Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Vendredi 12 mars

Aujourd'hui en Europe - Vendredi 12 mars

La Commission européenne se donne 10 ans pour réussir la transformation numérique de l'Union ; plus de 1,2 millions d'euros et 17 tonnes de cocaïne saisies en Belgique grâce au décryptage de l'application Sky ECC ; L'Union européenne devient une « zone de liberté » pour les personnes LGBT.

La Commission européenne se donne 10 ans pour réussir la transformation numérique de l'Union.

Débutons ce journal par le plan numérique présenté par la Commission européenne mardi 9 mars. Sa présidente, Ursula von der Leyen a déclaré que « la pandémie a révélé à quel point les technologies et les compétences numériques sont essentielles pour travailler, étudier et communiquer.” La Commission a donc proposé des d’objectifs clairs sur les ambitions numériques de l’UE.

Oui l’exécutif européen a présenté la voie qu’elle compte suivre pour réussir la transformation numérique de l’Union d’ici à 2030. Cette « boussole numérique » de l’Europe aspire à rendre les infrastructures plus performantes, plus sûres, plus durables et accessibles au plus grand nombre. D’ici à 2030, l’UE souhaite que 80% de tous les adultes disposent de compétences numériques de base, une connexion internet performante ainsi que la couverture en 5G de l’ensemble des zones habitées. 

La production de semi-conducteurs au sein de l’Union devrait aussi doubler. Ce composant utilisé pour les puces des appareils électroniques subit une demande croissante. Depuis peu, le monde fait face à une pénurie mondiale de cet élément et, de ce fait, plusieurs entreprises européennes ont dû ralentir voire arrêter leur production. Les ambitions européennes s’accompagnent aussi d’une volonté d’accélérer le passage au numérique de trois entreprises sur quatre ainsi que l’ensemble des services publics avant la fin de la décennie. Enfin ce plan sera soutenu par le déploiement de 10 000 points de données sécurisés et neutres en carbone.

Rappelons que le plan de relance européen de 750 milliards d’euros oblige les États membres à consacrer 20% de leurs dépenses à la digitalisation de l’économie. L’UE ainsi que les États membres commencent aussi à réguler les géants du numériques, notamment les contenus publiés sur leurs plateformes. 

Un peu plus à l’Est du continent, un des géants du numérique à maille à partir avec un Etat, la Russie a ralenti son accès.

Oui, mercredi les autorités russes ont annoncé ralentir l’accès au réseau social Twitter et menacent de le bloquer. Des utilisateurs se plaignent déjà de ne pas pouvoir faire apparaître des photos et des vidéos. Le régulateur russe des télécommunications accuse ainsi Twitter de n’avoir pas retiré des contenus jugés pédopornographiques et faisant la promotion de l’usage de drogues.  

Mais pour beaucoup de commentateurs, cette initiative est liée au contexte actuel. Les réseaux sociaux tels que Twitter mais surtout Instagram, YouTube et Tik Tok ont joué un rôle central lors des larges manifestations de soutien à l’opposant emprisonné Alexeï Navalny. L’exécutif russe avait alors fait pression sur les géants de l’internet pour retirer les appels à manifester de leurs plateformes. En 2018, les autorités russes avaient tenté sans succès de bloquer l’accès au système de messagerie crypté Telegram.

Le freinage de Twitter n’est cependant pas une opération aisée. Aussi cocasse que cela puisse paraître, les sites du Kremlin, du Parlement russe ont notamment été mis à l’arrêt, conséquence collatérale inattendue de cette opération.

Plus de 1,2 millions d'euros et 17 tonnes de cocaïne saisies en Belgique grâce au décryptage de l'application Sky ECC.

Restons dans le domaine du numérique. Les applications cryptées permettent d’échanger des messages sécurisés, mais elles profitent parfois au crime organisé. Même si ces messageries sont censées être infaillibles, la police belge vient de mener une vaste opération avec l’appui d’EUROPOL mardi 9 mars grâce au décryptage d’une de ces applications.

Oui, selon les ministres belges de l’Intérieur et de la Justice, il s’agit de la plus grande opération de police du pays de l’histoire. Une enquête menée par 1600 agents a permis la saisie de plus 1,2 millions d’euros, 17 tonnes de cocaïne, des armes à feux, des voitures de luxe et des uniformes de police. 

Cette opération d’envergure a été rendue possible par le déchiffrage par les polices belges, néerlandaises et françaises de près d’un milliard de messages sécurisés envoyés par des téléphones de la société Sky ECC basée au Canada. Sky ECC a de son côté démenti les affirmations d'Europol.

L'Union européenne devient une « zone de liberté » pour les personnes LGBT.

Restons en Belgique, plus précisément à Bruxelles, où les eurodéputés rassemblés en session plénière, ont adopté une résolution hautement symbolique.

En effet, le Parlement européen a adopté jeudi une résolution proclamant l’Union européenne « zone de liberté » pour les personnes LGBT, en réaction aux « zones sans idéologie LGBT » décidées par une centaine de collectivités locales polonaises. Elles sont situées principalement dans le sud-est du pays, traditionnellement catholique. La déclaration du Parlement a été votée par 492 voix pour, 141 contre et 46 abstentions. 

La Commission européenne a apporté son soutien à l’initiative. « Être soi-même n’est pas une idéologie »,a tweeté Ursula von der Leyen en ajoutant « vous êtes chez vous dans l’UE. ». La proposition du Parlement appelle la Commission à « utiliser tous les outils à sa disposition pour lutter contre les violations des droits fondamentaux » des personnes LGBT, citant notamment le mécanisme conditionnant le versement des fonds européens au respect de l’Etat de droit.

La Pologne mais aussi la Hongrie sont visées par ce mécanisme de sanctions financières qui nécessite la majorité qualifiée des États membres. Mais Varsovie et Budapest ont annoncé jeudi 11 mars, avoir saisi la Cour de justice de l'Union européenne pour contester ce dispositif. 

Oui, sans surprise, la Pologne et la Hongrie ont annoncé jeudi avoir saisi la Cour de justice de l’UE. Le gouvernement polonais insiste que « L’UE n’a pas la compétence de définir la notion de l’état de droit ». La ministre de la justice hongroise a déclaré que « cette législation de l’UE, qui constitue une grave violation de la loi, ne peut pas rester en vigueur ». 

A la fin de l’année 2020, Budapest et Varsovie avaient finalement levé leur véto sur le plan de relance et le budget européen en obtenant que le dispositif conditionnant le versement des fonds européens au respect des règles de l’état de droit ne soit pas mis en oeuvre avant que la Cour de justice européenne ne se prononce sur sa validité. Suite à l’annonce de la Pologne et de la Hongrie, les potentielles sanctions financières devront attendre la décision de la Cour de justice de l’UE.

Thomas Kox - Armand Duthil

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