Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Lundi 23 novembre

Aujourd'hui en Europe - Lundi 23 novembre

Insolite, un journaliste néerlandais parvient à s'introduire dans une vidéoconférence confidentielle de l'Union européenne ; le satellite Sentinel-6 placé en orbite ce samedi pour observer la montée des océans ; en Allemagne, nouveau week-end de manifestations pour les anti-masques.

Pour cette édition, évoquons la prouesse de Daniel Verlaan ! Ce journaliste néerlandais s’est introduit dans une réunion confidentielle de l’Union européenne. Comment a-t-il réussi son coup ?

Les mesures sanitaires imposent aux dirigeants européens de discuter en vidéoconférence. Ils utilisent des plateformes que toute personne pourrait utiliser. Évidemment, accéder à la réunion nécessite un mot de passe. Surtout, il s’agissait d’une réunion des ministres européens de la défense. L’accès en était donc absolument restreint.

Pourtant, Ank Bijleveld, la ministre néerlandaise de la défense a commis une bourde monumentale. En partageant une photo sur son compte twitter, elle a révélé 5 des 6 chiffres du code secret. Il n’a pas fallu longtemps à Daniel Verlaan, journaliste pour RTL aux Pays-Bas, pour s’introduire.

C’est donc un journaliste hilare et médusé par sa propre frasque que l’on peut voir saluer les dirigeants européens. Josep Borrell, le haut représentant diplomatique de l’UE, lui a rétorqué avec un sourire, qu’il s’agit d’une infraction pénale.

Si l’incident fait sourire en effet, il pointe de sérieuses failles dans la sécurité des vidéoconférences de l’Union européenne.

Tout à fait ! L’objectif du journaliste était de dénoncer les faibles mesures de sécurité qui entourent les vidéoconférences de l’UE. L’eurodéputée française Nathalie Loiseau a remercié avec humour le journaliste pour son canular instructif !

Néanmoins, l’incident est pris très au sérieux par les dirigeants européens. La réunion a été ajournée rapidement après cet épisode surréaliste. Le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a insisté sur la nécessité d’être extrêmement prudent en matière de communication. Depuis la pandémie et l’utilisation récurrente de la vidéoconférence, les possibilités de piratage des conversations ont fortement augmenté.

Tournons-nous vers les Etats-Unis, lieu de la coopération scientifique américano-européenne. Le satellite Sentinel-6 a été placé en orbite samedi. Il s’agit d’une collaboration entre différentes agences spatiales et scientifiques américaines et européennes. Sont inclues la NASA et l’ESA. Quels sont les objectifs de ce nouveau satellite ?

Sentinel-6 a été développé pour observer la montée des océans. Lancé depuis la Californie, son rôle est de fournir des informations extrêmement précises aux zones à risques. Des pays insulaires comme les Maldives ou des Etats côtiers comme les Pays-Bas sont directement concernés par la montée des eaux.

Il est situé à 1336 mètres d’altitude. Il s’intègre dans une longue suite de satellites utilisés depuis 1992 pour mesurer le niveau des mers. Son jumeau sera lancé en 2025 pour poursuivre la collecte d’informations.

Si des satellites mesurent le niveau des océans depuis 1992, quelles sont les informations dont nous disposons aujourd’hui ?

En raison du réchauffement climatique, les calottes glaciaires fondent petit à petit. Depuis le début du 20e siècle, le niveau des mers a augmenté de 20 cm. Depuis 30 ans, il a gagné 8 cm. C’est un chiffre qui n’a l’air de rien mais qui a des conséquences importantes sur les écosystèmes et les zones habitables.

On dénombre environ 770 millions de personnes qui vivent à moins de cinq mètres du niveau de la mer. Des personnes directement concernés par la montée des eaux.

Terminons en évoquant la contestation anti-masques qui agite l’Allemagne. Des manifestations ont eu lieu un peu partout en Allemagne la semaine passée et ce weekend. Samedi, lors d’un rassemblement à Hanovre, la pancarte d’une manifestante a provoqué la colère du ministre allemand des affaires étrangères.

Tout à fait ! Sur cette pancarte, la jeune manifestante de 22 ans associait les manifestants anti-masques à Sophie Scholl. Sophie Scholl est une résistante allemande exécutée par les nazis en 1943. Avec son frère notamment, elle a distribué des tracts anti-régime dans son université. Elle le paya de sa vie, dénoncée par le concierge de l’université.

Heiko Maas, ministre allemand des affaires étrangères a condamné fermement cette comparaison. Il a critiqué une banalisation du combat des résistants au nazisme qui ont lutté contre un régime autrement plus liberticide. Il a dénoncé, je cite, un « oubli insupportable de l’Histoire ».

Cela fait plusieurs semaines que des milliers de personnes manifestent contre les mesures sanitaires en Allemagne.

En effet, et ces manifestations rassemblent un échantillon de citoyens allemands assez hétéroclite. Des militants d’extrême gauche côtoient des membres de groupes d’extrême droite. A Berlin, par exemple, des drapeaux de la LGBT ont été brandis au côté de drapeaux du mouvement conspirationniste QAnon. Un mouvement qui considère qu’il existe une guerre secrète entre le président américain Donald Trump et les élites financières et médiatiques.

Victor D’Anethan – Thomas Kox

crédits photo: ESA