L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Les élections législatives en Allemagne perturbées par certains médias russes
- Crise politique en Bulgarie
- Feux incontrôlables en Europe et conséquences économiques de ces catastrophes
Les élections législatives en Allemagne perturbées par certains médias russes
Commençons ce journal en évoquant les récentes accusations lancées par l’Allemagne à l’encontre de la Russie, dans le cadre des élections législatives allemandes qui auront lieu le 26 septembre prochain, et qui devraient acter la fin du long mandat de la chancelière Angela Merkel, après 16 ans au pouvoir.
Oui, lundi dernier Berlin a en effet accusé Moscou d’être à l’origine d’attaques informatiques visant des parlementaires allemands. Selon l’Office fédéral de protection de la Constitution (BfV), ces attaques se traduisent notamment par des opérations de « phishing », ou de « hameçonnage », qui consistent à piéger une personne pour l’inciter à communiquer des codes, mots de passe. Ces piratages d’adresses e-mail de députés auraient, toujours selon les services allemands, l’objectif de “diffuser des informations intimes ou de fausses nouvelles”. Les autorités allemandes ont évoqué le groupe Ghostwriter comme possible auteur de ces attaques, un groupe déjà impliqué dans les campagnes de diffusion de fausses informations régulièrement organisées par les services de renseignement russes (GRU). Par conséquent, le parquet fédéral de Karlsruhe a ouvert une enquête jeudi 9 septembre pour cyber espionnage présumé.
En Allemagne, les cyberattaques russes deviennent récurrentes.
Oui, déjà en 2015, le Bundestag avait été visé par une attaque informatique majeure en provenance de Russie. En 2017, quelques mois avant les précédentes élections législatives, c’est le réseau informatique de l’administration fédérale qui a été pris pour cible. Enfin, en mars 2021, le média Spiegel a révélé une enquête impliquant des opérations de piratage présumées russes visant à nouveau des élus du Bundestag.
Les débats autour des élections législatives en Allemagne sont également perturbés par certains médias russes de plus en plus influents, notamment la chaîne RT Deutschland.
Oui, cette version allemande de la chaîne RT, auparavant Russia Today, est proche de l’Etat russe. Elle connaît un succès grandissant sur les réseaux sociaux, notamment Facebook et Youtube, et diffuse des contenus d’informations provocateurs, voire pratique de la désinformation. D’après le journal Le Monde, cela s’explique notamment par l’existence d’un public très sensible à ce type d’information en Allemagne. Ce mouvement baptisé les Querdenker (les “non-conformistes”) regroupe des opposants aux mesures sanitaires, ou encore des sympathisants de l'extrême-droite.
Crise politique en Bulgarie
Tournons-nous à présent vers la Bulgarie, où le gouvernement vient d’annoncer que les citoyens seront à nouveau appelés aux urnes en novembre. C'est la 3e fois en six mois que des élections législatives sont organisées dans le pays.
Oui, le président Roumen Radev a annoncé que le pays « allait faire face à de nouvelles élections ». Un choix de mots assez révélateur d’un processus électoral qui n’en finit pas : les Bulgares ont déjà élu leurs députés le 4 avril, puis le 11 juillet, mais, à chaque fois, les partis représentés au Parlement échouent à former un gouvernement. Un nouveau scrutin aura donc lieu le 14 novembre prochain. En attendant, le pays reste administré par un gouvernement intérimaire.
Cet épisode fait s’enfoncer encore un peu plus la Bulgarie dans une profonde crise politique, la Bulgarie déjà réputée être le pays plus pauvre et le plus corrompu de l’Union européenne.
Oui, en 2020, un mouvement de contestation important avait d’ailleurs dénoncé les nombreux scandales de corruption impliquant le précédent premier ministre bulgare Boïko Borissov, un ancien garde du corps devenu premier ministre et réélu sans discontinuer depuis 2009. Mais cette année, Boïko Borissov n’est pas parvenu à rassembler une coalition suffisante pour former un gouvernement, après le premier scrutin du mois d’avril. Depuis les élections du mois de juillet, le parti désormais en tête est le mouvement anticorruption “Il y a un tel peuple”, mené par Stanislav Trifonov. Avec 24% des voix, celui qui est surnommé "Slavi" était jusqu’à présent surtout connu pour être un chanteur et un présentateur de télévision. Mais lui aussi a échoué à former une coalition gouvernementale.
A l'approche d’une 3e élection, à quoi faut-il s'attendre ?
Pour sa part, Stanislav Trifonov a promis, le 27 août, qu’il ferait désormais preuve “d’humilité” et qu’il travaillerait à mieux rassembler les Bulgares et les autres groupes politiques, mais les sondages d’intentions de vote ne le donnent plus vainqueur. De son côté, l’ancien premier ministre Boïko Borissov se présente toujours en promettant de mettre fin à l’instabilité politique.
Feux incontrôlables en Europe et conséquences économiques de ces castastrophes
Terminons cette édition en revenant sur les nombreux feux qui ravagent depuis la fin de l’été des pays européens, notamment l’Espagne.
Oui, après la Sardaigne ou le département du Var en France, c’est désormais la province de Malaga, au Sud de l’Espagne, qui fait face à des incendies violents. Déclenché depuis une semaine dans le massif de la Sierra Bermeja en Andalousie, il a déjà causé la mort d’une personne, et a pour l’instant entraîné l’évacuation de plus de 1000 personnes.
Un autre pays subit les conséquences de tels feux incontrôlables, c’est la Grèce.
Oui tout à fait ! Durant tout l’été, jusqu’au début du mois de septembre, de nombreux feux se sont propagés, à proximité d’Athènes, et surtout sur l’île d’Eubée. Au total 116 000 hectares ont brûlé, et 3 personnes sont mortes dans ces incendies. En outre, pour répondre à l’urgence, le pays a bénéficié du mécanisme de protection civile de l'Union européenne. Avec le soutien de 11 États membres, des centaines de pompiers, de véhicules, et d’avions, c’est la plus grande opération jamais déployée par l’UE au titre de ce mécanisme.
La Grèce fait maintenant face aux conséquences économiques de ces catastrophes.
Oui, c'est le secteur agricole qui est le plus touché, et plus précisément les apiculteurs, car l’île d’Eubée, où les incendies ont été les plus violents, concentrait un tiers de la production de miel du pays. D’après l’association européenne COPA, le Comité des organisations professionnelles agricoles, on parle d’une perte de 10 000 tonnes de miel. Ce manque de produits sur les marchés fait désormais craindre une augmentation des importations de miel de contrefaçon depuis l’étranger, et donc la propagation de produits frauduleux et des trafics.
Romain L'Hostis - Ulrich Huygevelde
Tous les journaux "Aujourd'hui en Europe" sont disponibles ici
Image par mohamed Hassan de Pixabay