Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Lundi 1er mars

Aujourd'hui en Europe - Lundi 1er mars

Arménie: l'Armée demande la démission du chef de gouvernement ; Ecosse: Alex Salmond à nouveau auditionné pour des accusations d'agressions sexuelles dont il était ressorti blanchi en mars dernier ; Espagne: l'ex-roi Juan Carlos verse 4,4 millions d'euros au fisc espagnol ; nouvelle polémique pour Huawei qui tente de redorer son image en Europe avec de faux articles.

Arménie : l'Armée demande la démission du chef du gouvernement

Commençons ce journal par la crise politique qui secoue l’Arménie. Le Premier ministre Nikol Pachinian arrivé au pouvoir après de larges manifestations pacifiques en 2018 est ouvertement contesté par l’armée depuis la défaite du pays face à l’Azerbaïdjan en novembre dernier pour le contrôle du Haut-Karabagh. Cette contestation du gouvernement a pris un tournant la semaine dernière.   

Tout a commencé en fin de semaine dernière après le limogeage d’un haut gradé de l’armée par le chef du gouvernement. Le militaire avait contredit publiquement la déclaration du Premier ministre qui attribuait la défaite face à l’Azerbaïdjan aux défaillances des lances missiles russes de l’armée arménienne. Suite à ce limogeage, plusieurs hauts gradés de l’armée ont demandé jeudi la démission de Nikol Pachinian. 

Ce dernier dénonce une tentative de coup d'État et a ensuite limogé le chef d’état-major de l’armée arménienne et est descendu dans la rue jeudi avec ses partisans. L’opposition a quant à elle rallié ses supporteurs dans les rues de la capitale pour demander le départ du Premier ministre. La crise s’est encore complexifiée samedi avec le refus du président arménien de signer l'ordre du Niko Pachinian de limoger le chef de l'armée.

Ecosse: l'ex premier ministre Alex Salmond à nouveau auditionné pour des accusations d'agressions sexuelles

Attardons-nous maintenant sur une autre crise politique. L’ex-Premier ministre écossais Alex Salmond, auditionné vendredi par le parlement écossais dénonce la chasse à l’homme à son encontre par des cadres de son parti dirigé par l’actuelle Première ministre écossaise Nicola Sturgeon suite à des accusations d’agressions sexuelles dont il est sorti blanchi. Une affaire qui pourrait avoir des conséquences sur les velléités d’indépendance d’Edimbourg. Des velléités qui se doublent d’une volonté de rester ancrée en Europe malgré le Brexit.

Oui et d’ailleurs les autorités Écossaises dirigées par Nicola Sturgeon ont décidé que tous les édifices du gouvernement local arboreraient le drapeau européen en 2021.Mais le camp indépendantiste est actuellement déchiré entre l’ancien Premier ministre Ecossais Alex Salmond et son ex protégée, l’actuelle Première ministre. Ce divorce a débuté en 2018, quand Alex Salmond a été accusé d’agressions sexuelles. Acquitté en mars 2020, il est auditionné par le Parlement vendredi. 

Alex Salmond a profité de cette tribune pour mettre en cause le gouvernement Ecossais et notamment des cadres du SNP de saper sa réputation. Le Parlement écossais mène en effet l’enquête sur cette affaire et tente notamment de déterminer si Nicola Sturgeon a menti au parlement ou si elle a pu interférer dans l’enquête. Des accusations qui pourraient la pousser à démissionner à un peu plus de deux mois du scrutin.

Ces accusations d’agressions sexuelles à l’encontre de l’ex Premier ministre écossais ont été dévoilées dans la foulée du mouvement #Metoo. En Grèce, cette libération de la parole arrive plus tard et secoue le pays depuis le début de l’année.

Oui, depuis que Sofia Bekatorou, médaillée olympique de voile, a révélé le 14 janvier dernier avoir été victime d’agressions sexuelles par un haut responsable de la fédération de voile du pays, plusieurs affaires ont été dévoilées au grand jour, notamment dans le milieu du sport et de la culture. Des accusations qui portent notamment sur le célèbre réalisateur, acteur et ex-directeur artistique du Théâtre National Grec, Dimitris Lignadis, un proche du Premier ministre, arrêté le weekend dernier suite à des accusations de viols sur mineur.

Et son arrestation met en cause le gouvernement qui tente de réagir face aux critiques de l’opposition.

Ces révélations touchent en effet directement le pouvoir politique car il avait été directement nommé par la ministre de la culture alors que des rumeurs enflaient dans la presse sur ces agissements précédents. La ministre de la Culture s’est dite « dupée » par Lignadis mais une centaine d’acteurs et actrices ont manifesté pour demander sa démission. Jeudi dernier face au Parlement, le Premier ministre grec Kyriákos Mitsotákis a annoncé  une série de mesures contre les délits sexuels, comme des peines plus lourdes et la mise en place d’un registre pour tous les professionnels qui sont en contact avec des enfants et des adolescents.

Juan Carlos, ex-roi d'Espagne, verse 4,4 millions d'euros au fisc espagnol

Autre polémique, cette fois en Espagne où l’ex-roi a pris l’initiative de régulariser sa situation fiscale en versant près de 4,4 millions d’euros au fisc espagnol.

Cette régularisation volontaire de l’ex-roi a fait la Une des journaux espagnols vendredi dernier. Et samedi, le journal El Pais révèle que ce sont des amis de l’ancien roi d’Espagne qui se sont cotisés pour lui permettre de régulariser sa situation au fisc espagnol. L’ex-roi Juan Carlos s’était résigné à l’exil pour préserver notamment son fils, l’actuel roi Felipe VI des scandales qui entachent la réputation de l’ancien roi d’Espagne et qui ont été révélés en mars 2020. Juan Carlos est en effet visé par trois enquêtes de la Justice espagnole. La principale tente de déterminer si l’ancien souverain aurait notamment touché des commissions dans le cadre de l’attribution à des entreprises espagnoles d’un contrat pour la construction d’un train à grande vitesse en Arabie Saoudite. 

Huawei tente de redorer son image en Europe avec de faux articles

Terminons ce journal en évoquant la tentative grossière du géant chinois des télécommunications Huawei d’influencer son image en Europe. Une opération démasquée par le magazine belge Knack et relayée par Politico.

Oui, une enquête révélée mercredi par le magazine Knack a établi que des dirigeants du groupe chinois Huawei partageaient sur les réseaux sociaux des articles montés de toute pièce par 17 journaux en ligne répartis à travers plusieurs pays d’Europe. Et ce alors que les autorités des pays du continent et notamment belge travaillent sur le développement de la 5G. Car le groupe leader des télécommunications et notamment de la 5G fait face aux réticences de nombreux pays européens qui craignent pour la sécurité de leurs infrastructures à cause des liens supposés de Huawei avec la Parti communiste chinois. 

Une pratique qui ne surprend plus 

Oui ce n’est pas la première fois que Huawei est épinglé pour la promotion de son entreprise à travers de faux articles et de faux comptes sur les réseaux sociaux. Cette pratique n’est en rien nouvelle et est utilisée par d’autres entreprises ou encore des partis politiques afin d’influencer le débat public et les décideurs. En créant de faux mouvements citoyens ou tout simplement de faux comptes sur les réseaux sociaux, l’entreprise diffuse des informations et opinions qui mettent en doutes les décideurs et les citoyens. Ces initiatives qui portent le nom “d’astroturfing” en anglais sont parfois démasquées mais il est souvent trop tard et difficile de les discerner.

Thomas Kox - Armand Duthil

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Image : PA