Retrouvez chaque semaine la semainière de Quentin Dickinson sur euradio. L'occasion de découvrir la diplomatie et l'actualité européenne sous un nouvel angle.
Alors, QD, qu’avez-vous retenu de ces derniers jours ?...
D’abord, la bonne fortune qui s’était manifestée lors de la récente présidentielle en Roumanie ne s’est pas reproduite en Pologne, où le candidat de la droite national-populiste l’a emporté sur celui du centre-droit modéré, proche du Premier ministre pro-européen, Donald TUSK. Le très faible écart entre les deux candidats confirme la polarisation de l’électorat polonais autour de deux pôles antagonistes et de poids égal ; de même, en dépit des pouvoirs limités, mais réels, du chef de l’État, les saines et indispensables réformes voulues par le gouvernement seront systématiquement freinées par l’opposition, de façon à accroître le niveau d’insatisfaction de la population.
Et, en Europe, cette situation n’est pas limitée à la seule Pologne, qui, d’autre part, risque désormais de perdre son image de poids-lourd d’Europe centrale.
En ce moment, QD, on vous sent ému et mobilisé par le sort des milliers d’étudiants et de chercheurs européens, menacés d’expulsion du territoire américain par Donald TRUMP…
Bien entendu, il serait prématuré de prétendre connaître l’issue du bras-de-fer entre Donald TRUMP et, parmi bien d’autres, la prestigieuse Université Harvard, litige qui se poursuit actuellement devant les tribunaux et qui devrait, à terme, aboutir à la Cour suprême des États-Unis.
Toutefois, il n’est pas exclu que M. TRUMP soit exaucé dans sa volonté de révoquer le permis de séjour des étudiants étrangers ; et, si tel devait être le cas, comme dans toute décision irréfléchie, apparaissent nombre de conséquences imprévues et gênantes.
Et en voici une : une jeune étudiante européenne serait promptement expulsée du territoire étatsunien. Il s’agit d’Élisabeth de SAXE-COBOURG-et-GOTHA, Duchesse de Brabant et Princesse héritière de Belgique. Reconduire à la frontière dans un fourgon des services de police la future Reine des Belges, voilà une éventualité que M. TRUMP aurait du mal à banaliser.
Âgée de vingt-trois ans, ladite Princesse est déjà titulaire d’une maîtrise d’Histoire et de Sciences politiques, obtenue à l’Université d’Oxford ; elle vient de terminer sa première année d’études de Politiques publiques à Harvard. Accessoirement, elle a passé trois ans à l’École royale militaire à BRUXELLES, dont elle est sortie, brevetée sous-lieutenant de la Force terrestre belge.
Il est exclu que le Palais de Bruxelles quémande de M. TRUMP – ni n’accepte – une dérogation pour la Princesse Élisabeth, afin qu’elle puisse terminer sa seconde année à Harvard, alors que ses autres camarades non-américains ne le pourraient pas – l’équipe TRUMP ne le comprendrait sans doute pas, mais cela ne fait aucunement partie des usages royaux.
Mais, répétons-le : ceci n’est pour l’heure que pure hypothèse.
Et, pour terminer, vous voulez nous donner des nouvelles d’un chantre du Brexit, ce roi de la polémique populiste un peu oublié chez nous, mais qui fait toujours la une des journaux et n’est absent d’aucun plateau de télévision en Angleterre…
Et où l’on reparle en effet de Nigel FARAGE, qui, bien avant Donald TRUMP, maîtrisait déjà l’art de faire parler de lui à tout moment, et souvent pour des raisons farfelues n’ayant que peu de rapport avec le débat politique.
Dernière initiative en date : sur ses fonds personnels considérables, M. FARAGE s’est porté acquéreur d’un bateau de pêche. Et chacun, Outre-Manche, tente de savoir ce qu’il compte en faire. Les avis divergent : pour les uns, il ira provoquer les gardes-pêche dans les eaux françaises, ou alors gêner les manœuvres de chalutiers des pays de l’UE qui pêchent dans les eaux britanniques. Autre hypothèse : il arraisonnerait les embarcations de migrants clandestins, navigant dans le Pas-de-Calais, et les contraindrait à rebrousser chemin vers la France.
Faites votre choix.
Et le reste n’est que politique.
Un entretien réalisé par Laurence Aubron.