense sécheresse depuis plusieurs années, les incendies sont de plus en plus récurrents en Grèce et c’est sans compter les risques pour la santé d’une augmentation incontrôlée de la température de l’air. Exemple flagrant pointé par le rapport : à cause de la hausse des températures, les moustiques du sud de l’Europe peuvent désormais transmettre des maladies tropicales comme la dengue.

Continuons ce journal en Allemagne, où les syndicats de cheminots poursuivent leur bras de fer avec la société ferroviaire Deutsch Bahn.

C’est le sixième mouvement de grève mené par le syndicat des conducteurs de locomotives, le GDL, composé de 40 000 personnes. Le 12 mars le trafic ferroviaire est paralysé toute la journée, en même temps d’ailleurs que les avions de la compagnie Lufthansa. Un nouvel accès de fièvre dans une Allemagne particulièrement touchée par les mouvements de grève ces derniers mois dans plusieurs secteurs de son économie.

Cette fois-ci, la Deutsche Bahn a voulu taper du poing sur la table avec une action en justice contre GDL.

Oui, le but était tout simplement d’interdire la grève. Mais le tribunal de travail de Francfort a rejeté l’injonction. Le directeur des ressources humaines de la Deutsch Bahn, Martin Seiler, dénonce des délais, je cite : « bien trop courts » entre l’annonce et le jour de la grève. 

Par exemple, celle du 12 mars n’a été annoncée que 22h avant son application. Il considère également ces mouvements disproportionnés. Mais pour Claus Weselsky, leader du syndicat, cette stratégie est délibérée, et d’autres grèves surprises pourraient avoir lieu dans les prochains mois, tant que leurs “revendications ne sont pas entendues”.

Et ces revendications, quelles sont-elles ?

Des hausses de salaires pour faire face à l’inflation, mais également une réduction du nombre d’heures de travail, les faisant passer de 38 à 35 heures. Le dialogue avec la Deutsche Bahn semble pour le moment presque à l’arrêt, les propositions de la compagnie ferroviaire étant loin de satisfaire le syndicat. Pour rappel, cette dernière est déjà endettée à hauteur de 30 milliards d’euros et est considérée comme je cite “en crise permanente” par l’État allemand. 

Le gouvernement allemand, à l’image du ministre des transports Volker Wissing, considère ces grèves comme “catastrophiques”.

Certains économistes proches du patronat allemand estiment qu’une journée de grève coûte 100 millions d’euros à l’État allemand. Un manque à gagner impactant pour un pays dont l’économie tourne au ralenti ces dernières années.

Concluons ce journal en Italie, où s’est tenue une élection régionale dans les Abruzzes. Un scrutin aux allures de baromètres pour le parti de la Première ministre Giorgia Meloni Fratelli d’Italia, à quelques mois des élections européennes.

Après une défaite surprise en Sardaigne il y a deux semaines, le président sortant de cette région du centre de l’Italie, soutenu par Fratelli d’Italia a remporté l'élection face à l’opposition de gauche. La Première ministre et son parti d’extrême droite se montrent donc relativement confiants à l’approche des européennes. Il bénéficie d’ailleurs d’une large avance, de 7 à 8 points sur les autres formations dans la plupart des sondages.

Un doute subsiste néanmoins concernant ces élections : à quel groupe seront affiliés les députés de Fratelli d’Italia ?

Pour le moment les députés Fratelli d’Italia sont membres du groupe parlementaire des conservateurs et réformistes. Un groupe d’extrême droite, dans lequel se trouvent par exemple les députés du parti espagnol Vox.

Mais certaines voix évoquent une possible intégration à terme du parti de Giorgia Meloni au PPE, le groupe le plus représenté au Parlement européen de centre droit. Ce groupe, c’est aussi celui de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui ne cesse de mettre en scène ses bonnes relations avec la Première ministre italienne.

Un journal de Paloma Biessy et Joris Schamberger