Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mardi 18 avril

Centrale nucléaire de Chooz, Allemagne. Aujourd'hui en Europe - Mardi 18 avril
Centrale nucléaire de Chooz, Allemagne.

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme du jour :

- La sortie officielle du nucléaire par l’Allemagne.

- La visite de la Première ministre italienne, Giorgia Meloni en Ethiopie pour promouvoir son “plan Mattei”.

- L’affaire des contrats de vaccins Pfizer.

Bonjour à toutes et à tous. Débutons ce tour de l’actualité européenne en revenant sur la sortie officielle du nucléaire par l’Allemagne. Les trois derniers réacteurs nucléaires actifs ont stoppé toute activité ce dimanche 16 avril. 

Oui, c’est le fruit d’un long processus qui a débuté il y a une vingtaine d'années. La volonté de mettre fin au nucléaire avait été accélérée par les autorités allemandes en 2011 immédiatement après la catastrophe de Fukushima. La chancelière allemande de l’époque, Angela Merkel, avait alors déclaré : “Nous voulons que l’énergie du futur soit plus sûre”. Cependant, la crise gazière due à la guerre en Ukraine a relancé le débat, dans la classe politique et dans le débat public, sur l’opportunité de fermer les centrales. 

En tenant ses engagements sur la sortie du nucléaire, l'Allemagne met en difficulté son plan de réduction des émissions de carbone en basant une partie de sa production d’électricité sur le charbon, extrêmement polluant. 

Absolument, même si l’Allemagne fait du développement des énergies renouvelables une priorité, elle doit encore compter sur ses centrales à charbon.

Le pays avance cependant rapidement dans sa transition vers les énergies renouvelables. Cette source d’énergie assure actuellement près de la moitié de l’électricité consommée dans le pays. L’objectif étant d’arriver à 80% de renouvelable d’ici à 2030, un objectif permettant de fermer ses centrales à charbon d’ici à 2038.

Pour arriver à cet objectif, le pays devrait installer en moyenne six éoliennes par jour, selon l’Institut sur l’économie de l’Energie à Cologne. 

Exactement, la moyenne était de 3,5 éoliennes ces dix dernières années. En mars dernier les autorités allemandes ont adopté un plan pour hâter les procédures d’autorisation qui peuvent durer jusqu’à cinq ans. Le développement des énergies renouvelables s'explique également par des raisons financières. Selon Aurélien Saussay, économiste de l’environnement, si le solaire et éolien n’étaient pas rentables il y a dix ans, ce n’est plus le cas aujourd’hui : “le coût du solaire a été divisé par dix et par sept pour l’éolien. Les réductions de coût se poursuivent encore”.

Continuons ce journal en évoquant la visite de la Première ministre italienne, Giorgia Meloni en Ethiopie pour promouvoir son “plan Mattei”. La cheffe de gouvernement a rencontré le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, le président de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat et le président somalien Hassan Sheikh Mohamud. 

Pour rappel, le plan Mattei, du nom d’Enrico Mattei, fondateur du groupe énergétique italien Eni, vise à transformer l'Italie en véritable "hub" de distribution de l'énergie entre l'Afrique du Nord et l'Union européenne, tout en poussant un "modèle de coopération" entre l'Europe et les pays du continent africain. Selon ses propres mots, Giorgia Meloni évoque un “modèle vertueux de collaboration et de croissance” entre l’UE et les Etats africains, qui entend contrer le radicalisme islamiste, promouvoir la paix sociale et soutenir le développement économique en investissant dans des secteurs stratégiques tels que l’énergie. 

Les discussions se sont donc articulées autour de la coopération entre l’Italie, l’Ethiopie et la Somalie, la stabilité dans la Corne de l’Afrique et la migration vers l’Europe. 

En effet, l’objectif de l’exécutif italien est double : devenir un hub énergétique pour l’Europe et freiner les flux migratoires. C’est dans cette optique que la présidente du Conseil des ministres, s’était déjà rendue en Algérie et en Libye, en présence du PDG d’Eni, Claudio Descalzi, afin de signer des contrats de collaboration dans le domaine du gaz. Bien que les tenants et aboutissants du plan Mattei soit encore assez flou, Giorgia Meloni prévoit d’en dévoiler les détails lors du sommet intergouvernemental Italie-Afrique en octobre. Le ministre des Affaires étrangères italien Antonio Tajani a également évoqué la nécessité d’un “plan Marshall” destiné au continent africain afin de "résoudre les problèmes liés au climat, à la guerre et à la faim" et freiner les vagues d’immigration vers l’UE.

Terminons ce journal, en revenant sur l’affaire des contrats de vaccins Pfizer. À la suite de la crise du covid, de nombreuses personnes ont dénoncé l’influence croissante des lobby pharmaceutiques à Bruxelles. Un lobbyiste belge a déposé une plainte visant directement la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, auprès de la justice belge.

Oui, c’est la première fois qu’Ursula von der Leyen est attaquée à titre personnel sur ce dossier. Celle-ci pourrait voir son immunité levée, et les SMS échangés avec le PDG de Pfizer, Albert Bourla, pourraient être consultés par le juge d’instruction en charge du dossier. L’affaire des contrats Pfizer avait jusqu’à présent fait l’objet de plaintes administratives contre la Commission, notamment auprès du médiateur européen et de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), qui avait été saisi par le New York Times.  

Pour quelle raison spécifique le lobbyiste Frédéric Baldan attaque en justice la présidente de la commission européenne ?

Selon lui, les finances publiques de la Belgique auraient été lésées par les négociations d’Ursula von der Leyen avec Pfizer concernant un contrat signé en mai 2021 par l’exécutif européen avec le géant pharmaceutique américain portant sur 1,8 milliard de doses de vaccin.Il estime que les infractions présumées portent atteinte aux finances publiques de son pays et à la confiance publique, qui est définie dans la plainte comme étant la "croyance collective dans l’État en tant que puissance institutionnelle de réalisation du bien commun".

Frédéric Baldan dénonce également un manque de transparence administrative et de respect des droits fondamentaux dans cette affaire.

En effet, dès lors que les négociations ont été menées via des SMS, ces derniers deviennent des documents administratifs au sens du droit. Par conséquent si Ursula von der Leyen a procédé à leur suppression, il s’agirait alors d’une destruction de documents administratifs. Si elle les a toujours mais ne veut pas les dévoiler, cela constitue une infraction pénale selon le droit belge. Le SMSgate prend donc une tournure pénale, affaire à suivre…

Merci à toutes et tous pour votre attention !