Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mardi 22 Juin

Aujourd'hui en Europe - Mardi 22 Juin

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • Biélorussie : De nouvelles sanctions adoptées
  • Première séance de la Conférence sur l'avenir de l'Europe
  • Suède : Le Premier Ministre Stefan Löfven renversé
  • République Tchèque : L'utilisation d'une arme en cas de légitime défense autorisé

Biélorussie : De nouvelles sanctions adoptées

Lundi 21 juin, les ministres des affaires étrangères européen ont adopté de nouvelles sanctions contre la Biélorussie. 

Oui, lundi, après s’être entretenus avec l’opposante en exil Svetlana Tsikhanovskaïa, les 27 ministres des affaires étrangères ont décidé, à l’unanimité, de cibler des secteurs économiques clés et ainsi couper d’importantes sources de revenus du régime biélorusse. Cette décision intervient en réaction au déroutement le 23 mai dernier d’un vol de la compagnie Ryanair afin d’arrêter le journaliste dissident Roman Protassevitch, et aussi plus largement pour sanctionner la violente répression de l’opposition pratiquée par le gouvernement biélorusse.

Jusqu’à présent les sanctions prises par l’UE visaient des personnes en particulier, dont notamment le président Alexandre Loukachenko. Mais ces sanctions individuelles n’ont pas empêché la répression de se poursuivre. 

En effet, mais des sanctions individuelles qui se poursuivent malgré tout. Lundi, l’UE a ajouté 78 noms et 8 entités à la liste des responsables biélorusses sanctionnés. Ils seront interdits de séjour et leurs avoirs dans l’UE seront saisis. Il sera également interdit d’accorder des financements européens aux entités concernées. 

Dans une déclaration, le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn a expliqué que l’UE a désormais mis en place “des sanctions dans sept secteurs économiques, des armes au tabac, jusqu’aux engrais, c’est-à-dire le potassium".

Tout à fait ! L’UE va aussi cesser ses importations de produits pétroliers en provenance de Biélorussie. D’après le ministre allemand Heiko Maas, “ce sont des mesures qui vont affecter massivement la Biélorussie et les revenus de l’Etat et donc les fonds dont dépendent Loukachenko et son régime”. Les sanctions vont également interdire tout nouveau prêt bancaire à l’Etat. Enfin, l’UE va aussi renforcer son embargo sur les armes et interdire la vente de matériel de surveillance.

Première séance de la Conférence sur l'avenir de l'Europe

Continuons ce journal en revenant sur la Conférence sur l’avenir de l’Europe. Ce vaste exercice de consultation des citoyens européens, qui se déroule tout au long de l’année, a tenu samedi 19 juin sa première séance plénière à Strasbourg.

Oui Armand, lancée officiellement le 9 mai dernier, cette conférence permet à tous les citoyens de l’UE d’exprimer leurs souhaits quant aux futures priorités de réformes ou d’action de l’UE, notamment via une plateforme en ligne multilingue. A partir de ces idées, les citoyens “passent le relais à la plénière”, selon les termes de l’eurodéputé et ancien premier ministre belge Guy Verhofstadt. La plénière communiquera ensuite d'ici à 2022 « des propositions concrètes de réformes », aux institutions de l’UE.

Cette Conférence a suscité de nombreuses critiques après l’ouverture de la séance plénière de ce week-end.

En effet, d'une part, la plateforme multilingue n'a attiré pour l'instant qu'un peu plus de 17.700 participants, soit une très faible participation pour toute la population du continent.

D’autre part, la séance plénière de samedi devait aussi voir participer directement 108 citoyens aux débats, mais ceux-ci sont toujours en cours de sélection. Par conséquent, l’assemblée plénière fonctionne pour l’instant sans citoyens. Elle est composée d’eurodéputés, de représentants du Conseil, de la Commission européenne ou encore des représentants des parlements nationaux.

Toujours samedi 19 juin, le premier ministre hongrois Viktor Orban a lui aussi fait des propositions pour le débat de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, lesquelles ont suscité de fortes réactions.

Oui, Viktor Orban a par exemple proposé de retirer des Traités l'objectif des Européens d’atteindre “une Union sans cesse plus étroite”, ou encore de supprimer les élections européennes au suffrage direct pour transformer le Parlement européen en un organe purement représentatif des membres des parlements nationaux, et non pas des citoyens eux-mêmes. En réaction à ces propositions, le président du Parlement européen David Sassoli a déclaré que “seuls ceux qui n’aiment pas la démocratie pensent à démanteler des parlements”.           

Suède : Le Premier Ministre Stefan Löfven renversé

Direction la Suède où le Premier ministre Stefan Löfven a été renversé lundi par un vote de défiance au Parlement, une première dans l'histoire politique suédoise.

Oui, depuis les élections de 2018, le social-démocrate Stefan Löfven est à la tête d’un gouvernement de coalition avec la gauche. Mais récemment, ce parti de gauche s’est opposé à un projet des sociaux-démocrates prévoyant d’assouplir les contrôles des prix des loyers afin d’encourager les nouvelles constructions et assainir un marché immobilier très saturé en Suède. Le parti d’extrême-droite SD en a profité pour déposer la semaine dernière une motion de censure au Parlement. En quelques jours, les partis de droite puis le Parti de gauche, ont annoncé soutenir le vote de censure du chef de gouvernement, qui a finalement été adopté lundi avec une majorité absolue de 181 députés sur 349 sièges. 

Le premier ministre a maintenant une semaine pour présenter sa démission ou convoquer des élections anticipées. 

Oui, s’il démissionne, Stefan Löfven laissera au président du Parlement la charge d'ouvrir des négociations avec les partis pour trouver un nouveau Premier ministre, qui pourrait bien être de nouveau Stefan Löfven, si celui-ci parvient à renouer une alliance avec une formation politique. 

République Tchèque : L'utilisation d'une arme en cas de légitime défense autorisé

Terminons ce journal en revenant sur la décision des députés tchèques pour inscrire à la Constitution un amendement qui autorisera le droit d'utiliser une arme en cas de légitime défense. 

Oui Armand, avec l’approbation de cet amendement, ce nouveau droit sera inclus dans la Charte des droits et libertés fondamentales du pays. L’amendement constitutionnel découle d’une pétition rédigée par des propriétaires d’armes qui a été signée par 102 000 personnes.

Ce port de l’arme assoupli a été approuvé en réaction à la directive révisée de l’UE sur les armes à feu.

Depuis 2018, cette directive européenne fixe des règles plus strictes concernant la possession ou l'interdiction d’armes à feu. La République tchèque s’y était opposée et a contesté la directive devant la Cour de justice de l’UE à Luxembourg, mais sans succès. Selon les législateurs tchèques, ce nouvel amendement permettra de renforcer la position du pays lors d'une prochaine révision de la réglementation européenne.

Armand Duthil - Romain L'Hostis

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Image par Socialdemokraterna via Flickr