L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- OTAN : Les 30 États membres se sont réunis ce lundi
- Allemagne : La Politique Agricole Commune mise en oeuvre à l'échelle nationale
- Espagne : Des dizaines de milliers de manifestants se sont réunis ce dimanche à Madrid
OTAN : Les 30 États membres se sont réunis ce lundi
Lundi 14 juin, les 30 Etats membres de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord se sont réunis lors d’un sommet à Bruxelles. Il s’agit du premier sommet de l’OTAN pour le président américain Joe Biden.
Oui, un sommet qui a pour objectif de réorienter l’Alliance, en lançant la révision du concept stratégique de l’Alliance adopté en 2010. L'OTAN cherche notamment à éviter une nouvelle course aux armements avec des puissances comme la Chine ou la Russie. Pour cela, le président français Emmanuel Macron a proposé au président américain Joe Biden la construction « d'un nouvel agenda de contrôle des armements », notamment sur le sol européen, en discussion avec les grandes puissances voisines.
Les Alliés se sont aussi accordés pour réduire les émissions de CO2 de leurs activités militaires. Certains pays aux armées très polluantes comme la Pologne ou la Turquie pourraient ainsi réclamer prochainement une aide financière de l’Alliance.
Si ce sommet a révélé la volonté de "retrouvailles" entre les Etats-Unis et ses alliés, il a aussi étalé au grand jour les priorités différentes des partenaires américains et européens.
En effet Thomas, si les Etats-Unis ont particulièrement insisté sur les menaces posées par la Chine, notamment la multiplication de son arsenal nucléaire et la modernisation de son armée, les Européens se sont eux montrés méfiants vis-à-vis d’une “dilution de l’effort” qu’entrainerait une réorientation de l’Alliance vers l’Asie. Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a donc réaffirmé que la Russie resterait « la priorité numéro un », mais les membres de l’Alliance sont également appelés à lutter contre l’influence chinoise. Ensuite, alors que la France vient d’annoncer le 10 juin dernier la fin prochaine de son opération militaire Barkhane au Sahel, les Européens ont insisté sur leur volonté d’un investissement plus important et coordonné pour leur action sécuritaire.
Une défense européenne susceptible d’être soutenue par le président américain mais selon l’eurodéputé français Arnaud Danjean, consulté à l’occasion du sommet, “cela ne sera pas gratuit.”.
En disant cela Arnaud Danjean fait bien sûr référence au point sensible du financement de l’Alliance. Ses membres se sont engagés à consacrer 2% de leur PIB à leurs dépenses militaires, mais parmi les 21 Etats membres de l’UE également membres de l’Alliance, seuls 8 respectent cet engagement. L’Allemagne qui reste en-dessous de ce seuil des 2% de PIB consacré au budget de la défense, a salué favorablement la proposition de Jens Stoltenberg de doter l’Alliance de moyens communs « pour dépenser plus et mieux ». Une proposition qui reste, elle aussi, hypothétique car elle a besoin de l’unanimité des membres pour entrer en vigueur.
Allemagne : La Politique Agricole Commune mise en oeuvre à l'échelle nationale
Tournons-nous vers l’Allemagne, où le Bundestag a adopté le 10 juin des mesures législatives pour mettre en œuvre à l'échelle nationale la Politique agricole Commune, et cela, alors que les négociations européennes sur la PAC ne sont toujours pas bouclées.
Oui Thomas, les textes adoptés devraient non seulement régler la répartition des aides de la PAC, mais également établir les critères que les agriculteurs doivent respecter afin de bénéficier des subventions. Selon le ministère de l’Agriculture, ces nouvelles législations garantiront une meilleure transition numérique, des relations équitables avec les agriculteurs et une meilleure protection du climat.
Un vote à l’échelle nationale qui intervient alors que les négociations européennes sont pour l’instant en échec.
Oui, au mois de mai les trois institutions s’étaient à nouveau rencontrées pour tenter de trouver un accord sur la PAC de l’après-2020, mais le Parlement et les ministres européens de l'agriculture n'étaient pas parvenus à un compromis, notamment sur ces critères de durabilité que doivent respecter les agriculteurs. Les négociations devraient reprendre en juin, toujours dans le but d'arriver à un accord d’ici à la fin de la présidence portugaise du Conseil de l'UE le 30 juin.
Une décision de l’Allemagne qui révèle aussi et surtout sa volonté d’avancer sur ce dossier avant les élections législatives de septembre.
Une stratégie nationale critiquée par l’opposition politique, notamment par le député Vert Friedrich Ostendorff qui s’est dit “très déçu [...] que la ministre de l’agriculture Mme Klöckner ne se batte pas pour ce compromis à Bruxelles”. Et ce, même si le ministère de l’Agriculture a maintenu que “les conclusions des prochaines négociations européennes pourront être intégrées dans notre cadre législatif".
Espagne : Des dizaines de milliers de manifestants se sont réunis ce dimanche à Madrid
En Espagne, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche 13 juin à Madrid pour protester contre le projet du gouvernement de gracier les séparatistes catalans, qui avaient organisé le référendum d'indépendance de cette région espagnole en 2017.
Selon la police, 25 000 personnes ont assisté à la manifestation pour s’opposer aux grâces que le gouvernement espagnol s’apprête à accorder à 12 dirigeants séparatistes catalans pour leur rôle dans l'organisation d'un referendum d'indépendance non autorisé en 2017. Parmi eux, 9 ont été déclarés coupables de sédition en 2019, et purgent des peines de 9 à 13 ans de prison. 3 autres ont été reconnus coupables de désobéissance. Pourtant, cette semaine, le Premier Ministre Pedro Sanchez a déclaré que, bien qu’il comprenne l’opposition au pardon des dirigeants indépendantistes catalans, l’Espagne devait « travailler sur la coexistence. ». Dimanche, la vice-première ministre Carmen Calvo a déclaré que les grâces étaient imminentes.
Une opposition surtout encouragée par les conservateurs et l'extrême-droite.
Oui, d'un côté, le gouvernement de coalition qui réunit le Parti des travailleurs socialiste (PSOE) et le parti de gauche Podemos présente cette décision comme une étape nécessaire pour améliorer les relations avec la Catalogne. Mais pour une autre partie de la société, gracier les leaders catalans alors que ceux-ci continuent de montrer leur engagement pour l’indépendance de la région, constitue rien de moins qu’une menace pour l’unité nationale. Un discours tenu par les ténors du Parti populaire (PP) conservateur et encore plus par ceux du parti d'extrême-droite Vox, dont les leaders étaient d’ailleurs présents dimanche à la manifestation.
Ajoutons que, le mois dernier, dans un rapport non-contraignant, la Cour suprême espagnole s’est opposée à un tel pardon gouvernemental.
Romain L'Hostis - Thomas Kox
Tous les journaux "Aujourd'hui en Europe" sont disponibles ici
Photo de Carabo Spain via Pixabay