Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Mahmoud Abbas se dit favorable à la démilitarisation du Hamas, sans rôle dans la gouvernance de Gaza.
- Échec d’un référendum italien.
- Fusillade dans une école autrichienne.
Bonjour Assia, on commence ce journal en revenant dans la bande de Gaza, où, le lundi 9 juin, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a déclaré que le Hamas devait remettre ses armes, et a demandé une intervention internationale pour aider à stabiliser la région.
En effet, dans une lettre adressée au président français Emmanuel Macron et au prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane, Mahmoud Abbas a proposé une restructuration complète de la gouvernance palestinienne.
À une semaine de la conférence franco-saoudienne sur la solution à deux États, qui aura lieu du 17 au 20 juin, Mahmoud Abbas a exposé ce qu’il considère comme les étapes nécessaires pour parvenir à la paix au Moyen-Orient. Dans sa lettre, il déclare, et je cite : « Le Hamas ne gouvernera plus Gaza et doit remettre ses armes et ses capacités militaires aux Forces de sécurité palestiniennes. »
Il a également exprimé sa volonté d’inviter des forces arabes et internationales à être déployées dans les territoires palestiniens dans le cadre d’une mission de stabilisation.
En effet. Dans cette lettre, Mahmoud Abbas a appelé à un soutien international immédiat pour parvenir à un accord de paix qui mettrait fin à l’occupation israélienne et résoudrait toutes les questions de statut final dans un calendrier clair et contraignant. Il a souligné, et je cite : « L’État palestinien doit être le seul garant de la sécurité sur son territoire, mais n’a pas l’intention d’être un État militarisé. »
Le Palais de l’Élysée a répondu positivement à l’initiative de Mahmoud Abbas, la qualifiant d’« engagement concret et sans précédent, démontrant une réelle volonté d’avancer vers la mise en œuvre de la solution à deux États ».
En effet. Le président Emmanuel Macron a réitéré sa détermination à reconnaître un État palestinien, bien que sous des conditions strictes, incluant la démilitarisation complète du Hamas.
Assez déconsidéré et se maintenant au pouvoir sans élection depuis 2005, semble montrer également des signes d’ouverture à une réforme interne de l’autorité palestinienne. Il s’est engagé à réorganiser ses structures et à organiser des élections présidentielle et législatives « dans un délai d’un an », sous supervision internationale. Il a aussi exigé la libération immédiate de tous les otages israéliens encore détenus par le Hamas.
L’envoi de la lettre a coïncidé avec l’épilogue de la tentative d’entrée à Gaza de la Freedom Flotilla Coalition, interceptée par l’armée israélienne dans les eaux internationales.
Oui, en effet. Après avoir atterri à Paris mardi, Greta Thunberg a accusé Israël d’enlèvement et a dénoncé le silence des gouvernements de l’UE, affirmant qu’ils étaient complices de la mort des Palestiniens en continuant d’envoyer une aide militaire à Israël.
Pour renforcer la pression sur Israël, la Grande-Bretagne, ainsi que quatre autres pays, viennent d’ailleurs officiellement de sanctionner deux ministres israéliens d’extrême droite, Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich, pour leurs discours violents contre les Palestiniens. Selon le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy, leurs propos sont « monstrueux ».
Oui, en effet le 10 juin, le secrétaire d’État britannique David Lammy a déclaré que les deux ministres avaient, je cite, « incité à des violences extrémistes et à de graves violations des droits des Palestiniens. Ces actions sont inacceptables. C’est pourquoi nous avons pris des mesures maintenant, pour que les responsables rendent des comptes. » Les avoirs des deux ministres seront gelés et ils seront interdits de voyage..
On continue ce journal, direction l’Italie, où le référendum sur la naturalisation et le droit du travail a échoué, faute de participation.
En Italie, le double référendum visant à faciliter l’accès à la nationalité et à abroger plusieurs lois de libéralisation du marché et du travail a échoué, faute de participation citoyenne suffisante. Moins de 30% des électeurs se sont rendus aux urnes, bien en deçà du seuil de 50% requis pour valider le scrutin.
Ce scrutin, porté par les ONG, par la principale confédération syndicale CGIL et également par plusieurs partis de gauche, avait deux objectifs.
Oui, d’une part, raccourcir de dix à cinq ans la durée de résidence requise pour qu’un non-européen, sans lien familial avec l’Italie puisse demander la nationalité. Et d’autre part, revenir sur plusieurs réformes du travail facilitant les licenciements, la précarisation des contrats et limitant la responsabilité des donneurs d’ordre en cas d’accident du travail.
Mais face à cette initiative, le gouvernement de Giorgia Meloni a mené une contre-offensive silencieuse en appelant à l’abstention.
Effectivement, de nombreux membres de la majorité, dont la Première ministre elle-même, se sont publiquement déclarés contre le référendum, comptant sur une faible mobilisation pour faire échouer le vote.
La stratégie a fonctionné, et en l’absence de quorum, les propositions n’auront pas de suite.
“Vous avez perdu” a réagi le parti d’extrême droite de Giorgia Meloni Fratelli d’Italia sur X. Cet échec est un revers important pour la gauche italienne, qui espérait transformer ce référendum en démonstration de force face au gouvernement.
On conclut ce journal en revenant sur la tuerie qui s’est déroulée ce mardi 10 juin en Autriche, dans un lycée de Graz, la deuxième ville du pays. Trois jours de deuil national ont été annoncés.
Oui Isaline, hier un ancien élève âgé de 21 est entré aux alentours de 10 heures au sein de l'établissement. Armé d’un fusil et d’une arme de poing, qu’il détenait légalement, il a tué sept femmes et trois hommes parmi eux élèves et professeurs. Il s’est ensuite suicidé dans les toilettes du lycée.
Concernant les blessés, le bilan pourrait encore s’alourdir mais onze ont pour le moment été officiellement déclarés . Le tueur présumé est quant à lui inconnu des services de police, et le mobile est pour l’heure toujours ignoré.
Et Assia, la même phrase - "personne ne s’attendait à un tel événement en Autriche”- est prononcée en boucle attestant de l’état de choc du pays.
Oui, l'Autriche reste l’un des pays les plus sûrs et paisibles au monde. Pourtant, l’accès aux armes y est relativement aisé : 1,5 million d’armes légales circulent pour 9 millions d’habitants, et les permis de port d’armes sont en constante augmentation. Si des appels à un durcissement de la régulation surgissent régulièrement, la faible criminalité générale freine toute évolution concrète.
Un journal de Thomas Jan Meekers, Assia Patel et Isaline Feller.