L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Possible adhésion de l'Ukraine à l'OTAN
- Aux Pays-Bas, le Premier ministre est ciblé par le milieu du crime organisé
- En Grèce, 1 personne sur 3 est menacée de pauvreté ou d'exclusion sociale
- Légalisation de l'avortement à Saint-Marin
Possible adhésion de l'Ukraine à l'OTAN
Commençons ce journal en évoquant la dernière déclaration du Kremlin concernant une hypothétique future adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. En septembre 2020 le président ukrainien Volodymyr Zelensky a approuvé la nouvelle stratégie de sécurité nationale de l’Ukraine, qui prévoit le développement du Partenariat spécifique OTAN-Ukraine en vue d’une adhésion du pays à l’organisation. Lundi dernier, le Kremlin a averti que toute expansion de l’OTAN en Ukraine constituerait le franchissement d’une “ligne rouge”. Pourquoi la Russie s’inquiète-elle de ce rapprochement ?
Cette possible adhésion de l’Ukraine marquerait une nouvelle expansion de l’OTAN vers l’Est. Vladimir Poutine a annoncé qu’il la considèrerait comme une menace directe pour sa sécurité territoriale russe. Ce communiqué de la présidence russe intervient quelques semaines après que le président américain Joe Biden ait assuré de son soutien le président Volodymyr Zelensky contre ce qu’il a nommé “l’agression russe”. Une référence à l’annexion de la péninsule de Crimée en 2014, qui avait été suivie de troubles séparatistes largement soutenus par la Russie dans la région du Donbass, et de la perte de contrôle de cette région par Kiev. Sept ans après, les relations entre l’Ukraine et son voisin sont toujours au plus bas.
Pour autant, l’Ukraine a annoncé qu’elle ne comptait pas se laisser intimider par les injonctions du Kremlin.
C’est vrai ! Lundi dernier, le ministre des Affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kuleba, a immédiatement riposté contre la déclaration du Kremlin en rappelant que les “lignes rouges” du président Vladimir Poutine se limitent aux frontières de la Russie. De plus, le président Volodymyr Zelensky avait déclaré le 10 septembre dernier qu’une guerre contre la Russie était encore une possibilité, bien qu’il souhaite ouvrir un dialogue avec le président russe.
La Russie n’est pourtant pas le seul pays à craindre une adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, d’autres pays, même au sein de l’Alliance ne cachent pas leurs réserves.
En effet, la perspective d’une adhésion de l’Ukraine signifierait que les membres de l’alliance militaire seraient tenus d’intervenir en cas d’agression contre le pays. Certains États-majors occidentaux ne sont de ce fait pas pressés de voir Kiev rejoindre leurs rangs.
Des réticences qui n'entament pas l'enthousiasme de la population en Ukraine, de plus en plus favorable à l’adhésion du pays à l’OTAN. En 2017 54% des Ukrainiens étaient en faveur d’un adhésion du pays à l’OTAN selon l’ancien chef d’Etat Petro Porochenko. Un élan soutenu par le parlement ukrainien qui a voté le 19 septembre dernier la révision de la constitution ukrainienne dans le but de faciliter les procédures d'adhésion à l’Alliance atlantique.
Aux Pays-Bas, le Premier ministre est ciblé par le milieu du crime organisé
Continuons ce journal en nous tournant vers les Pays-Bas, où le Premier ministre Mark Rutte est ciblé par le milieu du crime organisé. Les autorités néerlandaises soupçonnent une tentative d’attentat ou d’enlèvement à son encontre, ce qui justifie pour l’heure une sécurité renforcée autour de sa personne. Pourquoi le Premier ministre est-il pris pour cible par les narcotrafiquants ?
