Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Lundi 27 juin

Aujourd'hui en Europe - Lundi 27 juin

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • Sommet du G7 consacré à la guerre en Ukraine
  • Droit à l'avortement : La Cour Suprême des Etats-Unis préfère un retour en arrière honteux
  • Le désastre humanitaire se poursuit entre l'Espagne et le Maroc
  • La "documenta", l'exposition d'art moderne et contemporain, de retour à Cassel

Sommet du G7 consacré à la guerre en Ukraine

Débutons cette édition en prenant la direction du côté des Alpes bavaroises. Cette semaine débute le sommet du G7, un sommet largement consacré à la guerre en Ukraine et à l’élargissement des sanctions à l’encontre de Moscou.

Oui les dirigeants du G7 se sont réunis dimanche à partir de la mi-journée pour notamment décider de nouvelles mesures contre la Russie qui vient encore de soumettre la capitale ukrainienne Kiev à des bombardements ce week-end. Première initiative prise par les chefs d’Etats : l’interdiction des importations d’or russe. Une mesure présentée par Joe Biden sur Twitter dimanche dernier :”Ensemble, le G7 va annoncer que nous allons interdire l'importation d'or russe, une exportation majeure qui rapporte des dizaines de milliards de dollars à la Russie" a précisé le président américain.

Quel impact pour l’économie de la Russie ?

Le but des dirigeants occidentaux est de resserrer l’étau autour de Moscou. L’objectif de cette mesure est de viser directement les oligarques russes qui profitent des importations d’or et semblent toujours soutenir le maître du Kremlin. Pour rappel, les membres du G7 ont d’ores et déjà imposé six séries de sanctions à la Russie en réponse à la guerre. Des sanctions destinées à fragiliser l’économie russe et à compliquer la poursuite de la guerre.

Autre mesure phare discutée lors du sommet, le lancement par les américains d’un programme d’investissement censé concurrencer les “Nouvelles routes de la soie” chinoises. 

Oui, dimanche dernier, à l’initiative des Etats-Unis, le G7 a proposé la mise en place d’un vaste programme d’investissements à destination des pays en développement, afin de contrer la stratégie d’influence de la Chine auprès de ces pays. Un projet ambitieux, mais aux contours encore flous. 

Un projet d’ores et déjà en construction du côté de l’Union européenne. 

Tout à fait ! L’exécutif européen a lancé l’année dernière sa stratégie “Global Gateway”, chiffrée à plus de 300 milliards d’euros, dont l’objectif est d’investir dans des projets massifs d’infrastructures partout dans le monde. La présidente de la Commission Ursula Von der Leyen a par exemple mentionné le financement de routes, de ponts, mais également le développement de l’Internet à haut débit en Asie, en Afrique, et en Amérique du Sud.

Droit à l'avortement : La Cour Suprême des Etats-Unis préfère un retour en arrière honteux

Jetons à présent un œil du côté des Etats-Unis. Vendredi dernier, la Cour Suprême des Etats-Unis a enterré l’arrêt Roe v. Wade, qui protégeait le droit à l’avortement pour toutes les américaines dans le pays. Suite à cette décision, 26 Etats américains sont en passe d’interdire l’avortement sur leur territoire. Un retour en arrière qui fait du bruit en Europe. 

Les dirigeants européens ont exprimé leur consternation à la suite de la décision de la Cour Suprême de vendredi dernier. "Rendre l'avortement illégal n'est pas pro-vie. C'est anti-choix", a tweeté le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel. Le premier ministre belge s’est, de son côté, dit “Très préoccupé par les implications de la décision de la Cour suprême des États-Unis et le signal qu'elle envoie au monde".

En effet, en Europe, comme ailleurs, le droit des femmes à disposer d'elles-même reste fragile. 

Effectivement, la décision des juges américains pourrait bien donner des idées à la droite conservatrice européenne. En Italie par exemple, les représentants de la Ligue, comme Simone Pillon, se sentent galvanisés par ce qu’ils appellent “une grande victoire”. En Italie pour rappel si l’avortement est légal depuis 1978, 70% des médecins refusent de pratiquer l’intervention par objection de conscience. 

Du côté de la France, une proposition de loi constitutionnelle entend protéger le droit à l’avortement. 

Oui, en réaction a l’annonce de la Cour suprême, les députés du groupe Renaissance comptent déposer une proposition de loi qui inscrira le droit a l‘avortement au sein de la Constitution francaise. Selon Aurore Bergé, cheffe de file des députés LREM, il ne faut pas exclure une tentative du RN de restreindre le droit à l’avortement, elle appelle donc à ne prendre “aucun risque et à sécuriser le droit à l’IVG en l’inscrivant dans le marbre de notre Constitution.”

Le désastre humanitaire se poursuit entre l'Espagne et le Maroc

Rendons nous maintenant à la frontière entre l'Espagne et le Maroc. Alors que les deux pays viennent de normaliser leur relation et de rouvrir leur frontière entre le nord du Maroc et l’enclave espagnole de Melilla, 23 migrants ont trouvé la mort en tentant de rejoindre le territoire espagnol.

Effectivement, environ 2000 personnes ont tenté de traverser la frontière vendredi dernier, et environ 130 ont réussi après avoir coupé une barrière, selon l’AFP. Une “attaque violente” contre l’intégrité territoriale de l’Espagne selon le premier ministre Pedro Sanchez. Une tentative de passage qui a entraîné la mort de 23 individus à cause de mouvements de foule selon les autorités marocaines. Le chef du gouvernement espagnol à dénoncé cette "agression'', œuvre de "mafias qui trafiquent des êtres humains” selon ses mots.

Pourtant, les associations marocaines de défense des droits de l’Homme imputent à l’accord migratoire hispano-marocain, la responsabilité de ce drame.

Dans une lettre ouverte, plusieurs ONG ont déploré le traitement des migrants aux frontières extérieures de l’Union européenne :”Les morts et les blessés sont un symbole tragique des politiques européennes visant à externaliser la frontière de l'UE, avec la complicité d'un pays du Sud, le Maroc", ont-elles déclaré. Le bilan humain est de loin le plus meurtrier jamais enregistré lors des nombreuses tentatives de migrants de pénétrer à Melilla. 

La "documenta", l'exposition d'art moderne et contemporain, de retour à Cassel

Terminons ce journal en nous rendant en Allemagne, à Cassel, où se tient tous les cinq ans la documenta, une exposition d’art moderne et contemporain. Cette année l’installation d’un collectif indonésien a été taxée d’antisémitisme. 

Effectivement, l'œuvre en question, une toile hors norme, représentant un cochon déguisé en soldat de l’armée israélienne, a été dénoncée par plusieurs associations et l’ambassade d’Israël. C’est un nouveau coup dur pour la foire d’art contemporain qui a fait face ces derniers mois à plusieurs accusations d’antisémitisme. 

Quelle a été la réaction des organisateurs ?

Cette œuvre sera à présent cachée des visiteurs et une explication sera fournie à proximité, selon un communiqué de la documenta. Le collectif indonésien s’est quant à lui défendu de tout antisémitisme arguant que les «porcs, chiens ou rats» sont des « références à une symbolique répandue dans le contexte politique indonésien».

Laura Léger & Juliane Barboni

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