L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- AstraZeneca : les quotas de livraison n'ont pas été respectés
- Arménie : la contestation face au Premier Ministre Nikol Pachinian continue
- Irlande du Nord : démission du chef de file du parti unioniste
- Pologne : plus de 20000 personnes réunies pour la Marche des fiertés
AstraZeneca : les quotas de livraison n'ont pas été respectés
Vendredi dernier un tribunal bruxellois a statué sur le différend entre l’Union européenne et le laboratoire AstraZeneca. Le contrat passé entre la Commission européenne et le laboratoire prévoyait la livraison de 300 millions de doses de vaccins contre la Covid-19 d’ici fin juin, mais seuls un tiers de ces vaccins ont été livrés. L’UE a finalement obtenu gain de cause mais pour moins de doses du sérum que prévu.
Oui vendredi, Astrazeneca a été contraint par la justice belge de livrer 50 millions de doses à l’UE d’ici le 27 septembre. Les pénalités de retard s’élèvent à 10 euros par doses non livrées. C’est néanmoins une petite victoire pour l'exécutif européen car le verdict offre moins à l’UE que les 90 millions de doses réclamé par la Commission dès le 30 juin.
Sa présidente a tout de même salué cette décision
En effet, Ursula Von der Leyen a ainsi déclaré que « cette décision confirme la position de la Commission: AstraZeneca n'a pas respecté ses engagements contractuels. ». Notamment car le tribunal a jugé que l’entreprise pharmaceutique aurait dû mobiliser ses usines britanniques pour pallier aux retards de livraisons. Cette dernière avait en effet livré en priorité le Royaume-Uni au dépens des Européens.
Un verdict aussi salué par Astrazeneca.
Oui, dans un communiqué publié sur son site internet, le laboratoire suédo-britannique a salué un jugement « qui a reconnu les difficultés rencontrées par Astrazeneca » avant de poursuivre que l'entreprise souhaite « renouveler sa collaboration avec la Commission européenne pour aider à lutter contre la pandémie en Europe ».
Arménie : la contestation face au Premier Ministre Nikol Pachinian continue
Dirigeons nous à présent à l’Est de l’Europe, en Arménie, où un scrutin sur fonds de tensions politiques a eu lieu dimanche.
En effet, la contestation continuait de grandir face au Premier ministre Nikol Pachinian, décrié après la défaite militaire du pays face à l’Azerbaïdjan en novembre dernier pour le contrôle de la région contestée du Haut-Karabagh. Un conflit qui a coûté la vie de plus de 3500 soldats arméniens. Face à la pression de l’opposition et aux appels à la démission, ce dernier s’était finalement résigné à convoquer des élections législatives anticipées pour ce dimanche.
Quels sont les résultats du scrutin ?
Et bien les plus de 2 millions d’électeurs du pays étaient appelés à voter pour une vingtaine de formations politiques. Le parti Contrat civil de Pachinian a finalement obtenu 54% des voix, ce qui lui permettra de former un gouvernement.
C’est donc une nette victoire pour son parti
Effectivement, mais ce scrutin était tout de même un pari risqué pour l’ex-député de 46 ans. Cette courte victoire ne risque pas non plus d’apaiser les tensions entre son camp et l’opposition. Son principal rival, l’ancien président Robert Kotcharian, dont le Parti a obtenu 21% des voix a d’ores et déjà dénoncé des fraudes lors du vote.
Irlande du Nord : démission du chef de file du parti unioniste
Attardons nous maintenant sur la démission du chef de file du parti unioniste nord-irlandais jeudi. Un nouveau rebond dans la crise politique qui secoue le nord de l’Irlande.
Effectivement, car l’Irlande du nord britannique n’avait déjà plus de gouvernement depuis la démission de sa première ministre, Arlene Foster, limogé par son parti, le DUP, fin avril. Son successeur à la tête du parti Edwin Poots n’est finalement resté que trois semaines à la tête du Parti.
Car la nomination jeudi d’un nouveau premier ministre n’a pas mis fin aux divisions. En vertu des accords de paix dits du “vendredi saint” qui ont mis fin à la guerre civile en 1997, le pouvoir politique est partagé entre les républicains favorables à la réunification de l'île d’irlande et les unionistes qui soutiennent Londres.
Oui et lors des négociations pour la nomination du premier ministre unioniste Paul Givan, Edwin Poots a concédé une faveur aux républicains. Le vote d’une loi mettant en avant le gaélique irlandais au même titre que l’anglais. Mais cet accord a fortement déplu aux cadres du parti DUP, qui ont précipité sa démission.
Quelle sera devrait être la suite des événements ?
Paul Givan reste premier ministre mais les cadres du DUP ont néanmoins annoncé qu’il devra démissionner lorsque le parti aura élu un nouveau candidat. Des tractations internes ont eu lieu samedi et un nouveau chef de file unioniste devrait être choisi cette semaine.
Pologne : plus de 20000 personnes réunies pour la Marche des fiertés
Terminons ce journal en Pologne où des milliers de personnes ont défilé samedi pour la Marche des fiertés LGBT+, le plus grand rassemblement d’Europe centrale.
En effet, selon l’AFP, plus de 20 000 personnes étaient réunies dans la capitale polonaise pour marcher pour l’égalité et pour dénoncer les attaques et la rhétorique du Parti au pouvoir droit et justice à l’encontre des personnes homosexuelles. Le président en personne avait en effet qualifié « d’idéologie » la communauté LGBT, au même titre que le communisme. Pour lui et pour le camp conservateur, les couples de même sexes constituent une atteinte à la famille traditionnelle polonaise.
Certains craignent que le Pologne ne suivent l’exemple de la Hongrie qui multiplie les attaques contre les minorités sexuelles.
En effet, et la dernière législation en date voté mardi dernier interdit la « représentation » et la « promotion » de l’homosexualité. Les contours de cette loi poussée par les députés du Parti Fidesz de Viktor Orban sont encore flous mais dans la pratique, elle pourrait interdire aux mineurs de visionner des films ou lire des contes pour enfants où l’homosexualité est mentionnée.
L’exécutif européen a d’ailleurs condamné ce texte et prévient que cela pourrait constituer une violation de droit de l’UE, qui interdit toute discrimination basée sur l’orientation sexuelle.
En effet, sur Twitter, la présidente de la Commission européenne s’est dite très préoccupée par la nouvelle loi en Hongrie promettant d’évaluer « s’il elle a enfreint la législation européenne » avant d’ajouter « je crois en une Europe qui embrasse la diversité, pas une qui la cache à nos enfants ». La ville de Munich vient par ailleurs d’annoncer, en signe de protestation, qu’elle va demander l’autorisation à l’UEFA d’illuminer son stade aux couleurs du drapeau LGBT pour le match de l’Euro de l’Allemagne face à la Hongrie.
Armand Duthil - Romain L'Hostis
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