Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 14 décembre

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 14 décembre

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme : 

  • La décision du parlement néérlandais qui, malgré la victoire récente de l’extrême droite, a décidé de poursuivre ses aides à l’Ukraine
  • Le Parlement britannique qui a voté le 12 décembre en faveur du projet de loi permettant l'expulsion de migrants vers le Rwanda
  • L’incident antisémite survenu au parlement polonais, alors qu’un député a éteint les bougies de Hanoukka avec un extincteur. 

Ouvrons ce journal en évoquant la décision du parlement néérlandais qui, malgré la victoire récente de l’extrême droite, a décidé de poursuivre ses aides à l’Ukraine. 

Oui, le 12 décembre, le Premier ministre sortant, Mark Rutte, a fait face au Parlement lors d'une séance visant à définir son mandat de négociation avant le sommet européen des jeudi 14 et vendredi 15 décembre. Faute de nouvelle coalition, il représentera encore son pays à Bruxelles. Bien que son parti politique, le Parti populaire pour la liberté et la démocratie, ou le VVD, se soit fait distancer par des  partis eurosceptiques tels que le Parti pour la liberté de Geert Wilders et le Mouvement agriculteur citoyen, les députés ont exprimé à cette occasion leur consensus sur le maintien du soutien financier, diplomatique et humanitaire envers l'Ukraine.

Les débats ont cependant révélé de profondes divergences entre les partis sur la question ukrainienne. 

Sans surprise le Parti arrivé en tête des dernières élections, le parti pour la liberté du leader populiste Geert Wilders s'oppose à l'ouverture de négociations d'adhésion, à tout élargissement et refuse toute nouvelle aide financière à l'Ukraine. 

Ce premier débat parlementaire post-élections souligne les difficultés prévisibles dans la formation d'une coalition, malgré les appels à des négociations rapides. 

Oui, Ronald Plasterk, qui a été mandaté pour explorer les possibilités en vue de former un nouveau gouvernement, propose une approche prudente en examinant préalablement des questions sensibles telles que l'immigration, la sécurité, la politique étrangère et l'environnement avant d'entamer de véritables négociations. Un débat approfondi sur le respect de l'État de droit est également recommandé en réponse à certaines propositions jugées anticonstitutionnelles de l'extrême droite, concernant notamment la sécurité et la liberté religieuse. 

Continuons ce tour de l’actualité en revenant sur un vote récent au Parlement britannique, où les députés ont voté, le 12 décembre, en faveur du projet de loi du premier ministre Rishi Sunak, permettant l'expulsion de migrants vers le Rwanda. 

Oui cette mesure, considérée comme la plus stricte contre l'immigration illégale, a été adoptée en dépit des objections de la Cour suprême britannique, qui avait bloqué une version antérieure du projet le mois dernier. Le texte adopté vise à répondre aux préoccupations soulevées par la Cour suprême, qui avait déclaré la précédente version illégale en raison du risque jugé réel que les personnes concernées soient renvoyées vers leur pays d'origine, ce même si leur demande de protection était justifiée. 

Le nouveau projet définit le Rwanda comme un pays tiers “sûr”, empêchant le renvoi des migrants vers leur lieu d'origine. 

Et en outre, certaines dispositions de la loi britannique sur les droits humains ne s'appliqueront pas aux expulsions, limitant ainsi les recours en justice. Le partenariat migratoire entre le Royaume-Uni et le Rwanda, signé en avril 2022 entre les gouvernements de Boris Johnson et Paul Kagame, n'avait jusqu'à présent jamais été mis en œuvre. Un vol prévu en juin 2022 pour transporter des migrants à Kigali avait été annulé après une injonction de la Cour européenne des droits de l'homme. Cette nouvelle législation marque une tentative du gouvernement britannique de résoudre les problèmes juridiques liés aux expulsions vers le Rwanda.

Cependant, l'aile droite du parti conservateur exprime son insatisfaction envers le texte adopté. 

Oui dans les rangs conservateurs certains estiment en effet que le Royaume-Uni devrait se retirer de la Convention européenne des droits de l'homme et d'autres conventions internationales sur les droits humains pour empêcher tout recours légal des migrants. Les Brexiters radicaux de l'European Research Group jugent que le projet n'est, je cite, qu'une "solution partielle et incomplète" et demandent des amendements significatifs.

Lors des débats, l'opposition travailliste, représentée par le député Chris Bryant, s’est aussi insurgée contre ce vote, doutant qu’il puisse dissuader les migrants. 

Il a également souligné qu'affirmer que le Rwanda est sûr n’est pas conforme à la réalité. Au sein même du gouvernement le projet créé des remous. 

La démission du ministre de l'immigration, Robert Jenrick, la semaine dernière, a d'ailleurs souligné les divisions au sein du gouvernement autour de cette politique migratoire controversée.

Terminons ce journal en évoquant l’incident antisémite survenu au parlement polonais, alors qu’un député a éteint les bougies de Hanoukka avec un extincteur. 

Le 11 décembre, le nouveau Premier ministre polonais, Donald Tusk, a prononcé son premier discours devant le Parlement, présentant son programme politique et condamnant la xénophobie. Toutefois, cet appel à la tolérance a été éclipsé par un incident choquant survenu au Parlement, où le député ultraconservateur Grzegorz Braun a utilisé un extincteur pour éteindre les bougies de Hanoukka, une célébration juive, dans les couloirs de l'assemblée.

Comment les députés ont-ils réagi ?

La réaction du Parlement a été unanime dans la condamnation de l'acte de Grzegorz Braun. Le président du Parlement, Szymon Hołownia, a exclu Grzegorz Braun de la session, le privant de salaire pendant trois mois et l'empêchant de participer aux sessions parlementaires pendant six mois

Malgré cet incident, le Parlement a finalement adopté un vote de confiance au gouvernement de Donald Tusk tard dans la soirée. 

Oui, le Premier ministre pro-européen Donald Tusk a d’ailleurs prêté serment ce mercredi 13 décembre, mettant officiellement fin au huit ans du pouvoir populiste nationaliste en Pologne.

Un journal d’Ariane Dana et Ulrich huygevelde.