Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mardi 21 juin

Aujourd'hui en Europe - Mardi 21 juin

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • Les résultats du duel entre les camps présidentiels "Ensemble" et "NUPES"
  • Une recommandation concernant la surveillance économique de la Grèce
  • Un accord sur l'imposition minimale des multinationales dans le monde

Les résultats du duel entre les camps présidentiels "Ensemble" et "NUPES"

Commençons ce journal en nous rendant en France. Dimanche dernier marquait la fin des législatives dans le pays. Des élections qui ont vu s’affronter le camp présidentiel “Ensemble” et la nouvelle force majeure de l’opposition, la “NUPES”. Quels ont été les résultats de ce duel annoncé ?

Eh bien au lendemain du second tour des législatives le front de gauche, d’extrême-gauche et des verts, s’est établi comme la première force d’opposition face à Emmanuel Macron. Avec plus de 150 députés et 31% des voix, la coalition menée par Jean-Luc Mélenchon, qui se rêvait Premier ministre en cas de majorité absolue, à bousculé le paysage politique en écartant notamment certaines figures marquantes de l’entourage d’Emmanuel Macron. Ainsi, le président de l’Assemblée Richard Ferrand ou encore le président du groupe LREM Christophe Castaner ont été battus par la nouvelle coalition. 

Autre résultat historique, mais plus inattendu : le nombre d’élus sans précédent du Rassemblement National au sein de l’Assemblée.

En effet, le RN, anciennement Front national, a créé la surprise dimanche dernier. Les estimations du premier tour lui créditaient entre 15 et 30 sièges à l'issue des élections de ce week-end, une estimation largement dépassée, puisque le RN envoie finalement 80 députés à l’Assemblée nationale. Un score historique, alors qu’en 2017, le parti n’avait remporté que 8 circonscriptions. Des résultats qui confirment une nouvelle fois le déclin du parti traditionnel conservateur, Les Républicains, qui comptabilise seulement 9 sièges de plus que le parti de Marine Le Pen. 

Le président français entame son second mandat dans un contexte nettement différent du premier. La montée des extrêmes fait craindre aux élus de la majorité que le pays ne devienne ingouvernable. 

Effectivement, selon les derniers résultats des élections législatives, Emmanuel Macron ne dispose plus d’une majorité absolue mais d’une majorité relative de 245 sièges alors que la majorité absolue nécessite l’obtention de 289. Une configuration inédite qui pourrait aboutir sur des “crises gouvernementales” à répétition selon plusieurs observateurs français. Une instabilité politique dans laquelle le groupe des Républicains aura un rôle important à jouer, certains élus étant prêts à rejoindre la coalition présidentielle au sein d’un pacte de gouvernement. 

Une recommandation concernant la surveillance économique de la Grèce

Continuons ce journal en nous intéressant à la Grèce. Jeudi dernier les ministres des finances de la zone euro, réunis au sein du Conseil de l’UE ont approuvé une recommandation de la Commission concernant la surveillance économique renforcée dont fait l’objet la Grèce depuis 2010. Qu’elle est-elle ?  

Eh bien, les ministres de l’Eurogroupe ont félicité l’intention de la Commission européenne de ne pas prolonger la surveillance étroite dont fait l’objet la Grèce après son expiration le 20 août 2022. C’est le résultat du succès de la Grèce parvenue à tenir  la majeure partie de ses engagements auprès de la Commission européenne et a remboursé sa dette auprès du Fond monétaire international.

Une délivrance pour beaucoup de Grecs qui ont vécu comme une humiliation cette mise sous tutelle. Une décision qui ne tire pas encore d'affaires le pays selon la presse grecque.

En effet, en trois plans d'aide successifs de 2010 à 2015, la Grèce aura reçu 289 milliards d'euros de prêts. Mais l'austérité imposée par la "troïka", c'est-à-dire la Commission, la BCE et le FMI, a mis le pays au régime sec : le PIB s'est effondré, de même que les investissements étrangers. 

Si la Grèce est parvenue à régler sa dette auprès du FMI, au mois d’avril dernier, les difficultés économiques du pays demeurent. 

Oui, car comme le rappelle, Giannis Kouzis, professeur de Sciences Politiques à l’université Panthéon d’Athènes, “le FMI n’est qu’un seul des prêteurs, les principaux sont la Banque centrale européenne et le Mécanisme européen de stabilité’. De fait, le pays demeure les mains liées pour encore plusieurs décennies alors que la population souffre d’une situation économique encore fragile. Selon les chiffres du réseau grec de lutte contre la pauvreté en 2021, plus d’un quart de la population se trouvait en risque de pauvreté, et les indicateurs des derniers mois n’incitent pas à l’optimisme. 

Un accord sur l'imposition minimale des multinationales dans le monde

Intéressons nous pour finir à la fiscalité globale des grandes entreprises, et notamment à l’imposition minimale des multinationales dans le monde. Un accord à ce sujet était attendu vendredi dernier par les Etats membres. Pouvez-vous nous rappeler à quoi correspond cette mesure ?

Bien sûr,  cette nouvelle réglementation débattue au sein du Conseil de l’UE, s’inscrit dans la suite d’un accord signé au mois d’octobre dernier à Paris par 136 pays membres de l’OCDE. Par cet accord qualifié d’historique pour la fiscalité mondiale, les chefs de gouvernement se sont mis d’accord pour imposer aux multinationales un taux minimal d’imposition de 15%. 


Vendredi dernier, les ministres européens de l'économie se sont donc réunis pour discuter de l’application de cette nouvelle réglementation mondiale qui doit entrer en vigueur à partir de 2023. 

Effectivement, les ministres présents à la réunion avaient pour objectif de transposer dans le droit de l’UE, l’accord signé par les pays membres de l’OCDE. Une décision qui nécessite que l’ensemble des ministres approuvent la directive.

La Hongrie a néanmoins fermement marqué son opposition. 

En effet les ministres de l’Economie européens se sont heurtés au refus catégorique de la Hongrie au moment d’adopter la nouvelle réglementation au niveau européen. Un refus qui s’inscrit dans la continuité du bras de fer qui oppose Bruxelles et Budapest depuis plusieurs mois et qui a conduit la Commission européenne à suspendre les fonds de relance destinés à la Hongrie, tant que cette dernière ne se conforme pas aux standards de l’UE en matière d’Etat de droit.

Viktor Orban espère user de ce veto comme levier contre la décision de la Commission européenne de priver l’Etat membre de plusieurs milliards de fonds de relance. 

Tout à fait, au mois d’avril dernier l’ambiguïté du  dirigeant nationaliste vis-à-vis de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et sa tiédeur à accepter les sanctions européennes contre Moscou, a poussé la Commission européenne a accélérer la mise en place de ces sanctions, qui prive la Hongrie de 40 milliards d’euros de fonds européen. 

Laura Leger & Juliane Barboni

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