Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mardi 19 Janvier

Aujourd'hui en Europe - Mardi 19 Janvier

Covid 19, la campagne de vaccination s'accélère en Europe ; Estonie, le gouvernement secoué par un affaire de corruption ; 222 millions d'euros débloqués pour un projet visant à améliorer le raccordement de l'eau potable en Roumanie ; le nouveau ministre syrien Fayçal Moqdad ajouté à la liste noire de l'UE.

Alors que la campagne de vaccination s’accélère en Europe, la Cour des comptes européenne a publié lundi 18 Janvier, un document détaillant la contribution de l’UE dans la réponse face à la pandémie. Quelles en sont les principales conclusions ?

Ce document établit un premier constat tout en soulignant  qu’il n’entend pas établir des conclusions dès maintenant sur la gestion de la crise par la commission et les agences européennes qui sont encore totalement engagées dans cette urgence.

Mais la Cour des comptes y souligne néanmoins déjà les efforts de l'UE pour faire face à la pandémie et ce alors que la vitesse de propagation de l’épidémie représentait un véritable défi d’approvisionnement en matériel médical. Elle évoque aussi le risque que représente la désinformation partagée en ligne dans ce contexte.

Quelles sont les compétences de l’UE dans le domaine de la santé publique ? 

Les traités sur le fonctionnement de l’UE confèrent un rôle limité à l’Union en matière de santé publique qui reste une compétence des États membres. Le document souligne que l’UE a quand même participé activement à la lutte contre l’épidémie. Jusqu’au 30 juin 2020, Bruxelles a par exemple alloué 4.5 milliards d’euros du budget européen pour aider les États dans leur réponse face au virus, une somme importante, mais à relativiser cependant car elle ne représente que 0.4% des dépenses de santé publique des 27. Ces fonds ont par exemple servi à rapatrier des citoyens européens de l’étrangers.

L’Union a joué aussi un rôle de coordinateur. Ainsi la commission a commandé en avril 2020 du matériel médical et elle a signé des contrats pour l’obtention de ventilateurs et de masques de protection. De son côté, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies a publié des rapports hebdomadaires sur la situation sanitaire des États membres. Il y a enfin l’agence européenne du médicament qui évalue, entre autres, les vaccins.

Tournons-nous vers l’Estonie où une affaire de corruption secoue actuellement le gouvernement

Le Premier ministre estonien Jüri Ratas du Parti du centre a présenté sa démission le 13 janvier après l’ouverture d’une enquête à l’encontre de membres de son parti pour des faits de corruption. 

Alors que le Parti du premier ministre dirigeait la capitale estonienne, Tallinn, l’enquête soupçonne la mairie d’avoir approuvé un prêt d’Etat à des taux d’intérêts extrêmement favorables à une entreprise immobilière en échange de pots-de-vin d’environ 1 million d'euros. 

Ce scandale, qui s’ajoute à d’autres, provoque bien des remous dans la petite république balte. Pour rappel, le parti de Jüri Ratas avait formé un gouvernement à l’issue des législatives de mars 2019 en s’alliant avec les conservateurs mais aussi avec l’extrême droite. Une extrême droite estonienne eurosceptique dont les chefs de file ont multiplié les provocations et les scandales pendant leur passage au gouvernement.

Le premier ministre a donc démissionné, est-ce qu’on sait déjà qui prendra sa succession ?

Pour l’instant, Kaja Kallas, cheffe du Parti de la réforme a été désignée pour former un gouvernement. Son parti était arrivé en tête des dernières élections mais n’avait pas réussi à former une coalition. L’ancienne eurodéputé de 43 ans et europhile convaincue dispose de deux semaines pour tenter de former un nouveau gouvernement et obtenir le soutien du parlement.

Attardons-nous maintenant sur une nouvelle initiative de la Commission européenne. Cette dernière a prévu d’investir dans la rénovation des infrastructures d’assainissement et de raccordement d’eau en Roumanie où certains foyers ne sont parfois pas encore raccordés à l’eau potable.

La Commission européenne a approuvé le 15 janvier un investissement conséquent de plus de 222 millions d’euros afin de moderniser et installer des infrastructures d’eau potable et d’assainissement dans le comté d’Ilfov qui entoure la capitale Bucarest. 

Grâce à ce projet, le taux de raccordement au système d'approvisionnement en eau augmentera de 57 % à 99 % dans 52 communes et le réseau d'égouts sera étendu de 43 % à 100 % de la population de cette région. Outre la fourniture d’eau potable répondant aux normes de qualité de l'UE pour environ 234 000 consommateurs, le projet se targue de réduire le gaspillage et de permettre la création de 1 500 emplois lors de sa mise en œuvre.

Et d’où vient l’argent qui sert à financer le projet ?

Le projet sera financé à travers le Fonds de cohésion dont bénéficient les États membres les plus pauvres de l’Union. Comme son nom l’indique, il vise à minimiser les disparités de développement entre régions en finançant des projets durables et créateur d’emplois, lié par exemple à l’environnement ou aux transports.

Terminons enfin par l’action extérieure de l’Europe. Il y a dix ans, le peuple syrien se soulevait contre le régime de Bachar al-Assad. Le 1er décembre 2011 l’UE avait décidé la mise en place de sanctions à l’encontre de la Syrie. Elle a annoncé vendredi 15 janvier avoir ajouté le nouveau ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Moqdad à sa liste de personnes sanctionnées pour leur responsabilité dans la répression sanglante du régime d’Assad. A quoi servent ces sanctions ?

Les sanctions de l’UE sont décidées avec l’accord des 27 États membres. Elles visent par exemple des personnes ou des entreprises qui apportent un soutien pratique et financier dans la répression de la population civile. Elles visent aussi certains secteurs spécifiques de l’économie syrienne qui profitent aux dirigeants du régime comme l’importation de pétrole, d’armements ou de technologie. 

Sont-elles critiquées ?

Oui, certaines voix soulignent que les sanctions donnent à l’UE un levier de pression sur Damas mais rappellent aussi que ces sanctions peuvent avoir des effets néfastes sur la population. Il existe théoriquement des exemptions pour le secteur médical et alimentaire mais elles compliquent les importations, notamment de matériel informatique ou médical. Ainsi, les sanctions auraient parfois un résultat inverse de celui souhaité.

Image: DoroT Schenk