Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 10 décembre 2024

© Cop_29_azerbaidjan - Flickr Aujourd'hui en Europe - 10 décembre 2024
© Cop_29_azerbaidjan - Flickr

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme:

  • L’observatoire européen Copernicus Climate Change Service (C3S) annonce que 2024 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée depuis les niveaux pré-industriels
  • L’Allemagne et l’Autriche gèlent les demandes d’asiles des réfugiés syriens
  • La ministre des finances britannique a rencontré ses homologues de la zone euro afin de renforcer les liens économiques entre Londres et Bruxelles 

Bonjour commençons ce journal en évoquant le bilan climatique de l’année 2024.

Bonjour, selon l’Observatoire européen Copernicus Climate Change Service (C3S), 2024 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée depuis l’époque pré-industrielle. Pour la première fois, les températures globales ont augmenté de 1,5°C sur l'entièreté de l’année. 

Rappelons que ce seuil de 1,5°C était l’objectif maximal à ne pas dépasser selon les Accords de Paris de 2015.

Pourtant, les ambitions climatiques des signataires, dont l’Union européenne, sont bien en deçà de ce qui est recommandé. “Cela ne veut pas dire que les accords de Paris ont été violés, mais qu’une action climatique plus ambitieuse est plus urgente que jamais”, a déclaré Samantha Burgess, la directrice adjointe de Copernicus. 

Les données de l’observatoire Copernicus confirment déjà que 2024 battra le record de chaleur, alors que le mois de décembre n’est pas encore fini.

C’est aussi la deuxième année consécutive qui bat ce record : l’année 2023 avait déjà été enregistrée comme la plus chaude depuis l’ère pré-industrielle. Et à Bruxelles, le Pacte Vert signé en 2019 a pour but d’atteindre une neutralité carbone en Europe d’ici 2050. Mais les pays européens se montrent de plus en plus réticents à le soutenir, comme en témoigne le recul de la loi sur la déforestation qui faisait partie du Green Deal. 

L’année 2024 a aussi été marquée par des catastrophes climatiques de taille.

Des canicules, incendies, sécheresses intenses mais aussi des inondations et des ouragans ont ravagé de nombreux pays cette année. Ils ont augmenté en intensité mais aussi en fréquence. Ces évènements climatiques créent aussi des crises humanitaires, forçant des populations à fuir. L’année dernière, le nombre de réfugiés climatiques était par ailleurs estimé à 110 millions par les Nations unies. 

Ces évènements climatiques extrêmes sont aussi néfastes pour l’économie.

Selon des données de l’institut de recherche Swiss Re, les pertes économiques liées à ces catastrophes climatiques auraient augmenté de 6% en 2024, avoisinant les 100 milliards de dollars. Alors que plusieurs régions, dont l’Europe, reculent sur les mesures à prendre pour limiter le réchauffement climatique, l’observatoire Copernicus dresse donc un bilan inquiétant. Le Comité économique et social européen (CESE) avait par ailleurs déclaré en juillet 2024 que les mesures prises par Bruxelles devaient être “plus ambitieuses” afin d’atteindre ses objectifs de neutralité carbone. 

Poursuivons ce journal en évoquant la récente décision des autorités allemandes concernant les demandeurs d'asile syriens.

Oui, ce lundi 9 décembre, à peine le régime de Bachar al-Assad s’étant effondré, l'Office fédéral allemand des migrations et des réfugiés a suspendu les demandes d’asile en provenance de Syrie, selon des médias locaux.

La décision intervient moins de 48 heures après la chute du régime de Bachar al-Assad, qui est accusé d’innombrables atteintes aux droits de l’homme et qui a gouverné la Syrie pendant les 24 dernières années. 

Selon les autorités locales, suite à cette décision, 47 270 demandes d'asile en cours de traitement seront gelées. 

La décision suscite de fortes critiques car elle a été prise dans le contexte d’une situation politique qui reste pourtant encore très incertaine et imprévisible dans le pays.  

Environ 1,3 million de personnes d’origine syrienne vivent en Allemagne, dont la grande majorité sont arrivées en 2015 et 2016 quand l'ex-chancelière allemande Angela Merkel avait ouvert les portes de l’Allemagne aux réfugiés fuyant la guerre.

Cependant, ces dernières années, le climat politique allemand s’est fortement crispé en matière d’immigration. Les partis d'extrême droite, comme l'Alternative für Deutschland (AFD) ont fait le plein des voix lors de derniers scrutins et Berlin est désormais moins encline à accueillir des réfugiés. 

Et même le chancelier Olaf Scholz avait déjà appelé il y a quelques mois à un durcissement de la législation envers les réfugiés syriens accusés de crimes et dont il souhaitait qu’ils puissent être renvoyés d’Allemagne. La déclaration de M. Scholz est survenue après un coup de couteau mortel à Solingen en août dernier, commis par un ressortissant syrien dont le dossier d’asile avait été rejeté. 

Et ce n’est pas le seul pays à avoir pris cette décision.

L’Autriche a également déclaré mettre en pause les demandes d’asile des ressortissants syriens. La décision a été confirmée par le ministère de l’Intérieur ce lundi 9 décembre.

 7 300 demandes seront concernées.

Clôturons ce journal à Bruxelles où ce lundi 9 décembre la réunion des ministres des finances des 20 pays membres de la zone euro  a vu la participation inédite de leur homologue britannique. 

Oui, ce lundi 9 décembre Rachel Reeves, la ministre des finances, s’est rendue dans la capitale belge afin de resserrer les liens avec l’Union européenne.

C’était la première session conjointe d’un chancelier de l'échiquier britannique avec ses homologues de la zone euro depuis que le Royaume Uni a officiellement quitté l’UE en 2020.

Rachel Reeves prévoit de mettre fin à un accord « frisant » entre le Royaume-Uni et l’UE, une relation qu’elle a définie comme « divisive et chaotique ». “Nous voulons […] une relation mature, de type commercial, où nous pouvons mettre derrière nous les faibles ambitions du passé et aller de l’avant, en nous concentrant plutôt sur tout ce que nous avons en commun” a-t-elle affirmé.

La participation de la ministre britannique des finances au sommet ministériel européen intervient dans une période difficile pour les économies de Londres et de l’UE.

En effet, selon le Fonds monétaire international, les économies du Royaume Uni et de l’Union européenne devraient croître de seulement 1,1% cette année. A titre comparatif, les Etats-Unis affichent une croissance de 2,8%.

Un journal de Margot Klein et Paul Thorineau.