Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Vendredi 11 Juin

Aujourd'hui en Europe - Vendredi 11 Juin

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • Covid-19 : les brevets sur les vaccins font débats
  • Hongrie : une liberté de la presse en "chute libre"
  • Russie : la fondation d'Alexeï Navalny ne plaît pas au Kremlin
  • Citoyens européens et UE, une confiance qui se meurt?

Covid-19 : les brevets sur les vaccins font débats

Dans une résolution adoptée jeudi, les eurodéputés ont envoyé un signal fort à la Commission européenne et aux États membres pour lever les brevets sur les vaccins contre la Covid-19.

Oui 355 parlementaires européens ont voté pour une résolution qui propose d’entamer des négociations sur la levée temporaire des brevets pour accélérer la production mondiale de vaccins contre le Covid. Car jusqu’à présent l’Union européenne s’était montrée plutôt opposée à cette proposition, en témoigne les réticences de la Présidente de la Commission Ursula von der Leyen lors du débat précédent le vote, insistant plus sur le partage des doses que sur la levée des brevets.  

La question de la levée des brevets divise les députés.

Oui, pas moins de 263 députés européens ont voté contre cette résolution. A gauche, très favorable à cette levée des brevets, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann a ainsi salué sur Twitter un « message clair de solidarité internationale face à la pandémie ». Mais à droite, l’élu français affilié au Parti Populaire Européen François Xavier Bellamy a au contraire mis en garde sur le même réseau social affirmant que, selon lui, la levée des brevets sur les vaccins ne produira pas “une seule dose supplémentaire et que son seul effet sera de dissuader les investissements qui ont rendu possibles tant de progrès dans le domaine de la santé ».

Hongrie : une liberté de la presse en "chute libre"

Intéressons-nous à présent à une autre actualité au niveau européen, la Commission européenne a annoncé mercredi qu’elle ouvrait une procédure d'infraction à l'encontre de la Hongrie après sa décision en février dernier de priver d’antenne la première radio indépendante du pays.

Oui, l’Union européenne lance une nouvelle procédure d’infraction à l’encontre du pays d’Europe centrale dirigé par Viktor Orban. Dans son communiqué, la Commission estime je cite « que la décision du Conseil hongrois des médias de refuser le renouvellement des droits de Klubradio était disproportionnée et opaque, et donc contraires au droit de l'Union ».

Une décision justifiée par la Commission européenne.

Oui, sa Vice-présidente, la Tchèque Věra Jourová, rappelle que « l ’UE a demandé aux autorités hongroises de trouver une solution pour que Klubradio puisse continuer à émettre. Elles n’ont pas agi ». Une procédure accueillie avec soulagement par l’organisation de défense de la liberté de la Presse, l’International Press Institute. Une liberté de la presse hongroise en chute libre dans le classement de Reporters sans frontières depuis l’accession au pouvoir de Viktor Orban, il y a dix ans.

Russie : la fondation d'Alexeï Navalny ne plaît pas au Kremlin

Plus à l’est maintenant, en Russie, un tribunal moscovite a désigné la Fondation de l’opposant numéro un à Vladimir Poutine, Alexeï Navalny et d’autres de ses organisations comme « extrémistes ». Une décision lourde de conséquences alors que des élections législatives se tiennent en septembre.

En effet, celui qui a survécu à une tentative d'empoisonnement, en août 2020, orchestrée selon toute vraisemblance par les services de sécurité russes et qui croupit désormais dans un camp pour violation du contrôle judiciaire depuis son retour en Russie, voit désormais ses organisations désignées comme « extrémistes ». Une décision qui, selon la législation en vigueur, empêche de facto ses membres de se présenter à des élections et leur fait encourir de lourdes peines de prison.

La Fondation d’Alexei Navalny, c’est peu de le dire, dérange le Kremlin.

Oui car sa fondation dénommée  Fonds de lutte contre la corruption n’a eu de cesse de dévoiler au grand jour des transactions douteuses et le train de vie délirant de certains hauts personnages de l’élite politique et économique russes. Sa dernière enquête en date détaille, dans une longue vidéo vue plus de 100 millions de fois, la construction d’un immense Palais près de Sotchi, sur les rives de la mer noire, qui aurait été construit pour Vladimir Poutine.

Citoyens européens et UE, une confiance qui se meurt?

Terminons ce journal en revenant sur un rapport du European Council on Foreign Relations intitulé : Crise de confiance, comment les Européens voient leur place dans le monde. Un titre qui résume la tonalité des réponses des 17 200 Européens sondées sur ce sujet dans 12 États membres, d’avril à mai 2021.

En effet car le rapport constate : « que la confiance dans l’UE s’est effondrée pendant la pandémie de Covid-19, et que dans des pays comme l’Allemagne, la France, l’Espagne et l’Italie, une majorité de citoyens considèrent désormais le projet européen comme « brisé ». Mais cependant, de façon contradictoire, l’UE « continue de bénéficier d’un fort soutien, beaucoup souhaitant une plus grande coopération pour faire de l’UE un acteur mondial. A noter que la France est le seul pays où une majorité de gens ne voient l’adhésion à l’UE je cite « ni comme une bonne chose ni comme une mauvaise chose » 

Et que disent les Européens interrogés sur la politique extérieure de l’UE ?

Et bien depuis le Brexit seuls les Danois considèrent le Royaume-Uni comme un « allié » essentiel, la plupart considèrent Londres plutôt comme un partenaire stratégique, au même titre que la Chine et la Russie. La Turquie est le seul pays considéré comme un rival. Les Européens restent toutefois prudents à l’égard de Pékin et, comme pour la Turquie, se disent favorables à des réponses plus fermes de l’Union Européenne face à ses violations du droit international. Enfin, seulement 17 % des personnes interrogées considèrent la Russie comme un « adversaire » un chiffre qui tombe autour 7 % chez les Bulgares, les Italiens et les Portugais.

Suite aux résultats du sondage, les auteurs de ce rapport lancent un appel sans équivoque aux responsables européens.

Oui Jana Puglierin, co-autrice du rapport et directrice du bureau de Berlin de l’organisation souligne je cite « que si l’UE veut surmonter la prochaine étape de la pandémie, et tout autre défi pouvant porter atteinte à sa légitimité, il est impératif qu’elle écoute ses citoyens. Les Européens veulent un leadership décisif qui donne la priorité au multilatéralisme et qui préconise et défend leurs valeurs et leurs intérêts sur la scène mondiale. Les hauts responsables de l’UE feraient bien d’écouter et d’agir en conséquence lors des sommets clés de ce mois-ci, car ils n’auront peut-être pas d’autre occasion de le faire. » Fin de citation.

Armand Duthil - Ulrich Huygevelde

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Photo de Liza Pooor via Unsplash