Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- Un point sur la tension croissante entre l'UE et l'Iran
- La pêche en Irlande après le Brexit
- Un retour sur le scandale de corruption au Parlement
Bonjour à toutes et à tous, bonjour Raphaël, ouvrons ce journal en nous intéressant à la tension grandissante entre l’UE et l’Iran.
Bonjour à tous, bonjour Tania. Ce lundi, les ministres des affaires étrangères des 27, ont adopté un nouveau train de sanctions contre l’Iran pour condamner l'usage de la force contre les manifestants. Depuis le 16 septembre et l’assassinat de Masha Amini par la police des moeurs, une série de manifestations sévèrement réprimées a embrasé le pays.
Quelles sont les sanctions imposées par l’UE Raphaël ?
Les ministres ont ajouté 37 personnes ou entités iraniennes impliquées dans la répression des manifestations sur la liste de leurs sanctions pour violation des droits humains.
Sur cette liste, on ne retrouve pas les gardiens de la révolution, l’armée idéologique de l’Iran.
Oui et les eurodéputés regrettent cette décision. Jeudi, le Parlement avait adopté une résolution plaçant les gardiens de la révolution sur la liste des organisations terroristes de l’UE. Mais le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a affirmé que les 27 ne pouvaient décider, à ce stade, de placer les Gardiens de la révolution sur leur liste noire.
En réponse, le chef de la diplomatie iranienne a menacé l’UE de mesures « réciproques ».
En effet, Téhéran fait pression sur les 27 en menaçant de se retirer du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et d’expulser les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique de ses sites nucléaires.
Continuons ce journal en nous tournant du côté de Dublin, où le secteur irlandais de la pêche se trouve dans une situation critique, 3 ans après le Brexit.
Oui, les pêcheurs irlandais se disent sacrifiés au nom de l'accord de commerce et de coopération, signé en 2021, entre Bruxelles et Londres suite au Brexit. Le texte impose aux navires européens de transférer une partie de leurs quotas de certaines espèces de poissons en mer du nord et océan atlantique aux Britanniques. L’Irlande est l’un des pays les plus sévèrement touchés par cet accord, car elle connaîtra une réduction de 15% de ses quotas d'ici à 2025 et une perte annuelle évaluée à 43 millions d'euros.
Et les conséquences sociales sont lourdes.
Face à la réduction des quotas de nombreux bateaux seront désarmés, ce qui implique donc une réduction de la main-d'œuvre. Le directeur de la coopérative des pêcheurs dans le village de Castletownbere dans le sud-ouest du pays, estime que de ce fait, 25 à 30% de son personnel sera licencié au cours des deux prochaines années. Le secteur de la pêche irlandais espère que l’UE sera en mesure de revoir cet accord, et trouver une issue plus équitable pour l'Irlande.
Pour terminer ce journal, revenons sur les scandales du Qatargate et Marocgate qui secouent le Parlement depuis le mois de décembre. Le scandale de corruption qui ébranle la légitimité du Parlement va connaître un nouveau tournant cette semaine.
Pier-Antonio Panzeri, le « cerveau » présumé du Qatargate, a créé la surprise en décidant de collaborer avec la justice belge. De fait, monsieur Panzeri a récemment conclu un « accord de repenti » avec le parquet en échange d’une peine allégée. En vertu de cet accord, le député doit fournir toutes les informations nécessaires liées au système de corruption mis en place. Néanmoins, la promesse du procureur de réduire la peine de monsieur Panzeri dépend de la qualité des informations que ce dernier fournira à la justice.
Où en sont les autres accusés ?
Aujourd’hui, certains sont en prison à l’instar d’Eva Kaili, ex vice-présidente du Parlement européen, ainsi que son compagnon Francesco Giorgi. Deux autres eurodéputés socialistes, l’Italien Andrea Cozzolino et le Belge Marc Tarabella, également dans le collimateur du juge d’instruction Michel Claise, sont encore protégés par leur immunité parlementaire.
Et au Parlement les langues se délient.
Oui selon Virginie Malingre, journaliste pour Le Monde spécialisée dans les affaires européennes, depuis le scandale, de nombreux membres du Parlement européens “ont soudain notifié à l’administration des informations qu’ils sont tenus de donner mais qu’ils avaient oublié de fournir à temps.”
Un problème structurel au Parlement.
L’institution semble totalement ouverte aux jeux d’influences provenant autant du secteur privé que des puissances étrangères. Selon le député Raphaël Glucksmann d’autres affaires risquent d’être dévoilées au grand jour car il n’y a pas de raison que la Russie, la Chine ou d’autres puissances n’aient pas recours aux mêmes pratiques que le Qatar ou le Maroc.
Pendant longtemps, le Parlement n’ayant eu que très peu de pouvoir, il n’apparaissait pas comme impératif de se pencher sur l'enjeu de sa régulation. Mais les choses ont changé, le Parlement européen a progressivement pris de l’importance sans pour autant travailler sur la régulation des ingérences étrangères et du privé. On parle d'ailleurs de plus de 25 000 lobbyistes mais aussi 8 000 diplomates présents à Bruxelles.
Merci Raphaël et merci à toutes et à tous pour attention !