L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Sommet UE-Ukraine : l'énergie au coeur des échanges
- Les responsables européens à la rencontre du gouvernement taliban
- Rapport sur les normes environnementales : des résultats insuffisants
Sommet UE-Ukraine : l'énergie au coeur des échanges
Débutons cette édition en revenant sur le sommet UE-Ukraine qui s’est tenu ce mardi 12 octobre. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reçu à Kiev la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ainsi que le président du Conseil européen Charles Michel. Sur quoi ont porté leurs échanges ?
Les dirigeants européens et ukrainien ont surtout parlé d’énergie, alors que l’Europe subit depuis quelques semaines une montée en flèche des prix du gaz.
Cette question du gaz devient peu à peu un motif de tensions entre Kiev et ses alliés européens, surtout depuis que l’Allemagne a accepté de recevoir le gazoduc russe Nord-Stream 2.
Effectivement, ce gazoduc qui relie directement la Russie à l’Allemagne en passant par la mer Baltique est vu comme une menace par l'Ukraine. Le pays redoute que la Russie ne décide de couper un autre gazoduc traversant l'Ukraine, maintenant qu'elle a une alternative. Cela signifie une perte de 1,5 milliard de dollars de revenus annuels touchés par Kiev pour le transit du gaz russe par son territoire.
Mardi, Kiev s’est dite inquiète de la “timidité” des Européens en ce qui concerne les intérêts énergétiques de l’Ukraine. Une impression renforcée par les récentes déclarations de Vladimir Poutine. Le président russe a promis aux Européens que la mise en service prochaine du Nord-Stream 2 permettrait d’augmenter considérablement l’offre de gaz et donc de stabiliser les prix.
Oui, par conséquent, la priorité des Européens mardi était de rassurer leur partenaire ukrainien. La chancelière allemande a affirmé récemment avoir obtenu des garanties que la Russie prolongera le contrat de transit de gaz via l'Ukraine. De plus, avant le sommet, l'UE a imposé lundi des sanctions envers huit responsables russes, accusés de répression envers les opposants à l'annexion de la Crimée par la Russie, en 2014.
Le président Zelensky avait déclaré fin août à la chancelière Angela Merkel que le gaz est une "arme géopolitique" dans les mains de Moscou. Une arme dont la Russie continue de se servir, puisqu'elle cherche maintenant à exporter du gaz à la Bulgarie.
Oui, l’ambassadrice russe en Bulgarie Elena Mitrofanova a fait une déclaration à la presse le 3 octobre dernier pour inciter la Bulgarie à signer un contrat de fourniture de gaz avec le groupe russe Gazprom. Néanmoins, cette proposition russe reste pour l’instant en suspens en raison de la crise politique dans laquelle se trouve la Bulgarie. Depuis les législatives d’avril 2021, aucune formation politique du parlement bulgare n’est parvenue à rassembler une coalition gouvernementale, et le gouvernement intérimaire n’a pas la légitimité pour négocier un tel contrat avec Gazprom.
Les responsables européens à la rencontre du gouvernement taliban
L’Union européenne était aussi représentée lors d’un autre sommet international mardi 12 octobre. A Doha au Qatar, les responsables européens mais aussi ceux des Etats-Unis ont rencontré le gouvernement taliban qui a pris, le 15 août, le contrôle de l’Afghanistan. Quel était le but de ces discussions ?
Le ministre taliban des Affaires étrangères Amir Khan Muttaqi a affirmé vouloir résoudre l’instabilité en Afghanistan et sortir le pays de son isolement diplomatique. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a déclaré, pour sa part, chercher à empêcher “un effondrement” de l’Afghanistan. La délégation européenne souhaite améliorer l’accès à l’aide humanitaire, ou encore la situation toujours incertaine de celles et ceux désirant quitter le pays.
Au cours de cette rencontre avec les responsables talibans, l’Union européenne et les Etats-Unis ont également abordé l’enjeu de la lutte contre le terrorisme et tout particulièrement contre l’organisation Etat islamique.
Oui, le groupe terroriste a récemment multiplié les attentats en Afghanistan, mais Amir Khan Muttaqi a assuré que le nouveau régime est capable de « contrôler » cette menace. En outre, il s’est engagé à empêcher que des attaques terroristes contre des pays étrangers soient fomentées depuis le sol afghan.
Malgré ces discussions mardi, la porte-parole de l’UE Nabila Massrali n’a pas manqué de réaffirmer la position officielle de l’UE en rappelant que ces discussions “ne constituent pas une reconnaissance du gouvernement” taliban.
Oui, une position européenne qui se veut ferme, notamment en ce qui concerne les droits des femmes. En Afghanistan si les garçons ont été autorisés à retourner à l’école il y a trois semaines les filles et les enseignantes en sont toujours exclues. A ce propos, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé lundi les promesses non tenues par les talibans.
Rapport sur les normes environnementales : des résultats insuffisants
Terminons ce journal en revenant sur un récent rapport publié par la Commission européenne à propos de certaines normes environnementales. Selon ce document, 14% de l’ensemble des eaux souterraines de l'UE dépassent les limites de concentration en nitrates. Qu’est-ce que cela signifie ?
Dans ce nouveau rapport publié lundi 11 octobre, la Commission européenne note que les niveaux de nitrates dans l’eau ont diminué depuis trente ans, mais le Commissaire à l’environnement Virginijus Sinkevicius juge les progrès “insuffisants pour atteindre une agriculture durable”. D’après le document, “peu d’améliorations ont été réalisées au cours de la dernière décennie”.
Même si le nitrate fait partie des nutriments nécessaires à un environnement fertile, des niveaux trop élevés constituent une forme de pollution qui continue d'endommager l'économie, la santé des Européens ou encore l’environnement.
La Commission européenne estime que cette pollution au nitrate coûterait à l’UE entre 70 et 320 milliards d’euros chaque année. D’après le rapport, presque tous les Etats-membres sont concernés par ce problème. Parmi les sources d’émissions de nitrates, c’est l’agriculture intensive et la fertilisation excessive qui sont surtout montrées du doigt.
De quels outils dispose la Commission européenne pour accélérer l’amélioration de la qualité de l’eau, qui on le rappelle, fait partie des objectifs du Pacte vert européen ?
L’incitation mais aussi la sanction. A titre de comparaison, la Commission européenne a déclenché en 2012 une procédure judiciaire contre l’Espagne, pour que celle-ci respecte enfin une autre directive : la Directive sur les eaux résiduaires urbaines. Ainsi, la région de Valence rejetait directement dans la mer une grande partie de ses eaux usées. En février 2020, l’Espagne a été condamnée par la Cour de justice de l’UE à verser une amende record de 32,7 millions d’euros.
Romain L'Hostis - Thomas Kox
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© Stringer / Reuters