L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- L'UE rouvre ses frontières aux voyageurs de pays-tiers vaccinés.
- La France autorisée à délivrer des crédits d’impôts “sortie du glyphosate” pour encourager les exploitants agricoles à renoncer au glyphosate.
- Danemark : rapatriement en vue pour plusieurs familles de djihadistes détenues en Syrie.
L'UE rouvre ses frontières aux voyageurs de pays-tiers vaccinés.
Commençons ce journal en nous penchant sur le récent accord des 27 Etats membres de l'UE pour autoriser l’entrée sur le territoire de l’Union aux voyageurs de pays-tiers ayant reçu les doses nécessaires de vaccins anti-Covid.
Oui, désormais les voyageurs étrangers qui prouveront avoir reçu le vaccin n’auront plus besoin d’effectuer une quarantaine à leur entrée dans un Etat membre. On parle ici des vaccins déjà autorisés par l’Agence européenne des médicaments (AEM) à savoir ceux de Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca et Janssen, mais aussi ceux validés par l’OMS, c’est-à-dire également le vaccin chinois Sinopharm.
Certains Etats comme la Grèce avaient déjà mis en place des mesures similaires à l’échelle nationale.
Oui c’est vrai, mais dans l’optique de soutenir le secteur du tourisme, un relatif consensus a été obtenu et désormais, tous les Etats membres devraient appliquer cette décision. Un mécanisme d’urgence est toutefois prévu permettant à l’UE de bloquer les voyageurs en provenance d’un pays où un variant circulerait trop rapidement comme aujourd’hui en Inde.
Les négociations ont été plus compliquées concernant le pass sanitaire européen, qui doit permettre de circuler plus facilement entre pays de l’Union, mais ce vendredi le commissaire européen à la justice Didier Reynders a annoncé que les négociateurs du Parlement et du Conseil de l’UE ont trouvé un accord.
Tout à fait ! Le document devrait entrer en vigueur le 1er juillet prochain, il contiendra un QR code indiquant que son titulaire a été vacciné, qu'il a passé un test PCR négatif ou qu'il est immunisé après avoir été infecté par le Covid-19. Parmi les points qui ont longtemps bloqué les négociations, se trouvait la question de la gratuité des tests PCR pour les personnes non-vaccinées, une mesure particulièrement défendue par les eurodéputés. Finalement, le compromis trouvé garantit des tests “abordables et accessibles”. Autrement dit, même s’ils ne sont pas gratuits, la Commission s’est engagée à acheter pour 100 millions d’euros de test, via l’instrument d’aide d’urgence de l’UE.
La France autorisée à délivrer des crédits d’impôts “sortie du glyphosate” pour encourager les exploitants agricoles à renoncer au glyphosate.
Restons auprès de la Commission européenne qui a progressé ces derniers jours sur certains dossiers controversés, notamment celui du glyphosate, cette substance utilisée dans certains herbicides et considérée comme potentiellement nocive pour la santé des consommateurs.
Oui, la Commission européenne a autorisé mercredi 19 mai la France à délivrer des crédits d'impôts pour tous les agriculteurs qui décident de renoncer à l'usage de glyphosate. Cet herbicide fait partie de la catégorie des perturbateurs endocriniens, et il a été classé depuis 2013 comme cancérogène probable par le CIRC, l’agence des Nations Unies de recherche contre le cancer. Pourtant, au sein de l’UE, les Etats membres ont réautorisé depuis 2017 et pour une période de cinq ans son utilisation. Une situation régulièrement critiquée par les eurodéputés.
Le président français Emmanuel Macron s’était engagé en novembre 2017 pour une interdiction du glyphosate « au plus tard dans trois ans ». A défaut d’une interdiction, la France a finalement présenté fin 2020 l’idée d’un crédit d’impôt “sortie du glyphosate” pour encourager les exploitants agricoles à renoncer au glyphosate.
D’après le ministre français de l’agriculture Julien Denormandie, avec cette approbation finale de la Commission européenne, ce régime d’aide “est définitivement acté et opérationnel”. Ce crédit d’impôt d’une valeur de 2500 euros par exploitant est accessible aux grands céréaliers mais aussi à la viticulture, et même aux éleveurs.
La Commission a aussi proposé aux Etats membres, mardi 18 mai, l’interdiction du dioxyde de titane, un additif très utilisé comme colorant dans les pâtisseries industrielles et d’autres préparations alimentaires.
Cette décision était principalement soutenue par la France, qui depuis avril 2019 en avait déjà interdit l’usage dans l’alimentation, car le produit présenterait un risque de génotoxicité, c’est-à-dire de dégât pour l’ADN humain. Début mai, l’Autorité européenne de sécurité des aliments a elle aussi reconnu que le dioxyde de titane ne pouvait plus « être considéré comme un additif alimentaire sûr », un avis qui a motivé la Commission européenne pour sa proposition.
Danemark : rapatriement en vue pour plusieurs familles de djihadistes détenues en Syrie.
Le gouvernement a justifié sa volonté de les rapatrier en évoquant des risques de radicalisation des enfants actuellement détenus dans des camps au nord-est de la Syrie.
En effet, selon un nouveau rapport des services de renseignement, d’un côté le risque immédiat d'un retour des familles de djihadistes est réel car il risque d'accélérer la radicalisation de milieux islamistes au Danemark. Mais le rapport évoque aussi « la menace à long terme, et plus grave, que représenteront les femmes et leurs enfants, s’ils rentrent de façon incontrôlée, plus radicalisés et avec un entraînement aux armes ».
Le gouvernement préfère donc l’optique d’un retour contrôlé de ces personnes, qui consistera, selon la ministre des affaires sociales Astrid Krag à interpeller et juger les mères dès leur arrivée. Les enfants, eux, seront immédiatement intégrés à un programme de déradicalisation.
Cette décision du gouvernement intervient aussi en réaction aux critiques qui s'étaient élevées ces dernières semaines contre la révocation des permis de résidence de certains réfugiés syriens.
Oui, contrairement à l’avis de nombreux experts du conflit syrien, le Danemark avait déclaré que la capitale syrienne Damas était devenue “une zone sûre” et plusieurs centaines de réfugiés syriens aux Danemark s’étaient vus demander de retourner prochainement en Syrie. Cette décision avait soulevé l’indignation de la gauche danoise ainsi que l’inquiétude d’un collectif de députés européens qui avait alors adressé une lettre de protestation au gouvernement danois.
Ulrich Huygevelde - Romain L'Hostis
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