Cette menace contre Mark Rutte fait suite à un engagement du gouvernement à réprimer le crime organisé après le meutre d’un journaliste d’investigation, Peter R. de Vries, au mois de juillet. La semaine dernière, il a également qualifié les consommateurs de drogues dites “dures” d'idiots qui maintiennent le système en place et participent à la montée en puissance des narcotrafiquants. Un climat tendu entre le gouvernement et le monde du crime organisé qui pourrait déboucher sur un escalade de la violence selon la police néerlandaise. Le Premier ministre aurait, selon les autorités, été pris en filature par des guetteurs présumés d’un gang de trafic de drogue notoire la “Mocro Mafia”.
Une situation qui a des airs de déjà vu pour la police néerlandaise.
Effectivement, des guetteurs similaires avaient également été impliqués dans le meurtre du journaliste Peter R. de Vries, spécialisé dans les affaires criminelles non résolues ainsi que dans le meurtre, en 2019, d’un avocat, Derk Wiersum, qui représentait le témoin clé dans le procès du chef supposé de la “Mocro Mafia”. Les deux assassinats avaient suscité de vives réactions aux Pays-Bas et en Europe. Les autorités néerlandaises prennent donc très au sérieux les menaces à l’encontre du Premier ministre.
En Grèce, 1 personne sur 3 est menacée de pauvreté ou d'exclusion sociale
Intéressons nous maintenant au dernier rapport de l’ELSTAT, l'institut statistique hellénique, publié le 23 septembre dernier qui fait part de ses dernières conclusions concernant le taux de pauvreté en Grèce. Selon ses analyses, une personne sur trois est menacée de pauvreté ou d’exclusion sociale dans le pays. Une situation inquiétante mais peut-être moins dramatique qu’il n’y paraît.
En effet. Selon le dernier rapport de l’institut statistique hellénique, la population menacée de pauvreté ou d'exclusion sociale est passée à un peu moins d’un tiers de la population du pays en 2020, affichant une baisse par rapport à l’année précédente de 1,1 point. Pour autant, l'institut de statistique a enregistré une hausse de la croissance économique grecque de presque 16%, un chiffre bien supérieur aux niveaux pré-pandémiques, qui étonne même le ministre des finances Christos Staikouras.
Des chiffres encourageants pour le pays, qui depuis 10 ans s'astreint à une stricte austérité budgétaire sur fond d’un plan de sauvetage des finances publiques.
Oui. La Grèce a connu des mesures drastiques imposées par l’UE et le FMI, et malgré la récente embellie économique, le pays ne cesse de se hisser au sommet du classement des pays aux inégalités les plus élevées au sein de l’UE, aux côtés de la Bulgarie et de la Roumanie .
Légalisation de l'avortement à Saint-Marin
Terminons ce journal en nous rendant à Saint-Marin. Micro-État de 30 000 habitants, enclavé dans le centre de l’Italie, la République à forte tradition catholique a voté dimanche dernier lors d’un référundum en faveur de la légalisation de l’avortement.
Effectivement. Dimanche 26 septembre, les habitants de Saint-Marin se sont prononcés très largement en faveur de la légalisation de l’avortement. À ce référendum organisé à l'initiative de l'Union des femmes san-marinaises (UDS), 77% des votants ont dit "oui" à l'option de donner aux femmes le choix d'avoir recours à l'IVG jusqu'à douze semaines de grossesse, selon les résultats définitifs.
Un résultat très attendu par les san-marinaises.
En effet, car certaines d’entre elles se rendaient déjà en Italie pour avoir recours à un IVG, pratique légalisée dans le pays depuis plus de quarante-trois ans. A en croire les chiffres de l'institut des statistiques de l’Italie,une vingtaine de femmes de San-Marin ont eu recours à un IVG en Italie entre 2005 et 2019. Le référendum et la loi qui doit être votée par le Parlement, permettra donc aux san-marinaises d’avoir recours à l’IVG de manière légale au sein de leur République.
Juliane Barboni - Thomas Kox
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Image par Ukraine – NATO Commission chaired by Petro Poroshenko